Vingt ans après la disparition de Claude Nougaro, « L’ivre d’images » paraît, élaboré par son épouse Hélène. Elle nous livre ici la teneur de l’ouvrage et de la mécanique de travail de l’artiste.
Qu’est-ce que « L’ivre d’images » qui paraît dans quelques jours ?
C’est un livre qui est fait à partir des cahiers de Claude. J’ai recueilli dedans des formules, des petits textes qui n’étaient pas des chansons mais qui me plaisaient. C’est la somme de ses pensées qui sont réunies dans ce livre. D’ailleurs, à la fin du livre il parle de moi, quand il écrit : « Quand ma souris n’écosse pas les écrans d’ordinateur, elle épluche les cahiers de son raton laveur. » Ça m’a beaucoup plu de choisir tous ces écrits et dessins, et quand je les relis ça m’enchante !
En lisant cette somme de textes et de pensées, on se surprend à l’entendre à travers sa mécanique d’écriture, il est là…
Oui et c’est aussi le vertige du temps qui rend encore plus émouvantes les choses. Vingt ans sont passés…
Ce 4 mars marque en effet la date de sa disparition, avez-vous le sentiment que Claude Nougaro est assez célébré, à Toulouse notamment ?
Un ami belge qui était directeur d’une radio me disait que Claude a la chance d’avoir une musique qui est toujours programmée en radio même s’il y a une telle multitude de réseaux et tellement de nouveaux artistes émergents. Ce n’est jamais assez mais il n’est pas complètement oublié, on le voit avec le Printemps des poètes. Et il vit encore grâce aux journalistes et aux programmateurs. Et pas mal de choses se préparent à Toulouse comme une exposition à la gare Matabiau qui regroupe des photos de Claude prises à Paris dans les années 1960 par Jean-Marie Périer et qui sont vraiment magnifiques, des concerts au Zénith et sur la place du Capitole en septembre, et d’autres petits concerts qui sont moins médiatisés, de qualité et très différents les uns des autres. Tous font vivre l’œuvre.
Le livre permet également de perpétuer sa mémoire…
En effet, maintenant il faut une date anniversaire pour arriver à créer des événements et donc ce livre qui sort au moment du Printemps des poètes aide à cela. Je viens de recevoir le visuel qui sera visible dans le métro parisien qui contient une citation extraite du livre, il va y avoir aussi plusieurs citations à la gare Matabiau à Toulouse, tout cela fait partie de ce que nous avons préparé.
Comment travaillait-il ses textes, dans sa bulle ?
Il avait toujours des cahiers sur lui, de quoi écrire en se promenant. Ce n’était pas quelqu’un qui se mettait dans une bulle parce qu’en fait la bulle c’était lui ! (rires) Il était dans sa bulle en permanence.
La mort, la mémoire, la place des femmes, la poésie constituent les axes forts de ce livre…
Oui il écrit d’ailleurs « La poésie est faite pour un seul à condition que ce soit pour tous. » Claude a des thèmes éternels en fait, on pourra les lire dans 100 ans et les hommes en seront toujours au même point. C’est le côté visionnaire des artistes quelque part, tout en étant « un grand paumé de la vie » comme il l’écrit.
Comment viviez-vous son état de doute permanent ?
Il a une formule qui le dit « Je vis dans un moi de mais ». Et fort heureusement il n’y a pas que les artistes qui doutent, si on est un peu sensés on doute ! (rires) Il était en même temps atterré par l’espèce humaine et l’un de ses derniers textes c’est « L’espérance en l’homme » dans lequel il écrit « Et l’on voit soudain reverdir, refleurir/Notre espérance en l’homme » (*). Il faut toujours garder espoir de toute façon et je crois que c’est juste, la vie se renouvelle tout le temps, on croit qu’on s’enfonce et ça repart.
Dans la partie « Carnets de route » on découvre des textes écrits pendant les tournées à travers le monde et la France, vous étiez souvent avec lui…
Oui j’adorais les tournées et les voyages aussi. Ça fait du bien d’aller voir ailleurs et beaucoup de Français ont bien besoin d’aller voir ce qui se passe ailleurs. J’ai connu Claude en 1984 au moment où il a sorti « Bleu, blanc, blues » puis il a sorti « Nougayork » (**) c’était incroyable mais c’est vrai que ça passe trop vite. Et ça paraît maintenant irréel d’avoir vécu ces moments et on a parfois envie de revenir en arrière pour le vivre mieux.
Avez-vous l’espoir qu’un lieu dédié à la mémoire de Claude, en plus de la péniche de sa fille Cécile (port de l’Embouchure à Toulouse), verra le jour ?
Ce qui doit arriver arrivera. Je n’en sais pas plus. Pour le moment Cécile a installé un bel endroit avec cette péniche. Bref « Tu verras, tu verras… » !
Vingt ans après la disparition de Claude Nougaro, « L’ivre d’images » paraît, élaboré par son épouse Hélène. Elle nous livre ici la teneur de l’ouvrage et de la mécanique de travail de l’artiste.
Qu’est-ce que « L’ivre d’images » qui paraît dans quelques jours ?
C’est un livre qui est fait à partir des cahiers de Claude. J’ai recueilli dedans des formules, des petits textes qui n’étaient pas des chansons mais qui me plaisaient. C’est la somme de ses pensées qui sont réunies dans ce livre. D’ailleurs, à la fin du livre il parle de moi, quand il écrit : « Quand ma souris n’écosse pas les écrans d’ordinateur, elle épluche les cahiers de son raton laveur. » Ça m’a beaucoup plu de choisir tous ces écrits et dessins, et quand je les relis ça m’enchante !
En lisant cette somme de textes et de pensées, on se surprend à l’entendre à travers sa mécanique d’écriture, il est là…
Oui et c’est aussi le vertige du temps qui rend encore plus émouvantes les choses. Vingt ans sont passés…
Ce 4 mars marque en effet la date de sa disparition, avez-vous le sentiment que Claude Nougaro est assez célébré, à Toulouse notamment ?
Un ami belge qui était directeur d’une radio me disait que Claude a la chance d’avoir une musique qui est toujours programmée en radio même s’il y a une telle multitude de réseaux et tellement de nouveaux artistes émergents. Ce n’est jamais assez mais il n’est pas complètement oublié, on le voit avec le Printemps des poètes. Et il vit encore grâce aux journalistes et aux programmateurs. Et pas mal de choses se préparent à Toulouse comme une exposition à la gare Matabiau qui regroupe des photos de Claude prises à Paris dans les années 1960 par Jean-Marie Périer et qui sont vraiment magnifiques, des concerts au Zénith et sur la place du Capitole en septembre, et d’autres petits concerts qui sont moins médiatisés, de qualité et très différents les uns des autres. Tous font vivre l’œuvre.
Le livre permet également de perpétuer sa mémoire…
En effet, maintenant il faut une date anniversaire pour arriver à créer des événements et donc ce livre qui sort au moment du Printemps des poètes aide à cela. Je viens de recevoir le visuel qui sera visible dans le métro parisien qui contient une citation extraite du livre, il va y avoir aussi plusieurs citations à la gare Matabiau à Toulouse, tout cela fait partie de ce que nous avons préparé.
Comment travaillait-il ses textes, dans sa bulle ?
Il avait toujours des cahiers sur lui, de quoi écrire en se promenant. Ce n’était pas quelqu’un qui se mettait dans une bulle parce qu’en fait la bulle c’était lui ! (rires) Il était dans sa bulle en permanence.
La mort, la mémoire, la place des femmes, la poésie constituent les axes forts de ce livre…
Oui il écrit d’ailleurs « La poésie est faite pour un seul à condition que ce soit pour tous. » Claude a des thèmes éternels en fait, on pourra les lire dans 100 ans et les hommes en seront toujours au même point. C’est le côté visionnaire des artistes quelque part, tout en étant « un grand paumé de la vie » comme il l’écrit.
Comment viviez-vous son état de doute permanent ?
Il a une formule qui le dit « Je vis dans un moi de mais ». Et fort heureusement il n’y a pas que les artistes qui doutent, si on est un peu sensés on doute ! (rires) Il était en même temps atterré par l’espèce humaine et l’un de ses derniers textes c’est « L’espérance en l’homme » dans lequel il écrit « Et l’on voit soudain reverdir, refleurir/Notre espérance en l’homme » (*). Il faut toujours garder espoir de toute façon et je crois que c’est juste, la vie se renouvelle tout le temps, on croit qu’on s’enfonce et ça repart.
Dans la partie « Carnets de route » on découvre des textes écrits pendant les tournées à travers le monde et la France, vous étiez souvent avec lui…
Oui j’adorais les tournées et les voyages aussi. Ça fait du bien d’aller voir ailleurs et beaucoup de Français ont bien besoin d’aller voir ce qui se passe ailleurs. J’ai connu Claude en 1984 au moment où il a sorti « Bleu, blanc, blues » puis il a sorti « Nougayork » (**) c’était incroyable mais c’est vrai que ça passe trop vite. Et ça paraît maintenant irréel d’avoir vécu ces moments et on a parfois envie de revenir en arrière pour le vivre mieux.
Avez-vous l’espoir qu’un lieu dédié à la mémoire de Claude, en plus de la péniche de sa fille Cécile (port de l’Embouchure à Toulouse), verra le jour ?
Ce qui doit arriver arrivera. Je n’en sais pas plus. Pour le moment Cécile a installé un bel endroit avec cette péniche. Bref « Tu verras, tu verras… » !
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