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La mort de François Hadji-Lazaro, fondateur des groupes Pigalle et Les Garçons Bouchers - Le Monde

François Hadji-Lazaro, en novembre 2004.

Figure du rock alternatif français, à la tête des groupes comme Pigalle et Les Garçons Bouchers, personnage aux facettes plus multiples que ne le laissait supposer son physique d’ogre punk, le chanteur, auteur, compositeur, producteur, multi-instrumentiste et acteur François Hadji-Lazaro est mort samedi 25 février, à Paris, à l’âge de 66 ans, après plusieurs mois de maladie, a annoncé sa maison de disques Universal Music France.

Né le 22 juin 1956, dans un 15e arrondissement de Paris encore populaire, ce fils de militants communistes se destine d’abord à une carrière d’instituteur. Jusqu’à ce que sa passion pour la musique prenne le dessus. Loin des déflagrations électriques, la découverte, à l’adolescence, de Bob Dylan le convertit à la verve acoustique du folk.

Après s’être mis à la guitare sèche, l’autodidacte parigot se forme à une instrumentation fleurant bon la campagne, qu’elle soit américaine, celtique, auvergnate, méditerranéenne… Banjo, dulcimer, violon, accordéon, vielle à roue, cornemuse, flûte, mandoline, bouzouki : le chanteur maîtrisera jusqu’à une vingtaine d’instruments qui lui serviront, tout au long de sa carrière, à varier les ambiances de ses disques comme de ses concerts.

Les couloirs et les rames du métro font office de premières scènes, jusqu’à la formation du groupe Pénélope, monté, à la fin des années 1970, avec des camarades rencontrés sur le circuit folk. La poésie bucolique l’inspire pourtant moins que la réalité urbaine du Paris nocturne dont il s’imprègne au quotidien. Il lance en 1982 avec le bassiste Daniel Hennion un nouveau projet, Pigalle, et commence à mettre en scène un réalisme sombre, observé en particulier dans les bars qu’il fréquente dans les 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris.

« Do it yourself » punk

Au milieu des années 1980, c’est dans cet environnement que commence à s’affirmer une nouvelle scène rock parisienne. Ne se reconnaissant dans aucun média, ignorée par les maisons de disques et les organisateurs de concerts, elle applique avec détermination la philosophie du « do it yourself » punk, tout en s’affranchissant du modèle anglo-saxon. Des squats comme ceux de Palikao ou des Cascades, des cafés parisiens comme Chez Jimmy ou L’Auvergne accueillent les premières performances de Bérurier Noir, Ludwig Von 88, Parabellum ou des Wampas.

Habitué des lieux, où sa carrure, entretenue par la pratique du rugby (au Paris Université Club), l’impose parfois comme membre du service d’ordre, François Hadji-Lazaro se reconnaît dans cette effervescence autonome. Au point de lancer, en 1987, un nouveau groupe, Les Garçons Bouchers, mêlant rage punk, humour carnivore et chanson française.

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François Hadji-Lazaro, en novembre 2004.

Figure du rock alternatif français, à la tête des groupes comme Pigalle et Les Garçons Bouchers, personnage aux facettes plus multiples que ne le laissait supposer son physique d’ogre punk, le chanteur, auteur, compositeur, producteur, multi-instrumentiste et acteur François Hadji-Lazaro est mort samedi 25 février, à Paris, à l’âge de 66 ans, après plusieurs mois de maladie, a annoncé sa maison de disques Universal Music France.

Né le 22 juin 1956, dans un 15e arrondissement de Paris encore populaire, ce fils de militants communistes se destine d’abord à une carrière d’instituteur. Jusqu’à ce que sa passion pour la musique prenne le dessus. Loin des déflagrations électriques, la découverte, à l’adolescence, de Bob Dylan le convertit à la verve acoustique du folk.

Après s’être mis à la guitare sèche, l’autodidacte parigot se forme à une instrumentation fleurant bon la campagne, qu’elle soit américaine, celtique, auvergnate, méditerranéenne… Banjo, dulcimer, violon, accordéon, vielle à roue, cornemuse, flûte, mandoline, bouzouki : le chanteur maîtrisera jusqu’à une vingtaine d’instruments qui lui serviront, tout au long de sa carrière, à varier les ambiances de ses disques comme de ses concerts.

Les couloirs et les rames du métro font office de premières scènes, jusqu’à la formation du groupe Pénélope, monté, à la fin des années 1970, avec des camarades rencontrés sur le circuit folk. La poésie bucolique l’inspire pourtant moins que la réalité urbaine du Paris nocturne dont il s’imprègne au quotidien. Il lance en 1982 avec le bassiste Daniel Hennion un nouveau projet, Pigalle, et commence à mettre en scène un réalisme sombre, observé en particulier dans les bars qu’il fréquente dans les 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris.

« Do it yourself » punk

Au milieu des années 1980, c’est dans cet environnement que commence à s’affirmer une nouvelle scène rock parisienne. Ne se reconnaissant dans aucun média, ignorée par les maisons de disques et les organisateurs de concerts, elle applique avec détermination la philosophie du « do it yourself » punk, tout en s’affranchissant du modèle anglo-saxon. Des squats comme ceux de Palikao ou des Cascades, des cafés parisiens comme Chez Jimmy ou L’Auvergne accueillent les premières performances de Bérurier Noir, Ludwig Von 88, Parabellum ou des Wampas.

Habitué des lieux, où sa carrure, entretenue par la pratique du rugby (au Paris Université Club), l’impose parfois comme membre du service d’ordre, François Hadji-Lazaro se reconnaît dans cette effervescence autonome. Au point de lancer, en 1987, un nouveau groupe, Les Garçons Bouchers, mêlant rage punk, humour carnivore et chanson française.

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