Vous êtes plusieurs à nous poser cette question.
Filmé en 2006 par Alain Fleischer pour un film intitulé Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard, le cinéaste aurait tenu des propos très polémiques à l’encontre des juifs, en partie écartés au montage, dont certains sur les deux films de Claude Lanzmann Shoah et Tsahal.
Dans un roman intitulé Courts-circuits (2009), Alain Fleischer raconte qu’en aparté, lors d’une pause, Jean-Luc Godard aurait lâché cette phrase à son ami et interlocuteur Jean Narboni, ex-rédacteur en chef des Cahiers du cinéma : « Les attentats-suicides des Palestiniens pour parvenir à faire exister un Etat palestinien ressemblent en fin de compte à ce que firent les juifs en se laissant conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres à gaz, se sacrifiant ainsi pour parvenir à faire exister l’Etat d’Israël. »
Jean-Luc Godard est coutumier de ce type de provocations. La première est survenue en 1974, lorsque, illustrant sa notion du montage comme vision comparative de l’histoire, il faisait chevaucher dans Ici et ailleurs une image de Golda Meir, premier ministre israélien, avec celle d’Adolf Hitler.
Prenant fait et cause pour la Palestine, il s’est maintes fois plu à rappeler, entre autres dans JLG/JLG en 1994, que, dans les camps nazis, les détenus au seuil de la mort étaient désignés sous le terme de « musulmans ». Ignorant délibérément la nature des crimes commis et subis par les uns et par les autres, il sous-entend que les victimes d’hier sont devenues les bourreaux d’aujourd’hui.
« Un catholique, je sais ce que c’est : il va à la messe, dit-il dans le film d’Alain Fleischer à Jean Narboni. Mais un juif, je ne sais pas ce que c’est ! Je ne comprends pas ! » Jean-Luc Godard s’est pourtant autoproclamé « juif du cinéma » pour signifier son destin de cinéaste persécuté. Il dit que, culpabilisé de n’avoir pas été alerté dans son enfance par l’Holocauste, choqué par les propos antisémites de son grand-père maternel qui faisait des plaisanteries sur son « médecin youpin », il n’a pas trouvé d’autre moyen de comprendre le juif qu’en se considérant « pareil ».
Dans une tribune publiée sur Le Monde, en 2010, l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit écrivait : « Voilà la posture propalestinienne radicale et antisioniste de Godard : aujourd’hui, les Palestiniens sont les victimes des victimes d’autrefois. Depuis, la question qui se pose est : Godard est-il antisémite ? » Et d’ajouter : « Au fond, la préoccupation de Godard (…) est celle-ci : on aurait dû protéger les juifs des nazis. Et qui sont les juifs d’aujourd’hui ? Les Palestiniens. Voilà pourquoi il faut les protéger contre Israël. Il ne s’agit pas de savoir si c’est juste ou faux. Ça ne mène nulle part. Chacun a un problème. Comme dans les romans, comme dans les films. Et ça, c’est la tache de Godard. »
Vous êtes plusieurs à nous poser cette question.
Filmé en 2006 par Alain Fleischer pour un film intitulé Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard, le cinéaste aurait tenu des propos très polémiques à l’encontre des juifs, en partie écartés au montage, dont certains sur les deux films de Claude Lanzmann Shoah et Tsahal.
Dans un roman intitulé Courts-circuits (2009), Alain Fleischer raconte qu’en aparté, lors d’une pause, Jean-Luc Godard aurait lâché cette phrase à son ami et interlocuteur Jean Narboni, ex-rédacteur en chef des Cahiers du cinéma : « Les attentats-suicides des Palestiniens pour parvenir à faire exister un Etat palestinien ressemblent en fin de compte à ce que firent les juifs en se laissant conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres à gaz, se sacrifiant ainsi pour parvenir à faire exister l’Etat d’Israël. »
Jean-Luc Godard est coutumier de ce type de provocations. La première est survenue en 1974, lorsque, illustrant sa notion du montage comme vision comparative de l’histoire, il faisait chevaucher dans Ici et ailleurs une image de Golda Meir, premier ministre israélien, avec celle d’Adolf Hitler.
Prenant fait et cause pour la Palestine, il s’est maintes fois plu à rappeler, entre autres dans JLG/JLG en 1994, que, dans les camps nazis, les détenus au seuil de la mort étaient désignés sous le terme de « musulmans ». Ignorant délibérément la nature des crimes commis et subis par les uns et par les autres, il sous-entend que les victimes d’hier sont devenues les bourreaux d’aujourd’hui.
« Un catholique, je sais ce que c’est : il va à la messe, dit-il dans le film d’Alain Fleischer à Jean Narboni. Mais un juif, je ne sais pas ce que c’est ! Je ne comprends pas ! » Jean-Luc Godard s’est pourtant autoproclamé « juif du cinéma » pour signifier son destin de cinéaste persécuté. Il dit que, culpabilisé de n’avoir pas été alerté dans son enfance par l’Holocauste, choqué par les propos antisémites de son grand-père maternel qui faisait des plaisanteries sur son « médecin youpin », il n’a pas trouvé d’autre moyen de comprendre le juif qu’en se considérant « pareil ».
Dans une tribune publiée sur Le Monde, en 2010, l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit écrivait : « Voilà la posture propalestinienne radicale et antisioniste de Godard : aujourd’hui, les Palestiniens sont les victimes des victimes d’autrefois. Depuis, la question qui se pose est : Godard est-il antisémite ? » Et d’ajouter : « Au fond, la préoccupation de Godard (…) est celle-ci : on aurait dû protéger les juifs des nazis. Et qui sont les juifs d’aujourd’hui ? Les Palestiniens. Voilà pourquoi il faut les protéger contre Israël. Il ne s’agit pas de savoir si c’est juste ou faux. Ça ne mène nulle part. Chacun a un problème. Comme dans les romans, comme dans les films. Et ça, c’est la tache de Godard. »
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