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Stella est née alors que JeanPaul Belmondo fêtait ses 70 ans. Il aura été pour elle un père tendre et drôle, moins autoritaire que pour ses autres enfants. Étudiante simple et sage, installée à Londres depuis un an, Stella a aujourd’hui suffisamment repris de forces pour évoquer le lien qui l’unit à son père.
Paris Match. Un an après la disparition de votre père, quel vide laisse-t-il dans votre vie ?
Stella Belmondo.Un vide immense. J’ai eu la chance de passer beaucoup de temps avec lui, et il a toujours été très présent pour moi. Ne plus aller déjeuner ou voir un film avec lui me manque. Ne plus avoir mon papa à côté de moi, ne plus lui faire des câlins, ne plus rigoler avec lui qui aimait tant cela me manque. Tout me manque et j’y pense tous les jours.
Mon père était unique, il n’avait aucun défaut. Il m’a légué aussi sa joie de vivre malgré les épreuves.
Pourquoi décider de vous exprimer aujourd’hui ?
Il y a six mois, ou même deux mois, cela aurait été impossible. Le sujet est toujours douloureux. J’ai du mal à en parler, y compris à mes proches. Je suis quelqu’un de très réservé. J’ai hésité à le faire avec vous, mais je suis finalement heureuse de l’évoquer, de faire en sorte que la mémoire de ce que nous avons vécu ensemble puisse perdurer.
Que vous a-t-il transmis qui, désormais, vous permet de vous construire sans lui ?
Tellement de choses ! Sa gentillesse, sa patience, sa générosité. Il était unique, il n’avait aucun défaut. Il m’a légué aussi sa joie de vivre malgré les épreuves. Je l’ai connu à un moment de sa vie où ce n’était pas aussi simple qu’avant. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Cette force qu’il avait, il me l’a donnée. Elle m’a aidée à surmonter l’épreuve.
Après son AVC, en 2001, Jean-Paul était diminué. Vous êtes née deux ans plus tard et vous ne l’avez connu qu’ainsi. Cela a-t-il pu vous gêner ou vous peiner ?
Quand on est enfant, on peut avoir envie que son papa coure comme les autres, puisse faire avec vous toutes sortes d’activités. En fait, quand j’ai commencé à découvrir sa vie trépidante d’avant, c’est surtout pour lui que j’ai eu mal. C’était la pire personne sur laquelle cela pouvait tomber. Mais je n’ai jamais eu l’image d’un père malade ou âgé qui aurait pu me faire pitié, bien au contraire. J’ai vu quels efforts il était capable d’accomplir pour moi : marcher, m’accompagner partout, sortir de chez lui, même quand la fin approchait. Et je l’admirais d’autant plus que je devinais ce que cela pouvait lui coûter.
Comme lui, je n’ai peur de rien
Votre père a déclaré qu’il s’était accroché à la vie pour vous voir grandir jusqu’à vos 18 ans. En aviez-vous conscience ?
Il lui est arrivé de me dire : “Tu sais, un jour je ne serai plus là.” Nous savions tous les deux que le temps était forcément compté et, oui, j’avais conscience qu’il voulait tenir jusqu’à ce que je sois majeure. Il s’est battu jusqu’au bout pour ça. Je pense, sans aucune prétention, que ma présence l’a aidé à traverser ces années plus difficiles, qu’elle a été pour lui une raison de continuer. Et j’en suis si heureuse…
Avez-vous le sentiment de lui ressembler ?
J’ai la même manière que lui d’appréhender les choses. Ne pas se prendre la tête, voir la vie du bon côté, être heureux de partager des moments agréables, se comporter avec gentillesse. Je ne suis pas aussi extravertie qu’il a pu l’être, même s’il était pudique concernant ses émotions. Mais, comme lui, je n’ai peur de rien.
Était-il un père plus complice qu’autoritaire ?
C’est avec lui que je faisais toutes les petites bêtises qu’un enfant peut faire, et il n’en parlait jamais à maman. C’était notre secret. Bien sûr, il ne m’aurait jamais laissée me lancer dans des choses insensées. Mais je n’ai pas été une enfant compliquée ou capricieuse, il n’avait pas besoin de me gronder ou de me faire la morale. Les leçons de vie, je les ai prises en observant son comportement, sa manière d’être avec les autres, sans grands discours de sa part.
Quand et comment avez-vous compris que votre père était une immense star de cinéma ?
J’ai toujours vu les gens venir lui parler, le photographier ou lui demander un autographe, que ce soit au restaurant ou dans la rue. Ou encore des salles entières de cinéma et de théâtre se lever pour l’applaudir alors qu’il était là en simple spectateur. Ça ne m’a jamais dérangée et, plus que de découvrir la star qu’il était, cela m’a permis de comprendre l’amour incroyable – et si beau – que le public lui portait et qu’il méritait tant.
Mon père, qui ne faisait pas spécialement attention à mes bulletins de notes, regardait surtout celle de la case sport. Il avait été aux anges et très fier d’un 20/20 que j’avais obtenu… en boxe !
Avez-vous vu la plupart de ses films, ou pas encore ?
Un jour, j’étais encore très jeune, mon père m’a demandé de sortir les DVD de tous ses films et nous avons fait trois piles. Ceux que je pouvais voir tout de suite, ceux pour lesquels il fallait que j’attende un peu et ceux que je pourrais voir bien plus tard. Il restait toujours avec moi pour les visionner, comme la fois où il m’a montré “Le magnifique”. Pourtant, je savais bien qu’il n’aimait pas se voir à l’écran. Depuis qu’il est parti, j’ai essayé quelquefois de mettre le DVD d’un des chefs-d’œuvre qu’il me reste à voir et dont tout le monde me parle. Je n’ai jamais pu appuyer sur le bouton “play”. C’est trop tôt.
À 10 ans, au gala de l’Union des artistes, vous aviez proposé un numéro de voltige à cheval. Le goût du danger, l’adrénaline qui monte, est-ce dans vos gènes ?
Bon, je ne m’accroche pas encore à un hélicoptère mais, il n’y a pas longtemps, j’ai tenté un saut en parachute et j’ai adoré. Mon père, qui ne faisait pas spécialement attention à mes bulletins de notes, regardait surtout celle de la case sport. Il avait été aux anges et très fier d’un 20/20 que j’avais obtenu… en boxe ! Je pratique toujours ce sport qui me lie forcément à lui. Oui, j’aime quand ça bouge, les activités un peu risquées.
Quelles sont vos autres passions ?
La lecture, mais jamais posée chez moi. Plutôt dehors ou dans le train. Depuis trois ans, j’ai repris le piano, que j’avais pratiqué durant huit ans puis arrêté au moment de l’adolescence. Et il y a le cinéma, auquel j’ai été initiée tôt par mon père. C’était, chez nous, un grand sujet de conversation. Je trouve important d’aller voir les films en salle, ce que je fais régulièrement.
Vers l’âge de 9 ans, j’ai commencé à être fascinée par la reine Marie-Antoinette. Je lisais ou voyais tout la concernant, je suppliais sans cesse mes parents pour qu’ils m’emmènent au château de Versailles.
Quel a été votre parcours jusqu’à présent ?
J’ai passé toute ma scolarité, de la moyenne section de maternelle jusqu’au bac, dans une école privée bilingue. Je parle anglais couramment. J’ai également appris l’italien et le chinois. Depuis un an, je poursuis un double cursus dans une université à Londres, en business management et en relations internationales.
Pourquoi ces choix ?
Le premier, parce que cela peut toujours servir. Le second, parce que c’est ma passion. Vers l’âge de 9 ans, j’ai commencé à être fascinée par la reine Marie-Antoinette. Je lisais ou voyais tout la concernant, je suppliais sans cesse mes parents pour qu’ils m’emmènent au château de Versailles. Cet enthousiasme d’enfant s’est peu à peu transformé en engouement pour l’histoire en général, puis pour la géopolitique et la politique. Et, donc, pour les relations internationales. Cela m’intéresse au plus haut point d’analyser et de mieux comprendre l’actualité du monde, l’histoire en marche.
Contrairement à votre père, qui se fichait des études, vous êtes donc une super bonne élève…
J’essaie. Ma mère m’a poussée dans ce sens, mais sans énorme pression non plus. J’ai toujours été droite, bosseuse et très appliquée. Je savais que c’était important, qu’il me faudrait démarrer avec un bagage, des diplômes, pour être sûre de trouver un bon travail.
Comment avez-vous envie de construire votre existence ? Qu’est-ce qui vous fait rêver ?
Je suis issue d’une famille où tout le monde exerce plus ou moins un métier artistique. Je sais que c’est aussi une voie qui me correspondrait, qui me fait rêver même si elle m’effraie. Il y a tant d’incertitudes, et ce n’est pas parce que vous portez un nom connu qu’elles s’effacent… Je vais donc aller jusqu’au bout de mes études. Après, on verra.
Le fait que je m’appelle Belmondo ne fera pas de moi quelqu’un de talentueux, mais cela ne doit pas, non plus, m’empêcher de réaliser mes rêves.
Avez-vous, à un moment ou un autre, éprouvé l’envie d’être actrice ?
Petite, oui. Je jouais des pièces de théâtre à l’école. Je voulais faire comme papa. Il m’aidait à répéter, me donnait la réplique, des indications de jeu. C’était génial. À l’adolescence, j’ai abandonné l’idée. J’ai réalisé que mon père avait eu beaucoup de talent, de chance, et un parcours incroyable. J’ai préféré me concentrer sur mes études. Récemment, on m’a fait quelques propositions. Entrer dans le monde du cinéma, pourquoi pas ? Je ne ferme pas la porte. Ce serait aussi une manière de me rapprocher de lui.
Ces propositions qu’on vous fait peuvent-elles être liées à la curiosité de voir la fille de Jean-Paul Belmondo ?
Peut-être. Sûrement. Ça ne me gêne pas plus que cela. Je suis chanceuse et fière de porter ce nom, et je trouve normal qu’on m’associe à mon père. Mais c’est aussi une pression : quoi qu’il arrive, on me comparera à lui. Après, j’ai aussi envie de ne pas le décevoir. Être actrice, je ne sais absolument pas si j’en suis capable. Faire pour faire en tant que “fille de”, mais en étant nulle, aucun intérêt. Le fait que je m’appelle Belmondo ne fera pas de moi quelqu’un de talentueux, mais cela ne doit pas, non plus, m’empêcher de réaliser mes rêves. Si je dois me lancer, j’attendrai d’être prête.
On essaie parfois de me dépeindre comme une jeune fille pourrie gâtée, faisant partie d’une jeunesse dorée qui passe son temps à s’éclater. Quel cliché ! Je suis l’inverse de cela.
auteur
Vous êtes peu présente sur Instagram. Est-ce pour vous protéger ?
J’ai enlevé pas mal de photos, mais je n’ai jamais eu envie de montrer ce que je fais en permanence, d’afficher ma vie en public – d’autant qu’elle se résume souvent à être à l’université, ou chez moi en train de travailler.
Avez-vous surtout des amis connus, comme Joalukas, le fils de Yannick Noah ?
Absolument pas. La quasi-totalité de mes amis n’ont pas de parents célèbres. Je ne cherche en aucune façon à fréquenter des gens connus. On essaie parfois de me dépeindre comme une jeune fille pourrie gâtée, faisant partie d’une jeunesse dorée qui passe son temps à s’éclater. Quel cliché ! Je suis l’inverse de cela.
Vous êtes la tante des six petits-enfants de votre père. Vous entendez-vous bien avec eux ?
Nous n’avons peut-être pas l’occasion de nous voir souvent, mais nous sommes toujours contents de le faire. Je suis très proche d’Annabelle [la fille de sa sœur, Florence], avec qui je passe beaucoup de temps.
Alors que ma relation avec mon père était plus fun, ma mère m’a cadrée, encouragée à poursuivre mes études
La relation avec Natty, votre mère, a-t-elle toujours été fusionnelle ?
Absolument. Je suis sa fille unique. Alors que ma relation avec mon père était plus fun, elle m’a cadrée, encouragée à poursuivre mes études. Mère protectrice, elle a toujours été présente. Elle m’a initiée à la mode. Elle vient, avec une amie, de monter une plateforme, Maison Eloe, qui commercialise des bijoux vintage griffés. C’est un univers que nous partageons.
Vous résidez désormais à Londres, sans votre mère. Quitter la maison a-t-il été difficile ?
J’avais passé toute ma vie dans la même école, j’avais grandi avec les mêmes amis, vécu dans le même immeuble avec mes parents puis avec ma mère. Tout quitter pour m’installer dans une ville où je ne connaissais personne, étudier dans une immense université a été un choc. Il a fallu que j’apprenne l’autonomie, faire les courses, la cuisine, ce qui est formidable en soi, mais c’est arrivé au moment même où je perdais mon père. Cela a été très dur. Je me suis posé la question d’abandonner, mais j’ai tenu pour lui, en pensant à lui, parce que je sais qu’à ma place il n’aurait jamais renoncé. 
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Stella est née alors que JeanPaul Belmondo fêtait ses 70 ans. Il aura été pour elle un père tendre et drôle, moins autoritaire que pour ses autres enfants. Étudiante simple et sage, installée à Londres depuis un an, Stella a aujourd’hui suffisamment repris de forces pour évoquer le lien qui l’unit à son père.
Paris Match. Un an après la disparition de votre père, quel vide laisse-t-il dans votre vie ?
Stella Belmondo.Un vide immense. J’ai eu la chance de passer beaucoup de temps avec lui, et il a toujours été très présent pour moi. Ne plus aller déjeuner ou voir un film avec lui me manque. Ne plus avoir mon papa à côté de moi, ne plus lui faire des câlins, ne plus rigoler avec lui qui aimait tant cela me manque. Tout me manque et j’y pense tous les jours.
Mon père était unique, il n’avait aucun défaut. Il m’a légué aussi sa joie de vivre malgré les épreuves.
Pourquoi décider de vous exprimer aujourd’hui ?
Il y a six mois, ou même deux mois, cela aurait été impossible. Le sujet est toujours douloureux. J’ai du mal à en parler, y compris à mes proches. Je suis quelqu’un de très réservé. J’ai hésité à le faire avec vous, mais je suis finalement heureuse de l’évoquer, de faire en sorte que la mémoire de ce que nous avons vécu ensemble puisse perdurer.
Que vous a-t-il transmis qui, désormais, vous permet de vous construire sans lui ?
Tellement de choses ! Sa gentillesse, sa patience, sa générosité. Il était unique, il n’avait aucun défaut. Il m’a légué aussi sa joie de vivre malgré les épreuves. Je l’ai connu à un moment de sa vie où ce n’était pas aussi simple qu’avant. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Cette force qu’il avait, il me l’a donnée. Elle m’a aidée à surmonter l’épreuve.
Après son AVC, en 2001, Jean-Paul était diminué. Vous êtes née deux ans plus tard et vous ne l’avez connu qu’ainsi. Cela a-t-il pu vous gêner ou vous peiner ?
Quand on est enfant, on peut avoir envie que son papa coure comme les autres, puisse faire avec vous toutes sortes d’activités. En fait, quand j’ai commencé à découvrir sa vie trépidante d’avant, c’est surtout pour lui que j’ai eu mal. C’était la pire personne sur laquelle cela pouvait tomber. Mais je n’ai jamais eu l’image d’un père malade ou âgé qui aurait pu me faire pitié, bien au contraire. J’ai vu quels efforts il était capable d’accomplir pour moi : marcher, m’accompagner partout, sortir de chez lui, même quand la fin approchait. Et je l’admirais d’autant plus que je devinais ce que cela pouvait lui coûter.
Comme lui, je n’ai peur de rien
Votre père a déclaré qu’il s’était accroché à la vie pour vous voir grandir jusqu’à vos 18 ans. En aviez-vous conscience ?
Il lui est arrivé de me dire : “Tu sais, un jour je ne serai plus là.” Nous savions tous les deux que le temps était forcément compté et, oui, j’avais conscience qu’il voulait tenir jusqu’à ce que je sois majeure. Il s’est battu jusqu’au bout pour ça. Je pense, sans aucune prétention, que ma présence l’a aidé à traverser ces années plus difficiles, qu’elle a été pour lui une raison de continuer. Et j’en suis si heureuse…
Avez-vous le sentiment de lui ressembler ?
J’ai la même manière que lui d’appréhender les choses. Ne pas se prendre la tête, voir la vie du bon côté, être heureux de partager des moments agréables, se comporter avec gentillesse. Je ne suis pas aussi extravertie qu’il a pu l’être, même s’il était pudique concernant ses émotions. Mais, comme lui, je n’ai peur de rien.
Était-il un père plus complice qu’autoritaire ?
C’est avec lui que je faisais toutes les petites bêtises qu’un enfant peut faire, et il n’en parlait jamais à maman. C’était notre secret. Bien sûr, il ne m’aurait jamais laissée me lancer dans des choses insensées. Mais je n’ai pas été une enfant compliquée ou capricieuse, il n’avait pas besoin de me gronder ou de me faire la morale. Les leçons de vie, je les ai prises en observant son comportement, sa manière d’être avec les autres, sans grands discours de sa part.
Quand et comment avez-vous compris que votre père était une immense star de cinéma ?
J’ai toujours vu les gens venir lui parler, le photographier ou lui demander un autographe, que ce soit au restaurant ou dans la rue. Ou encore des salles entières de cinéma et de théâtre se lever pour l’applaudir alors qu’il était là en simple spectateur. Ça ne m’a jamais dérangée et, plus que de découvrir la star qu’il était, cela m’a permis de comprendre l’amour incroyable – et si beau – que le public lui portait et qu’il méritait tant.
Mon père, qui ne faisait pas spécialement attention à mes bulletins de notes, regardait surtout celle de la case sport. Il avait été aux anges et très fier d’un 20/20 que j’avais obtenu… en boxe !
Avez-vous vu la plupart de ses films, ou pas encore ?
Un jour, j’étais encore très jeune, mon père m’a demandé de sortir les DVD de tous ses films et nous avons fait trois piles. Ceux que je pouvais voir tout de suite, ceux pour lesquels il fallait que j’attende un peu et ceux que je pourrais voir bien plus tard. Il restait toujours avec moi pour les visionner, comme la fois où il m’a montré “Le magnifique”. Pourtant, je savais bien qu’il n’aimait pas se voir à l’écran. Depuis qu’il est parti, j’ai essayé quelquefois de mettre le DVD d’un des chefs-d’œuvre qu’il me reste à voir et dont tout le monde me parle. Je n’ai jamais pu appuyer sur le bouton “play”. C’est trop tôt.
À 10 ans, au gala de l’Union des artistes, vous aviez proposé un numéro de voltige à cheval. Le goût du danger, l’adrénaline qui monte, est-ce dans vos gènes ?
Bon, je ne m’accroche pas encore à un hélicoptère mais, il n’y a pas longtemps, j’ai tenté un saut en parachute et j’ai adoré. Mon père, qui ne faisait pas spécialement attention à mes bulletins de notes, regardait surtout celle de la case sport. Il avait été aux anges et très fier d’un 20/20 que j’avais obtenu… en boxe ! Je pratique toujours ce sport qui me lie forcément à lui. Oui, j’aime quand ça bouge, les activités un peu risquées.
Quelles sont vos autres passions ?
La lecture, mais jamais posée chez moi. Plutôt dehors ou dans le train. Depuis trois ans, j’ai repris le piano, que j’avais pratiqué durant huit ans puis arrêté au moment de l’adolescence. Et il y a le cinéma, auquel j’ai été initiée tôt par mon père. C’était, chez nous, un grand sujet de conversation. Je trouve important d’aller voir les films en salle, ce que je fais régulièrement.
Vers l’âge de 9 ans, j’ai commencé à être fascinée par la reine Marie-Antoinette. Je lisais ou voyais tout la concernant, je suppliais sans cesse mes parents pour qu’ils m’emmènent au château de Versailles.
Quel a été votre parcours jusqu’à présent ?
J’ai passé toute ma scolarité, de la moyenne section de maternelle jusqu’au bac, dans une école privée bilingue. Je parle anglais couramment. J’ai également appris l’italien et le chinois. Depuis un an, je poursuis un double cursus dans une université à Londres, en business management et en relations internationales.
Pourquoi ces choix ?
Le premier, parce que cela peut toujours servir. Le second, parce que c’est ma passion. Vers l’âge de 9 ans, j’ai commencé à être fascinée par la reine Marie-Antoinette. Je lisais ou voyais tout la concernant, je suppliais sans cesse mes parents pour qu’ils m’emmènent au château de Versailles. Cet enthousiasme d’enfant s’est peu à peu transformé en engouement pour l’histoire en général, puis pour la géopolitique et la politique. Et, donc, pour les relations internationales. Cela m’intéresse au plus haut point d’analyser et de mieux comprendre l’actualité du monde, l’histoire en marche.
Contrairement à votre père, qui se fichait des études, vous êtes donc une super bonne élève…
J’essaie. Ma mère m’a poussée dans ce sens, mais sans énorme pression non plus. J’ai toujours été droite, bosseuse et très appliquée. Je savais que c’était important, qu’il me faudrait démarrer avec un bagage, des diplômes, pour être sûre de trouver un bon travail.
Comment avez-vous envie de construire votre existence ? Qu’est-ce qui vous fait rêver ?
Je suis issue d’une famille où tout le monde exerce plus ou moins un métier artistique. Je sais que c’est aussi une voie qui me correspondrait, qui me fait rêver même si elle m’effraie. Il y a tant d’incertitudes, et ce n’est pas parce que vous portez un nom connu qu’elles s’effacent… Je vais donc aller jusqu’au bout de mes études. Après, on verra.
Le fait que je m’appelle Belmondo ne fera pas de moi quelqu’un de talentueux, mais cela ne doit pas, non plus, m’empêcher de réaliser mes rêves.
Avez-vous, à un moment ou un autre, éprouvé l’envie d’être actrice ?
Petite, oui. Je jouais des pièces de théâtre à l’école. Je voulais faire comme papa. Il m’aidait à répéter, me donnait la réplique, des indications de jeu. C’était génial. À l’adolescence, j’ai abandonné l’idée. J’ai réalisé que mon père avait eu beaucoup de talent, de chance, et un parcours incroyable. J’ai préféré me concentrer sur mes études. Récemment, on m’a fait quelques propositions. Entrer dans le monde du cinéma, pourquoi pas ? Je ne ferme pas la porte. Ce serait aussi une manière de me rapprocher de lui.
Ces propositions qu’on vous fait peuvent-elles être liées à la curiosité de voir la fille de Jean-Paul Belmondo ?
Peut-être. Sûrement. Ça ne me gêne pas plus que cela. Je suis chanceuse et fière de porter ce nom, et je trouve normal qu’on m’associe à mon père. Mais c’est aussi une pression : quoi qu’il arrive, on me comparera à lui. Après, j’ai aussi envie de ne pas le décevoir. Être actrice, je ne sais absolument pas si j’en suis capable. Faire pour faire en tant que “fille de”, mais en étant nulle, aucun intérêt. Le fait que je m’appelle Belmondo ne fera pas de moi quelqu’un de talentueux, mais cela ne doit pas, non plus, m’empêcher de réaliser mes rêves. Si je dois me lancer, j’attendrai d’être prête.
On essaie parfois de me dépeindre comme une jeune fille pourrie gâtée, faisant partie d’une jeunesse dorée qui passe son temps à s’éclater. Quel cliché ! Je suis l’inverse de cela.
auteur
Vous êtes peu présente sur Instagram. Est-ce pour vous protéger ?
J’ai enlevé pas mal de photos, mais je n’ai jamais eu envie de montrer ce que je fais en permanence, d’afficher ma vie en public – d’autant qu’elle se résume souvent à être à l’université, ou chez moi en train de travailler.
Avez-vous surtout des amis connus, comme Joalukas, le fils de Yannick Noah ?
Absolument pas. La quasi-totalité de mes amis n’ont pas de parents célèbres. Je ne cherche en aucune façon à fréquenter des gens connus. On essaie parfois de me dépeindre comme une jeune fille pourrie gâtée, faisant partie d’une jeunesse dorée qui passe son temps à s’éclater. Quel cliché ! Je suis l’inverse de cela.
Vous êtes la tante des six petits-enfants de votre père. Vous entendez-vous bien avec eux ?
Nous n’avons peut-être pas l’occasion de nous voir souvent, mais nous sommes toujours contents de le faire. Je suis très proche d’Annabelle [la fille de sa sœur, Florence], avec qui je passe beaucoup de temps.
Alors que ma relation avec mon père était plus fun, ma mère m’a cadrée, encouragée à poursuivre mes études
La relation avec Natty, votre mère, a-t-elle toujours été fusionnelle ?
Absolument. Je suis sa fille unique. Alors que ma relation avec mon père était plus fun, elle m’a cadrée, encouragée à poursuivre mes études. Mère protectrice, elle a toujours été présente. Elle m’a initiée à la mode. Elle vient, avec une amie, de monter une plateforme, Maison Eloe, qui commercialise des bijoux vintage griffés. C’est un univers que nous partageons.
Vous résidez désormais à Londres, sans votre mère. Quitter la maison a-t-il été difficile ?
J’avais passé toute ma vie dans la même école, j’avais grandi avec les mêmes amis, vécu dans le même immeuble avec mes parents puis avec ma mère. Tout quitter pour m’installer dans une ville où je ne connaissais personne, étudier dans une immense université a été un choc. Il a fallu que j’apprenne l’autonomie, faire les courses, la cuisine, ce qui est formidable en soi, mais c’est arrivé au moment même où je perdais mon père. Cela a été très dur. Je me suis posé la question d’abandonner, mais j’ai tenu pour lui, en pensant à lui, parce que je sais qu’à ma place il n’aurait jamais renoncé. 
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