- Depuis la diffusion début décembre d’images dans « Complément d’enquête » où il multiplie les propos misogynes, Gérard Depardieu, visé au total par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu’il réfute, divise le monde du cinéma et au-delà.
- Une tribune signée par 56 personnalités et publiée le jour de Noël dans Le Figaro, appelant à « ne pas effacer » l’acteur, a suscité en retour plusieurs contre-tribunes, dont l’une signée par quelque 8.000 artistes.
- Depuis la publication de ce texte le 25 décembre dernier, plusieurs signataires se sont finalement rétractés, notamment en raison de son instigateur, Yanis Ezziadi, éditorialiste dans le magazine Causeur et proche de Sarah Knafo, la conseillère et compagne d’Éric Zemmour. Ce rétropédalage des personnalités est « pathétique », selon le collectif Nous Toutes Rhône.
Carole Bouquet, Yvan Attal mais aussi Nadine Trintignant, Jacques Weber et Pierre Richard. Depuis le 25 décembre et la publication d’une tribune dans Le Figaro en soutien à Gérard Depardieu, accusé de viols et mis en examen depuis 2020, plusieurs signataires font machine arrière.
« A part Jacques Weber qui a fait un repenti qui paraît sincère et argumenté, les autres ne critiquent jamais le fond mais critiquent les tournures de phrases ou l’auteur du texte [Yanis Ezziadi, éditorialiste dans le magazine Causeur et proche de Sarah Knafo, la conseillère et compagne d’Éric Zemmour] », souffle Mahaut Drama, humoriste et chroniqueuse sur France Inter.
« Ces personnalités ne représentent pas l’art »
Ce sont ces prises de position autour de l’affaire Depardieu qui l’ont poussée, avec Iban Raïs et Jessé, ainsi que Giulia Foïs, à écrire une contre-tribune en réponse à celle du Figaro. Publiée le 1er janvier 2024 dans Libération, plus de 150 personnalités du monde de la culture, dont les comédiennes Muriel Robin, Alexandra Lamy et le metteur en scène Thomas Jolly, l’ont signée.
« Tout ce qu’on a entendu depuis la diffusion du documentaire de "Complément d’enquête" donnait l’impression d’un recul sur le sujet des violences sexistes et sexuelles, développe-t-elle. Certains discours auraient été impensables il y a encore quelques années. » Elle évoque notamment le « choc symbolique et psychologique » qu’elle a ressenti après les propos du Président de la République à ce sujet dans « C à vous ».
« Pour moi, il est sorti de son rôle, estime-t-elle. Et puis, ça a donné l’impression que les personnes pro-Depardieu prenaient toute la place. Il était donc nécessaire de dire qu’elles ne représentaient pas l’art, le monde de l’art, ni les artistes ou la société en général. On n’est pas dans une époque où on peut se passer de parler et de résister. Il est important qu’on reprenne la parole et l’espace public, de montrer qu’on existe. »
« Le cinéma ne se résume pas à Gérard Depardieu et à son petit cercle de soutiens »
Un sentiment partagé par Antoine Galvani de la CGT spectacle. « Le cinéma ne se résume pas à Gérard Depardieu et à son petit cercle de soutiens, assure-t-il. Et le parti pris du monstre sacré intouchable, ce n’est pas celui du monde du spectacle. » Il trouve d’ailleurs « très étonnant » que personne ne se soit rendu compte, au moment de signer, de « tous les problèmes » de cette tribune publiée le jour de Noël. « Et donc désormais, la ligne de défense de ces signataires qui font fait machine arrière, c’est de dire : on est pour le viol mais contre l’extrême droite ? ! Réveillez-vous, il faut protéger les femmes et non les violeurs. »
Antoine Galvani réclame désormais de « passer à autre chose ». « Intéressons-nous plutôt aux plaignantes et à celles qui n’osent pas porter plainte », souligne-t-il. Sofia, membre du collectif Nous Toutes Rhône, ne dira pas le contraire. « Ce sont des victimes dont il faut parler, pas de Depardieu », insiste-t-elle. Elle rappelle que les associations féministes ont pris « le sujet à bras-le-corps » dès les premières plaintes pour agressions sexuelles et de viols envers Gérard Depardieu. L’année dernière, lors de la tournée de l’acteur « Depardieu chante Barbara », des militantes ont fait plusieurs actions dans toute la France. Elles ont notamment interrompu son spectacle en scandant « L’aigle noir, c’est toi ! La honte ! » avec des masques de cochon.
Plus de 8.000 signataires « face à 56 autres »
« Et la honte continue, appuie la bénévole. Les signataires qui se rétractent sont pathétiques. Autant ne rien faire si c’est pour continuer d’approuver le comportement de l’acteur et prôner la culture du viol. » Sofia ajoute : « Pour cette partie de la population qui a bafoué la parole des femmes, il faut continuer d’occuper l’espace public et médiatique. A toutes les victimes, on veut leur dire qu’on les croit et qu’elles ne sont pas seules. » Elle met en avant les « 8.000 signataires » d’une première contre-tribune qui s’ajoutent aux 150 de celle publiée lundi, face « aux 56 autres ». « Il y a un peu d’espoir », glisse-t-elle.
Mahaut Drama souhaite d’ailleurs que son texte puisse « donner de la force aux unes et aux autres » pour s’exprimer, à l’image d’Éva Darlan. « Moi, j’ai fait ma part, conclut l’humoriste. Je ne travaille pas dans le cinéma, donc mon travail s’arrête là. J’oserai espérer maintenant, que ça influe un mouvement de courage et que les femmes osent parler. »
- Depuis la diffusion début décembre d’images dans « Complément d’enquête » où il multiplie les propos misogynes, Gérard Depardieu, visé au total par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu’il réfute, divise le monde du cinéma et au-delà.
- Une tribune signée par 56 personnalités et publiée le jour de Noël dans Le Figaro, appelant à « ne pas effacer » l’acteur, a suscité en retour plusieurs contre-tribunes, dont l’une signée par quelque 8.000 artistes.
- Depuis la publication de ce texte le 25 décembre dernier, plusieurs signataires se sont finalement rétractés, notamment en raison de son instigateur, Yanis Ezziadi, éditorialiste dans le magazine Causeur et proche de Sarah Knafo, la conseillère et compagne d’Éric Zemmour. Ce rétropédalage des personnalités est « pathétique », selon le collectif Nous Toutes Rhône.
Carole Bouquet, Yvan Attal mais aussi Nadine Trintignant, Jacques Weber et Pierre Richard. Depuis le 25 décembre et la publication d’une tribune dans Le Figaro en soutien à Gérard Depardieu, accusé de viols et mis en examen depuis 2020, plusieurs signataires font machine arrière.
« A part Jacques Weber qui a fait un repenti qui paraît sincère et argumenté, les autres ne critiquent jamais le fond mais critiquent les tournures de phrases ou l’auteur du texte [Yanis Ezziadi, éditorialiste dans le magazine Causeur et proche de Sarah Knafo, la conseillère et compagne d’Éric Zemmour] », souffle Mahaut Drama, humoriste et chroniqueuse sur France Inter.
« Ces personnalités ne représentent pas l’art »
Ce sont ces prises de position autour de l’affaire Depardieu qui l’ont poussée, avec Iban Raïs et Jessé, ainsi que Giulia Foïs, à écrire une contre-tribune en réponse à celle du Figaro. Publiée le 1er janvier 2024 dans Libération, plus de 150 personnalités du monde de la culture, dont les comédiennes Muriel Robin, Alexandra Lamy et le metteur en scène Thomas Jolly, l’ont signée.
« Tout ce qu’on a entendu depuis la diffusion du documentaire de "Complément d’enquête" donnait l’impression d’un recul sur le sujet des violences sexistes et sexuelles, développe-t-elle. Certains discours auraient été impensables il y a encore quelques années. » Elle évoque notamment le « choc symbolique et psychologique » qu’elle a ressenti après les propos du Président de la République à ce sujet dans « C à vous ».
« Pour moi, il est sorti de son rôle, estime-t-elle. Et puis, ça a donné l’impression que les personnes pro-Depardieu prenaient toute la place. Il était donc nécessaire de dire qu’elles ne représentaient pas l’art, le monde de l’art, ni les artistes ou la société en général. On n’est pas dans une époque où on peut se passer de parler et de résister. Il est important qu’on reprenne la parole et l’espace public, de montrer qu’on existe. »
« Le cinéma ne se résume pas à Gérard Depardieu et à son petit cercle de soutiens »
Un sentiment partagé par Antoine Galvani de la CGT spectacle. « Le cinéma ne se résume pas à Gérard Depardieu et à son petit cercle de soutiens, assure-t-il. Et le parti pris du monstre sacré intouchable, ce n’est pas celui du monde du spectacle. » Il trouve d’ailleurs « très étonnant » que personne ne se soit rendu compte, au moment de signer, de « tous les problèmes » de cette tribune publiée le jour de Noël. « Et donc désormais, la ligne de défense de ces signataires qui font fait machine arrière, c’est de dire : on est pour le viol mais contre l’extrême droite ? ! Réveillez-vous, il faut protéger les femmes et non les violeurs. »
Antoine Galvani réclame désormais de « passer à autre chose ». « Intéressons-nous plutôt aux plaignantes et à celles qui n’osent pas porter plainte », souligne-t-il. Sofia, membre du collectif Nous Toutes Rhône, ne dira pas le contraire. « Ce sont des victimes dont il faut parler, pas de Depardieu », insiste-t-elle. Elle rappelle que les associations féministes ont pris « le sujet à bras-le-corps » dès les premières plaintes pour agressions sexuelles et de viols envers Gérard Depardieu. L’année dernière, lors de la tournée de l’acteur « Depardieu chante Barbara », des militantes ont fait plusieurs actions dans toute la France. Elles ont notamment interrompu son spectacle en scandant « L’aigle noir, c’est toi ! La honte ! » avec des masques de cochon.
Plus de 8.000 signataires « face à 56 autres »
« Et la honte continue, appuie la bénévole. Les signataires qui se rétractent sont pathétiques. Autant ne rien faire si c’est pour continuer d’approuver le comportement de l’acteur et prôner la culture du viol. » Sofia ajoute : « Pour cette partie de la population qui a bafoué la parole des femmes, il faut continuer d’occuper l’espace public et médiatique. A toutes les victimes, on veut leur dire qu’on les croit et qu’elles ne sont pas seules. » Elle met en avant les « 8.000 signataires » d’une première contre-tribune qui s’ajoutent aux 150 de celle publiée lundi, face « aux 56 autres ». « Il y a un peu d’espoir », glisse-t-elle.
Mahaut Drama souhaite d’ailleurs que son texte puisse « donner de la force aux unes et aux autres » pour s’exprimer, à l’image d’Éva Darlan. « Moi, j’ai fait ma part, conclut l’humoriste. Je ne travaille pas dans le cinéma, donc mon travail s’arrête là. J’oserai espérer maintenant, que ça influe un mouvement de courage et que les femmes osent parler. »
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