Ensevelies sous des centaines de nouveautés, ces œuvres majeures font pourtant la richesse de Netflix, Disney + et consorts. De “NYPD Blues” à “Cheers”, en passant par “X-Files”, “Télérama” vous aide à les retrouver.
Publié le 06 août 2023 à 12h30
La sériephilie, ces dernières années, ressemble à un sprint effréné vers les nouveautés. Il faut être à l’heure, au fait des dernières surprises, branché sur un flux de frais déversé non-stop dans nos yeux écarquillés. Pourtant, une des principales raisons de s’abonner aux plateformes, c’est ce qu’on appelle leur « catalogue », censé remplacer au moins en partie les volumineuses intégrales DVD. Au milieu des plaisirs plus ou moins coupables et des authentiques nanars se planquent ainsi une armée de coups de cœur d’hier et d’indispensables classiques. Télérama en a débusqué dix à (re)voir de toute urgence (Urgences, justement, n’en fait malheureusement pas partie : elle est absente des plateformes pour le moment).
“Cheers” (Paramount+)
C’est une des sitcoms les plus importantes de l’histoire de la télévision américaine… et on ne l’a quasiment jamais vue en France. En onze saisons (de 1982 à 1993), et grâce à un dispositif tout bête – on ne quitte jamais, ou presque, l’intérieur d’un bar de Boston, la série aura offert son lot de tranches de vie drôles et émouvantes, de discussions de comptoir hilarantes et de « cold open » (scènes prégénériques) parmi les meilleurs. On se love dans ce cocon boisé dont on croit sentir les effluves d’alcool, cette capsule intemporelle où chacun peut se confier, refaire le monde, être qui il veut, le temps d’un verre. – S.M.
“Frasier” (Paramount+)
Spin-off de Cheers, Frasier reprit le flambeau de 1993 à 2004 (une nouvelle saison est bientôt prévue). Frasier Crane est un ancien pilier du bar de Boston, psychiatre qui part vivre à Seattle après son divorce. Il y anime une émission de radio dans laquelle il donne des conseils aux auditeurs, alors que lui-même a bien du mal à régler ses problèmes. Cet élitiste bougon s’entend très mal avec son père et enchaîne les déceptions amoureuses. Grâce à son humour varié, qui mêle comique de situation et punchlines imparables, et une tendresse cachée sous des dialogues mitraillettes ciselés, le quotidien de Frasier devient rapidement le nôtre. – S.M.
“Friday Night Lights” (OCS et MyCanal)
Le plus récent de ces classiques (2006-2011) est aussi le plus sous-estimé de notre côté de l’Atlantique. Le quotidien d’un bled du Texas passionné par l’équipe de football américain de son lycée semble, il est vrai, un sujet très, très, très américain. Mais FNL est bien plus que ça, une chronique bouleversante et inspirante, une série ado à part et un regard original sur une Amérique très pieuse qu’on serait tenté de caricaturer. Ajoutez à cela une mise en scène hypersensible, une sublime BO post-rock et un casting à tomber, et c’est le touchdown assuré. – P.L.
“NYPD Blue” (Disney+)
Certaines séries ont changé la donne bien avant le dernier âge d’or des séries américaines, celui des Soprano et The Wire. À la suite de Hill Street Blues, NYPD Blue a fait entrer le polar télé américain dans la modernité. Enquêtes imparfaites, crimes complexes, réalisation nerveuse… la série de Steven Bochco marque surtout un tournant grâce à son personnage principal, Andy Sipowicz (Dennis Franz), un flic violent, raciste, chauve et bedonnant, à contre-pied total des héros du genre, sans peurs, sans reproches et sans un cheveu de travers. – P.L.
À lire aussi :
“Scrubs” (Disney+)
On se souvient surtout de cette comédie médicale du début des années 2000 comme d’un plaisir coloré, fun, un peu barré. À raison. Mais Scrubs est aussi et surtout une œuvre annonciatrice d’une révolution du genre, qui s’est depuis débarrassée de ses codes pour devenir ce qu’on appelle un peu vite la « dramédie ». Elle est absurde, parodique et méta, mais laisse aussi beaucoup plus de place que les sitcoms traditionnelles à l’évolution des personnages et à leurs émotions. Une recette que Bill Lawrence, son créateur, a renouvelé avec la très tendre Ted Lasso. – P.L.
“Seinfeld” (Netflix)
S’il ne devait rester qu’une sitcom, ce serait sans doute celle-ci. Ce « show sur rien » est l’œuvre de Larry David et du comédien de stand-up Jerry Seinfeld, qui joue son propre rôle. Seinfeld est un grand enfant incapable de nouer des relations stables, tout comme son meilleur ami pleutre et colérique, son ex envahissante et son voisin complètement cinglé. Ce quatuor magique affronte avec une joyeuse méchanceté un quotidien qu’ils abhorrent, créant des situations impossibles dont ils ressortent souvent perdants. Un régal absolu. – S.M.
À lire aussi :
“23 Hours to Kill” sur Netflix : Jerry fait du pur “Seinfeld”
“Spin City” (Paramount+)
Cette série de bureau met en scène le chef de cabinet de la mairie de New York, obligé de gérer un maire hors-sol et une équipe pas loin d’être incompétente. Moins corrosive mais plus attachante que sa descendante, Veep, Spin City raille avec brio les élites administratives et les petites mesquineries inhérentes à tout open space. Si elle est portée par le formidable abattage de Michael J. Fox (qui quittera le show après quatre saisons en raison de la maladie de Parkinson), la série possède aussi une belle brochette de seconds rôles, dont l’irrésistible Barry Bostwick (The Rocky Horror Picture Show) en maire gaffeur irrécupérable. – S.M.
“Star Trek” (Netflix et Paramount+)
Diffusée entre 1966 et 1969, The Original Series, le premier des Star Trek, a pris un coup de vieux avec ses effets spéciaux, ses décors en carton-pâte et ses costumes-pyjamas… Mais il faut prendre un peu de recul, car ce monument de la science-fiction a inventé des technologies aujourd’hui bien réelles, mis en scène le premier baiser interracial de l’histoire du petit écran et livré un joli plaidoyer pour l’entente entre les peuples et la sauvegarde des milieux naturels. Plus de cinquante ans après, la franchise continue de traverser l’espace, « frontière de l’infini »… – P.L.
“The Shield” (MyCanal via 6Play)
Le polar le plus nerveux de l’Histoire est un shoot d’adrénaline non-stop. Filmé caméra à l’épaule par des cadreurs tombés dans la caféine quand ils étaient petits, ce coup de tête sériel enchaîne les enquêtes explosives tout en creusant méticuleusement la tombe de ses héros ripoux. Mais The Shield n’est pas une bagarre permanente, c’est un drame psychologique à la tension insoutenable, qui pose une question qui ne cesse (à raison) de déranger : faut-il des flics sales pour empêcher les trafics et la violence urbaine de s’étendre ? – P.L.
“X-Files” (Disney+)
Œuvre culte pour toute une génération, la série que les Français ont d’abord appelée Aux frontières du réel est un monument, grâce auquel de nombreux téléspectateurs ont pris goût au genre sériel. Beaucoup de souvenirs se bousculent : le générique sifflé, l’affiche « I Want to Believe », la parfaite alchimie platonique entre Mulder et Scully, l’impressionnant bestiaire, les complots gouvernementaux, sans oublier les petits hommes verts… ou plutôt gris. Bien sûr, les dernières saisons ressemblaient à un chemin de croix. Mais le début de ce fantastique voyage demeurera à jamais en bonne place au panthéon de la sériephilie. – S.M.
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Publié le 06 août 2023 à 12h30
La sériephilie, ces dernières années, ressemble à un sprint effréné vers les nouveautés. Il faut être à l’heure, au fait des dernières surprises, branché sur un flux de frais déversé non-stop dans nos yeux écarquillés. Pourtant, une des principales raisons de s’abonner aux plateformes, c’est ce qu’on appelle leur « catalogue », censé remplacer au moins en partie les volumineuses intégrales DVD. Au milieu des plaisirs plus ou moins coupables et des authentiques nanars se planquent ainsi une armée de coups de cœur d’hier et d’indispensables classiques. Télérama en a débusqué dix à (re)voir de toute urgence (Urgences, justement, n’en fait malheureusement pas partie : elle est absente des plateformes pour le moment).
“Cheers” (Paramount+)
C’est une des sitcoms les plus importantes de l’histoire de la télévision américaine… et on ne l’a quasiment jamais vue en France. En onze saisons (de 1982 à 1993), et grâce à un dispositif tout bête – on ne quitte jamais, ou presque, l’intérieur d’un bar de Boston, la série aura offert son lot de tranches de vie drôles et émouvantes, de discussions de comptoir hilarantes et de « cold open » (scènes prégénériques) parmi les meilleurs. On se love dans ce cocon boisé dont on croit sentir les effluves d’alcool, cette capsule intemporelle où chacun peut se confier, refaire le monde, être qui il veut, le temps d’un verre. – S.M.
“Frasier” (Paramount+)
Spin-off de Cheers, Frasier reprit le flambeau de 1993 à 2004 (une nouvelle saison est bientôt prévue). Frasier Crane est un ancien pilier du bar de Boston, psychiatre qui part vivre à Seattle après son divorce. Il y anime une émission de radio dans laquelle il donne des conseils aux auditeurs, alors que lui-même a bien du mal à régler ses problèmes. Cet élitiste bougon s’entend très mal avec son père et enchaîne les déceptions amoureuses. Grâce à son humour varié, qui mêle comique de situation et punchlines imparables, et une tendresse cachée sous des dialogues mitraillettes ciselés, le quotidien de Frasier devient rapidement le nôtre. – S.M.
“Friday Night Lights” (OCS et MyCanal)
Le plus récent de ces classiques (2006-2011) est aussi le plus sous-estimé de notre côté de l’Atlantique. Le quotidien d’un bled du Texas passionné par l’équipe de football américain de son lycée semble, il est vrai, un sujet très, très, très américain. Mais FNL est bien plus que ça, une chronique bouleversante et inspirante, une série ado à part et un regard original sur une Amérique très pieuse qu’on serait tenté de caricaturer. Ajoutez à cela une mise en scène hypersensible, une sublime BO post-rock et un casting à tomber, et c’est le touchdown assuré. – P.L.
“NYPD Blue” (Disney+)
Certaines séries ont changé la donne bien avant le dernier âge d’or des séries américaines, celui des Soprano et The Wire. À la suite de Hill Street Blues, NYPD Blue a fait entrer le polar télé américain dans la modernité. Enquêtes imparfaites, crimes complexes, réalisation nerveuse… la série de Steven Bochco marque surtout un tournant grâce à son personnage principal, Andy Sipowicz (Dennis Franz), un flic violent, raciste, chauve et bedonnant, à contre-pied total des héros du genre, sans peurs, sans reproches et sans un cheveu de travers. – P.L.
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On se souvient surtout de cette comédie médicale du début des années 2000 comme d’un plaisir coloré, fun, un peu barré. À raison. Mais Scrubs est aussi et surtout une œuvre annonciatrice d’une révolution du genre, qui s’est depuis débarrassée de ses codes pour devenir ce qu’on appelle un peu vite la « dramédie ». Elle est absurde, parodique et méta, mais laisse aussi beaucoup plus de place que les sitcoms traditionnelles à l’évolution des personnages et à leurs émotions. Une recette que Bill Lawrence, son créateur, a renouvelé avec la très tendre Ted Lasso. – P.L.
“Seinfeld” (Netflix)
S’il ne devait rester qu’une sitcom, ce serait sans doute celle-ci. Ce « show sur rien » est l’œuvre de Larry David et du comédien de stand-up Jerry Seinfeld, qui joue son propre rôle. Seinfeld est un grand enfant incapable de nouer des relations stables, tout comme son meilleur ami pleutre et colérique, son ex envahissante et son voisin complètement cinglé. Ce quatuor magique affronte avec une joyeuse méchanceté un quotidien qu’ils abhorrent, créant des situations impossibles dont ils ressortent souvent perdants. Un régal absolu. – S.M.
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“Spin City” (Paramount+)
Cette série de bureau met en scène le chef de cabinet de la mairie de New York, obligé de gérer un maire hors-sol et une équipe pas loin d’être incompétente. Moins corrosive mais plus attachante que sa descendante, Veep, Spin City raille avec brio les élites administratives et les petites mesquineries inhérentes à tout open space. Si elle est portée par le formidable abattage de Michael J. Fox (qui quittera le show après quatre saisons en raison de la maladie de Parkinson), la série possède aussi une belle brochette de seconds rôles, dont l’irrésistible Barry Bostwick (The Rocky Horror Picture Show) en maire gaffeur irrécupérable. – S.M.
“Star Trek” (Netflix et Paramount+)
Diffusée entre 1966 et 1969, The Original Series, le premier des Star Trek, a pris un coup de vieux avec ses effets spéciaux, ses décors en carton-pâte et ses costumes-pyjamas… Mais il faut prendre un peu de recul, car ce monument de la science-fiction a inventé des technologies aujourd’hui bien réelles, mis en scène le premier baiser interracial de l’histoire du petit écran et livré un joli plaidoyer pour l’entente entre les peuples et la sauvegarde des milieux naturels. Plus de cinquante ans après, la franchise continue de traverser l’espace, « frontière de l’infini »… – P.L.
“The Shield” (MyCanal via 6Play)
Le polar le plus nerveux de l’Histoire est un shoot d’adrénaline non-stop. Filmé caméra à l’épaule par des cadreurs tombés dans la caféine quand ils étaient petits, ce coup de tête sériel enchaîne les enquêtes explosives tout en creusant méticuleusement la tombe de ses héros ripoux. Mais The Shield n’est pas une bagarre permanente, c’est un drame psychologique à la tension insoutenable, qui pose une question qui ne cesse (à raison) de déranger : faut-il des flics sales pour empêcher les trafics et la violence urbaine de s’étendre ? – P.L.
“X-Files” (Disney+)
Œuvre culte pour toute une génération, la série que les Français ont d’abord appelée Aux frontières du réel est un monument, grâce auquel de nombreux téléspectateurs ont pris goût au genre sériel. Beaucoup de souvenirs se bousculent : le générique sifflé, l’affiche « I Want to Believe », la parfaite alchimie platonique entre Mulder et Scully, l’impressionnant bestiaire, les complots gouvernementaux, sans oublier les petits hommes verts… ou plutôt gris. Bien sûr, les dernières saisons ressemblaient à un chemin de croix. Mais le début de ce fantastique voyage demeurera à jamais en bonne place au panthéon de la sériephilie. – S.M.
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