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Balle perdue 2 : critique Netflix sur l'autoroute du kiff - EcranLarge

Fate of the Furious

“Avec les films d’action, il ne faut jamais être dans le confort”. Voilà ce qu’a dit en interview Rémi Leautier, producteur et ami de toujours de Guillaume Pierret, à l’approche de Balle perdue 2. Si les deux comparses ont longtemps expérimenté leur capacité à mettre en scène de la castagne et des courses-poursuites dans des courts-métrages ambitieux, ils ont été rapidement propulsés sous le feu des projecteurs grâce au succès surprise du premier Balle perdue.

En attaquant sa suite, l’enjeu est donc de se mettre en danger, surtout maintenant que la respectabilité du duo s’accorde avec un budget plus confortable. Sur ce point, Balle perdue 2 réussit son pari et ne se repose pas sur ses lauriers, d’autant qu’il s’amuse à reprendre la structure du premier volet et ses pivots les plus importants pour les transformer. Maintenant qu’il est parvenu à prouver son innocence après la mort de Charras, Lino (Alban Lenoir, impliqué et bestial) devient lui-même flic, dans l’optique de retrouver les ripoux qui lui ont tout pris, et les ramener devant la justice.

Bien entendu, Balle perdue 2 ne prétend pas révolutionner le polar hard-boiled (et certains dialogues trop écrits n’aident pas...), mais la générosité de sa démarche évite en permanence la gratuité qu’on pourrait attendre de ses scènes d’action. On sent Guillaume Pierret encore plus en possession de ses moyens, notamment dans sa manière de jongler avec ses référents et de puiser dans l’héritage d'Europacorp, tout en épurant son film des oripeaux beaufs des productions Besson.

Dès la première scène d’action, où une maison se retrouve sens dessus dessous au cours d’un mano-a-mano sec et rugueux, Alban Lenoir met en valeur son implication physique, faisant de Lino ce cavalier solitaire mû par un besoin maladif de justice. La violence enfouie dans le personnage se retrouve alors à exploser comme une cocotte-minute au fil des péripéties, à commencer lors d’une baston dans un commissariat qui transcende celle du premier film, et fait grincer des dents lorsque des têtes s’écrasent contre des portières de voiture.

Balle perdue 2 : photo, Alban LenoirÇa tire à tatanes réelles

Label rouge sang

Mais mieux encore, Guillaume Pierret sait exploiter au mieux ce fil conducteur via l’identité hexagonale du long-métrage. Jusque-là, peu de films d’action ont su s’accaparer la particularité du sud de la France, à l’exception notable du Ronin de John Frankenheimer. Avec Balle perdue 2, ses créateurs donnent à cette charmante Occitanie un cachet, que ce soit en précipitant des voitures dans les rues remplies de civils d’Agde, ou en jouant avec ses routes droites et plates entourées par de simples plaines et des arbres.

La mise en scène très horizontale arbore parfois des traces de western champêtre, du moins jusqu’à ce que Lino ne déforme ce prérequis en faisant voler dans les airs des carlingues. Dans Balle perdue 2, le mouvement emplit l’espace du cadre, mais n’oublie jamais de garder cette direction, ce besoin constant d’aller de l’avant, parce que son héros ne cherche qu’une chose : ramener de l’ordre dans ce monde à la dérive, et revenir sur le droit chemin.

A partir de là, le film utilise ses enjeux et ses effets pyrotechniques comme métonymies explosives de personnages heurtés dans leurs sentiments. On en veut pour preuve ce morceau de bravoure dans des égouts, où l’amour contrarié entre Julia (Stéfi Celma) et Lino s’exprime dans cette course-poursuite où les gyrophares de police percent l’obscurité.

Balle perdue 2 : photo, Alban Lenoir

Alban Lenoir, toujours au top

Pour cela, Guillaume Pierret est bien conscient que la lisibilité de ses scènes d’action est essentielle. Balle perdue 2 s’inscrit d’ailleurs dans la continuité de films à la John Wick, où la mise en valeur de véritables cascades sert à apporter une immersion supplémentaire dans le montage. Bien que le cinéaste convoque parfois une frénésie que ne renierait pas un Michael Bay des beaux jours, son découpage est toujours au service de ses personnages et de leur place dans l’espace. C’est souvent au sein d’un même plan qu’on voit un crash frôler une autre voiture, ou qu’un obstacle se dresse sur la route d’Alban Lenoir.

Ce frisson, cette adrénaline restent la priorité finalement très humble de l’équipe derrière le long-métrage, dont on perçoit autant la passion que le savoir-faire évident, toujours au service du plaisir du spectateur. Et à l’heure où pas mal d’analphabètes de la caméra approchent le genre avec fainéantise et cynisme, on ne peut que saluer l’envie de cinéma qui transpire de Balle perdue 2.

Balle perdue 2 est disponible sur Netflix depuis le 10 novembre 2022.

Balle perdue 2 : affiche

Adblock test (Why?)

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Fate of the Furious

“Avec les films d’action, il ne faut jamais être dans le confort”. Voilà ce qu’a dit en interview Rémi Leautier, producteur et ami de toujours de Guillaume Pierret, à l’approche de Balle perdue 2. Si les deux comparses ont longtemps expérimenté leur capacité à mettre en scène de la castagne et des courses-poursuites dans des courts-métrages ambitieux, ils ont été rapidement propulsés sous le feu des projecteurs grâce au succès surprise du premier Balle perdue.

En attaquant sa suite, l’enjeu est donc de se mettre en danger, surtout maintenant que la respectabilité du duo s’accorde avec un budget plus confortable. Sur ce point, Balle perdue 2 réussit son pari et ne se repose pas sur ses lauriers, d’autant qu’il s’amuse à reprendre la structure du premier volet et ses pivots les plus importants pour les transformer. Maintenant qu’il est parvenu à prouver son innocence après la mort de Charras, Lino (Alban Lenoir, impliqué et bestial) devient lui-même flic, dans l’optique de retrouver les ripoux qui lui ont tout pris, et les ramener devant la justice.

Bien entendu, Balle perdue 2 ne prétend pas révolutionner le polar hard-boiled (et certains dialogues trop écrits n’aident pas...), mais la générosité de sa démarche évite en permanence la gratuité qu’on pourrait attendre de ses scènes d’action. On sent Guillaume Pierret encore plus en possession de ses moyens, notamment dans sa manière de jongler avec ses référents et de puiser dans l’héritage d'Europacorp, tout en épurant son film des oripeaux beaufs des productions Besson.

Dès la première scène d’action, où une maison se retrouve sens dessus dessous au cours d’un mano-a-mano sec et rugueux, Alban Lenoir met en valeur son implication physique, faisant de Lino ce cavalier solitaire mû par un besoin maladif de justice. La violence enfouie dans le personnage se retrouve alors à exploser comme une cocotte-minute au fil des péripéties, à commencer lors d’une baston dans un commissariat qui transcende celle du premier film, et fait grincer des dents lorsque des têtes s’écrasent contre des portières de voiture.

Balle perdue 2 : photo, Alban LenoirÇa tire à tatanes réelles

Label rouge sang

Mais mieux encore, Guillaume Pierret sait exploiter au mieux ce fil conducteur via l’identité hexagonale du long-métrage. Jusque-là, peu de films d’action ont su s’accaparer la particularité du sud de la France, à l’exception notable du Ronin de John Frankenheimer. Avec Balle perdue 2, ses créateurs donnent à cette charmante Occitanie un cachet, que ce soit en précipitant des voitures dans les rues remplies de civils d’Agde, ou en jouant avec ses routes droites et plates entourées par de simples plaines et des arbres.

La mise en scène très horizontale arbore parfois des traces de western champêtre, du moins jusqu’à ce que Lino ne déforme ce prérequis en faisant voler dans les airs des carlingues. Dans Balle perdue 2, le mouvement emplit l’espace du cadre, mais n’oublie jamais de garder cette direction, ce besoin constant d’aller de l’avant, parce que son héros ne cherche qu’une chose : ramener de l’ordre dans ce monde à la dérive, et revenir sur le droit chemin.

A partir de là, le film utilise ses enjeux et ses effets pyrotechniques comme métonymies explosives de personnages heurtés dans leurs sentiments. On en veut pour preuve ce morceau de bravoure dans des égouts, où l’amour contrarié entre Julia (Stéfi Celma) et Lino s’exprime dans cette course-poursuite où les gyrophares de police percent l’obscurité.

Balle perdue 2 : photo, Alban Lenoir

Alban Lenoir, toujours au top

Pour cela, Guillaume Pierret est bien conscient que la lisibilité de ses scènes d’action est essentielle. Balle perdue 2 s’inscrit d’ailleurs dans la continuité de films à la John Wick, où la mise en valeur de véritables cascades sert à apporter une immersion supplémentaire dans le montage. Bien que le cinéaste convoque parfois une frénésie que ne renierait pas un Michael Bay des beaux jours, son découpage est toujours au service de ses personnages et de leur place dans l’espace. C’est souvent au sein d’un même plan qu’on voit un crash frôler une autre voiture, ou qu’un obstacle se dresse sur la route d’Alban Lenoir.

Ce frisson, cette adrénaline restent la priorité finalement très humble de l’équipe derrière le long-métrage, dont on perçoit autant la passion que le savoir-faire évident, toujours au service du plaisir du spectateur. Et à l’heure où pas mal d’analphabètes de la caméra approchent le genre avec fainéantise et cynisme, on ne peut que saluer l’envie de cinéma qui transpire de Balle perdue 2.

Balle perdue 2 est disponible sur Netflix depuis le 10 novembre 2022.

Balle perdue 2 : affiche

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