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Le Prix Goncourt 2023 attribué à Jean-Baptiste Andrea pour "Veiller sur elle" - RTS.ch

Le Goncourt 2023, le plus prestigieux des prix littéraires français, a été attribué mardi à Jean-Baptiste Andrea pour "Veiller sur elle" (L'Iconoclaste). Cette fresque de 500 pages mêle l'histoire de l'Italie du XXe siècle, une amitié fusionnelle entre un sculpteur pauvre et une aristocrate et la passion pour l'art.

Le romancier âgé de 52 ans a été élu au 14e tour, preuve des dissensions au sein du jury présidé par Didier Decoin, dont la voix compte double..

"C'est un grand moment d'émotion, on vient juste de sécher nos larmes dans le taxi", a réagi l'auteur, très ému, à son arrivée au restaurant Drouant, où le prix était décerné comme le veut la tradition depuis plus d'un siècle. Il faisait face à Eric Reinhardt ("Sarah, Suzanne et l'écrivain"), Gaspard Koenig ("Humus") et Neige Sinno ("Triste Tigre"), récompensée lundi par le prix Femina.

"Je pense à tous les gamins qui en rêvent, et qui se disent: je n'y arriverai pas. J'ai envie de leur dire: soyez déraisonnables". "L'art c'est la liberté. J'ai toujours cru au romanesque, il n'a jamais été mort le romanesque", a-t-il ajouté.

Pour son quatrième roman, Jean-Baptiste Andrea, venu à la littérature sur le tard, a choisi de raconter le destin de deux personnages hors du commun. Mimo et Viola n’auraient jamais dû se rencontrer et pourtant un lien extraordinaire va se tisser entre eux.

Le sculpteur pauvre et l'aristocrate

C’est dans un village fictif de Ligurie, Pietra d’Alba, qu'ils se rencontrent. Orphelin de père et de condition modeste, Mimo effectue un apprentissage de sculpteur chez un "oncle" brutal et alcoolique. Viola, elle, est une Orsini. La famille la plus puissante de la région a bâti son empire et sa fortune sur les agrumes.

De cette rencontre va naître une puissante amitié, traversée par deux guerres mondiales et la montée du fascisme. Mimo a beau partir à Florence et à Rome, devenir l'un des plus grands sculpteurs de son temps, les retours à Pietra d’Alba sont toujours teintés d’une certaine magie.

L'écrivain français Jean-Baptiste Andrea à son arrivée au restaurant Drouant, à Paris, après qu'il ait décroché le Prix Goncourt le 7 novembre 2023. [Thibault Camus - Keystone]L'écrivain français Jean-Baptiste Andrea à son arrivée au restaurant Drouant, à Paris, après qu'il ait décroché le Prix Goncourt le 7 novembre 2023. [Thibault Camus - Keystone]

Entre amour et amitié

Si Mimo parvient à s’élever, Viola reste prisonnière de son statut: celui d’être née femme au début du XXe siècle. Sa position l’oblige à céder à un mariage de convenance alors que sa vive intelligence la pousse à de grandes aspirations. Qu’importe, Viola n’en fait qu’à sa tête, elle dévore les livres de la bibliothèque de son père, écoute les morts la nuit dans les cimetières et rêve de voler.

Jean-Baptiste Andrea aurait pu choisir d’écrire une histoire d’amour entre ces deux personnages, mais il a préféré une amitié très forte et un peu folle, faite de pauses, de disputes et surtout de beaucoup d’amour.

"Je prépare toute mon histoire. Celui-là c'est 10 mois de préparation, dans ma tête, sur un carnet. Je n'écris pas une ligne du roman. Et un jour, je me dis: mon histoire est là, je peux donc ne pas réfléchir en me demandant où ça va", confiait-il à la rentrée sur France Inter. "Mes trois premiers romans étaient des huis clos. Là, j'avais envie de briser toutes les frontières", détaillait-il.

>> A lire aussi: "Veiller sur elle" de Jean-Baptiste Andrea, la grande saga de la rentrée

Origines italiennes

Tout comme son personnage, Jean-Baptiste Andrea a des origines italiennes par sa mère et sa grand-mère. Durant son enfance, tout lien avec son pays d’origine est coupé, afin de s’intégrer "au mieux". A l’école, l’écrivain apprend l’allemand, car l’italien est "la langue des cancres".

"Cette déconnexion avec mes origines m’a beaucoup frustré, confie Jean-Baptiste Andrea. Ecrire 'Veiller sur elle' a été une manière pour moi de me reconnecter avec l’Italie, et cela, personne ne pouvait m’empêcher de le faire."

>> Entretien avec Jean-Baptiste Andrea pour la newsletter littéraire de la RTS Qwertz:

Entretien avec Jean-Baptiste Andrea, auteur de "Veiller sur elle", aux éditions L'Iconoclaste. / QWERTZ / 25 min. / le 31 octobre 2023

Un premier Goncourt pour l'Iconoclaste

La maison d'édition L'Iconoclaste, fondée en 1997 par Sophie de Sivry (décédée en mai dernier à 64 ans), est honorée pour la première fois du plus prestigieux des prix littéraires français. Mais son auteur Jean-Baptiste Andrea a quant à lui déjà reçu de nombreuses récompenses. Révélé au public en 2017 avec "Ma reine", paru également chez L'Iconoclaste, il reçoit pour ce premier roman le prix Femina des lycéens, le Prix du premier roman, le prix Alain-Fournier ainsi que le prix de la Fondation Jacqueline de Romilly.

En 2019, "Cent millions d’années et un jour", deuxième volume de sa trilogie sur l’enfance, reçoit aussi un excellent accueil. En 2021, il publie "Des diables et des saints", toujours chez L'Iconoclaste. Le livre est auréolé du Grand Prix RTL-Lire et du prix Ouest-France/Étonnants Voyageurs. Plus de 30'000 exemplaires ont déjà été vendus. Outre le Goncourt, "Veiller sur elle" a déjà décroché cette année le Prix du roman Fnac et s'est déjà vendu à plus de 50'000 exemplaires, selon les données GFK.

kkub/mh avec agences

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Le Goncourt 2023, le plus prestigieux des prix littéraires français, a été attribué mardi à Jean-Baptiste Andrea pour "Veiller sur elle" (L'Iconoclaste). Cette fresque de 500 pages mêle l'histoire de l'Italie du XXe siècle, une amitié fusionnelle entre un sculpteur pauvre et une aristocrate et la passion pour l'art.

Le romancier âgé de 52 ans a été élu au 14e tour, preuve des dissensions au sein du jury présidé par Didier Decoin, dont la voix compte double..

"C'est un grand moment d'émotion, on vient juste de sécher nos larmes dans le taxi", a réagi l'auteur, très ému, à son arrivée au restaurant Drouant, où le prix était décerné comme le veut la tradition depuis plus d'un siècle. Il faisait face à Eric Reinhardt ("Sarah, Suzanne et l'écrivain"), Gaspard Koenig ("Humus") et Neige Sinno ("Triste Tigre"), récompensée lundi par le prix Femina.

"Je pense à tous les gamins qui en rêvent, et qui se disent: je n'y arriverai pas. J'ai envie de leur dire: soyez déraisonnables". "L'art c'est la liberté. J'ai toujours cru au romanesque, il n'a jamais été mort le romanesque", a-t-il ajouté.

Pour son quatrième roman, Jean-Baptiste Andrea, venu à la littérature sur le tard, a choisi de raconter le destin de deux personnages hors du commun. Mimo et Viola n’auraient jamais dû se rencontrer et pourtant un lien extraordinaire va se tisser entre eux.

Le sculpteur pauvre et l'aristocrate

C’est dans un village fictif de Ligurie, Pietra d’Alba, qu'ils se rencontrent. Orphelin de père et de condition modeste, Mimo effectue un apprentissage de sculpteur chez un "oncle" brutal et alcoolique. Viola, elle, est une Orsini. La famille la plus puissante de la région a bâti son empire et sa fortune sur les agrumes.

De cette rencontre va naître une puissante amitié, traversée par deux guerres mondiales et la montée du fascisme. Mimo a beau partir à Florence et à Rome, devenir l'un des plus grands sculpteurs de son temps, les retours à Pietra d’Alba sont toujours teintés d’une certaine magie.

L'écrivain français Jean-Baptiste Andrea à son arrivée au restaurant Drouant, à Paris, après qu'il ait décroché le Prix Goncourt le 7 novembre 2023. [Thibault Camus - Keystone]L'écrivain français Jean-Baptiste Andrea à son arrivée au restaurant Drouant, à Paris, après qu'il ait décroché le Prix Goncourt le 7 novembre 2023. [Thibault Camus - Keystone]

Entre amour et amitié

Si Mimo parvient à s’élever, Viola reste prisonnière de son statut: celui d’être née femme au début du XXe siècle. Sa position l’oblige à céder à un mariage de convenance alors que sa vive intelligence la pousse à de grandes aspirations. Qu’importe, Viola n’en fait qu’à sa tête, elle dévore les livres de la bibliothèque de son père, écoute les morts la nuit dans les cimetières et rêve de voler.

Jean-Baptiste Andrea aurait pu choisir d’écrire une histoire d’amour entre ces deux personnages, mais il a préféré une amitié très forte et un peu folle, faite de pauses, de disputes et surtout de beaucoup d’amour.

"Je prépare toute mon histoire. Celui-là c'est 10 mois de préparation, dans ma tête, sur un carnet. Je n'écris pas une ligne du roman. Et un jour, je me dis: mon histoire est là, je peux donc ne pas réfléchir en me demandant où ça va", confiait-il à la rentrée sur France Inter. "Mes trois premiers romans étaient des huis clos. Là, j'avais envie de briser toutes les frontières", détaillait-il.

>> A lire aussi: "Veiller sur elle" de Jean-Baptiste Andrea, la grande saga de la rentrée

Origines italiennes

Tout comme son personnage, Jean-Baptiste Andrea a des origines italiennes par sa mère et sa grand-mère. Durant son enfance, tout lien avec son pays d’origine est coupé, afin de s’intégrer "au mieux". A l’école, l’écrivain apprend l’allemand, car l’italien est "la langue des cancres".

"Cette déconnexion avec mes origines m’a beaucoup frustré, confie Jean-Baptiste Andrea. Ecrire 'Veiller sur elle' a été une manière pour moi de me reconnecter avec l’Italie, et cela, personne ne pouvait m’empêcher de le faire."

>> Entretien avec Jean-Baptiste Andrea pour la newsletter littéraire de la RTS Qwertz:

Entretien avec Jean-Baptiste Andrea, auteur de "Veiller sur elle", aux éditions L'Iconoclaste. / QWERTZ / 25 min. / le 31 octobre 2023

Un premier Goncourt pour l'Iconoclaste

La maison d'édition L'Iconoclaste, fondée en 1997 par Sophie de Sivry (décédée en mai dernier à 64 ans), est honorée pour la première fois du plus prestigieux des prix littéraires français. Mais son auteur Jean-Baptiste Andrea a quant à lui déjà reçu de nombreuses récompenses. Révélé au public en 2017 avec "Ma reine", paru également chez L'Iconoclaste, il reçoit pour ce premier roman le prix Femina des lycéens, le Prix du premier roman, le prix Alain-Fournier ainsi que le prix de la Fondation Jacqueline de Romilly.

En 2019, "Cent millions d’années et un jour", deuxième volume de sa trilogie sur l’enfance, reçoit aussi un excellent accueil. En 2021, il publie "Des diables et des saints", toujours chez L'Iconoclaste. Le livre est auréolé du Grand Prix RTL-Lire et du prix Ouest-France/Étonnants Voyageurs. Plus de 30'000 exemplaires ont déjà été vendus. Outre le Goncourt, "Veiller sur elle" a déjà décroché cette année le Prix du roman Fnac et s'est déjà vendu à plus de 50'000 exemplaires, selon les données GFK.

kkub/mh avec agences

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