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Mort de Sylvain Augier : il était bipolaire, c'est quoi cette maladie contre laquelle il luttait ? - actu.fr

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Connu pour avoir présenté les émissions La Carte aux Trésors et Faut pas rêver, sur France 3, l’animateur Sylvain Augier est décédé à 68 ans, a annoncé sa fille aux médias, mardi 19 mars 2024.

Présentateur télé, reporter radio, cet amateur de sport extrême luttait aussi depuis des années contre la bipolarité, diagnostiquée dans les années 1990. Il en parlait ouvertement, contribuant à lever le voile sur cette maladie psychiatrique chronique.

Justement, c’est quoi le trouble bipolaire et comment il se manifeste ?

À lire aussi

« Bi-polaire », pour épisodes maniaques et épisodes dépressifs

Selon la définition de l’Assurance maladie, le trouble bipolaire (que l’on appelait avant « psychose maniacodépressive »), correspond à une maladie psychiatrique chronique caractérisée par des troubles réguliers de l’humeur.

Cette humeur évolue généralement en deux phases (d’où le terme de « bi-polarité’), qui fonctionnent en alternance. On a d’un côté les épisodes maniaques et de l’autre côté des épisodes dépressifs « avec des intervalles de rémissions » durant lesquelles tout semble revenir à la normale.

Lors des épisodes maniaques, « les patients sont extrêmement actifs, voire agités et se sentent parfois euphoriques et exaltés ». Ils vont vouloir faire de multiples projets, de grosses dépenses sans compter et sans trop regarder. Il est toutefois possible que les patients soient aussi irritables pendant ces épisodes.

Lors des épisodes dépressifs, les personnes atteintes sont dans le creux de la vague. Ils connaissent un fléchissement de l’humeur : grande tristesse, envie de ne rien faire, repli sur soi… Cela peut aller jusqu’à des idées suicidaires.

Vidéos : en ce moment sur Actu

« Les épisodes dépressifs peuvent fréquemment déboucher sur des tentatives de suicide », complète ainsi la fondation FondaMental, estimant que « 20 % des patients atteints de troubles bipolaires non traités décèdent par suicide ».

La bipolarité peut également prendre d’autres formes, comme la succession d’épisodes dépresseurs majeurs « et d’au moins un épisode maniaque » par jour, des phases « hypomaniaques » où les phases d’exaltation sont « moins prononcées » et donc plus difficile à déceler dans une vie sociale normale.

À lire aussi

Premiers signes dès l’adolescence

Le trouble bipolaire surgit souvent à l’adolescence ou au début de la vie adulte. Les premiers signes apparaissent souvent entre 15 et 25 ans, mais ils peuvent survenir aussi plus tardivement, après 60 ou 70 ans.

Il peut cependant s’écouler bien des années avant que le diagnostic ne soit correctement posé. Dix ans « entre le début de la maladie et la mise en route d’un traitement adapté », chiffre l’Assurance maladie.

Hommes et femmes sont touchés indifféremment. Une différence, toutefois :  » le trouble bipolaire débute plus souvent par un épisode dépressif chez les femmes et par un épisode maniaque chez les hommes ».

À lire aussi

Des facteurs déclencheurs

On ne sait pas trop encore précisément l’origine d’une bipolarité. Il peut y avoir un facteur génétique (« plusieurs gènes ont été identifiés comme favorisant l’apparition du trouble bipolaire ») ou un facteur familial, avec des troubles répandus au sein d’une même famille.

Chez ces personnes considérées comme prédisposées, plusieurs potentiels éléments déclencheurs ont été identifiés, comme le stress (après une séparation amoureuse, un divorce, le décès d’un proche, un licenciement…), la consommation d’alcool ou de drogue, le tabagisme, le manque de sommeil ou la prise de certains médicaments (c’est plus rare).

Cependant, un trouble bipolaire peut également se développer sans élément favorisant ni déclenchant.

Assurance maladie
Les troubles bipolaires touchent entre 1 et 2,5 % de la population, soit entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France.
Les troubles bipolaires touchent entre 1 et 2,5 % de la population, soit entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France. (©SB Arts Media / AdobeStock)

À lire aussi

Quelles conséquences au quotidien ?

Par cette alternance entre phases maniaques et phases dépressives, la bipolarité s’avère une maladie bien contraignante dans la vie de tous les jours. Elle peut concerner différents domaines, comme le relève la fondation FondaMental, dédiée à la lutte contre les maladies mentales.

Ainsi, au quotidien, la bipolarité affecte les capacités cognitives (« en perturbant la mémoire ou l’attention des patients »), le sommeil (« une insomnie sans fatigue peut être le signe d’un épisode maniaque ») ou encore la fatigue physique (qui peut être très accentuée).

Elle se caractérise également par des difficultés pour gérer ses émotions, et cette hyperréactivité émotionnelle s’incarne dans des comportements irritables, colériques. Elle peut aussi s’associer avec des troubles anxieux.

Fondation FondaMental

Les troubles bipolaires s’accompagnent enfin d’une forte comorbidité, « c’est-à-dire que d’autres troubles se surajoutent à la maladie (usage d’alcool ou de substances toxiques, diabète, cholestérol, etc.), faisant par exemple encourir aux patients le risque de présenter d’autres maladies, dont des pathologies cardiovasculaires ».

À lire aussi

Des traitements existent, mais on n’en guérit pas

Pour poser le diagnostic, il faut passer par un rendez-vous médical. Après examen, le médecin va prescrire un traitement. Souvent, informe la fondation FondaMental, il est question de prendre des médicaments stabilisateurs de l’humeur (les thymorégulateurs), mais aussi des antiépileptiques ou antipsychotiques.

À noter que l’on traite un trouble bipolaire, mais on n’en guérit pas. « On y reste vulnérable tout au long de sa vie », confirme la fondation FondaMental. 

Pour autant, les traitements actuels permettent de réduire très fortement les symptômes de la maladie et permettent de diminuer la fréquence et/ou l’intensité des rechutes. Plus le trouble est diagnostiqué tôt, plus les chances de rétablissement sont élevées.

Fondation FondaMental

À lire aussi

Selon la fondation FondaMental, les troubles bipolaires touchent entre 1 et 2,5 % de la population, soit entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France.

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Connu pour avoir présenté les émissions La Carte aux Trésors et Faut pas rêver, sur France 3, l’animateur Sylvain Augier est décédé à 68 ans, a annoncé sa fille aux médias, mardi 19 mars 2024.

Présentateur télé, reporter radio, cet amateur de sport extrême luttait aussi depuis des années contre la bipolarité, diagnostiquée dans les années 1990. Il en parlait ouvertement, contribuant à lever le voile sur cette maladie psychiatrique chronique.

Justement, c’est quoi le trouble bipolaire et comment il se manifeste ?

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« Bi-polaire », pour épisodes maniaques et épisodes dépressifs

Selon la définition de l’Assurance maladie, le trouble bipolaire (que l’on appelait avant « psychose maniacodépressive »), correspond à une maladie psychiatrique chronique caractérisée par des troubles réguliers de l’humeur.

Cette humeur évolue généralement en deux phases (d’où le terme de « bi-polarité’), qui fonctionnent en alternance. On a d’un côté les épisodes maniaques et de l’autre côté des épisodes dépressifs « avec des intervalles de rémissions » durant lesquelles tout semble revenir à la normale.

Lors des épisodes maniaques, « les patients sont extrêmement actifs, voire agités et se sentent parfois euphoriques et exaltés ». Ils vont vouloir faire de multiples projets, de grosses dépenses sans compter et sans trop regarder. Il est toutefois possible que les patients soient aussi irritables pendant ces épisodes.

Lors des épisodes dépressifs, les personnes atteintes sont dans le creux de la vague. Ils connaissent un fléchissement de l’humeur : grande tristesse, envie de ne rien faire, repli sur soi… Cela peut aller jusqu’à des idées suicidaires.

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« Les épisodes dépressifs peuvent fréquemment déboucher sur des tentatives de suicide », complète ainsi la fondation FondaMental, estimant que « 20 % des patients atteints de troubles bipolaires non traités décèdent par suicide ».

La bipolarité peut également prendre d’autres formes, comme la succession d’épisodes dépresseurs majeurs « et d’au moins un épisode maniaque » par jour, des phases « hypomaniaques » où les phases d’exaltation sont « moins prononcées » et donc plus difficile à déceler dans une vie sociale normale.

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Premiers signes dès l’adolescence

Le trouble bipolaire surgit souvent à l’adolescence ou au début de la vie adulte. Les premiers signes apparaissent souvent entre 15 et 25 ans, mais ils peuvent survenir aussi plus tardivement, après 60 ou 70 ans.

Il peut cependant s’écouler bien des années avant que le diagnostic ne soit correctement posé. Dix ans « entre le début de la maladie et la mise en route d’un traitement adapté », chiffre l’Assurance maladie.

Hommes et femmes sont touchés indifféremment. Une différence, toutefois :  » le trouble bipolaire débute plus souvent par un épisode dépressif chez les femmes et par un épisode maniaque chez les hommes ».

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Des facteurs déclencheurs

On ne sait pas trop encore précisément l’origine d’une bipolarité. Il peut y avoir un facteur génétique (« plusieurs gènes ont été identifiés comme favorisant l’apparition du trouble bipolaire ») ou un facteur familial, avec des troubles répandus au sein d’une même famille.

Chez ces personnes considérées comme prédisposées, plusieurs potentiels éléments déclencheurs ont été identifiés, comme le stress (après une séparation amoureuse, un divorce, le décès d’un proche, un licenciement…), la consommation d’alcool ou de drogue, le tabagisme, le manque de sommeil ou la prise de certains médicaments (c’est plus rare).

Cependant, un trouble bipolaire peut également se développer sans élément favorisant ni déclenchant.

Assurance maladie
Les troubles bipolaires touchent entre 1 et 2,5 % de la population, soit entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France.
Les troubles bipolaires touchent entre 1 et 2,5 % de la population, soit entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France. (©SB Arts Media / AdobeStock)

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Quelles conséquences au quotidien ?

Par cette alternance entre phases maniaques et phases dépressives, la bipolarité s’avère une maladie bien contraignante dans la vie de tous les jours. Elle peut concerner différents domaines, comme le relève la fondation FondaMental, dédiée à la lutte contre les maladies mentales.

Ainsi, au quotidien, la bipolarité affecte les capacités cognitives (« en perturbant la mémoire ou l’attention des patients »), le sommeil (« une insomnie sans fatigue peut être le signe d’un épisode maniaque ») ou encore la fatigue physique (qui peut être très accentuée).

Elle se caractérise également par des difficultés pour gérer ses émotions, et cette hyperréactivité émotionnelle s’incarne dans des comportements irritables, colériques. Elle peut aussi s’associer avec des troubles anxieux.

Fondation FondaMental

Les troubles bipolaires s’accompagnent enfin d’une forte comorbidité, « c’est-à-dire que d’autres troubles se surajoutent à la maladie (usage d’alcool ou de substances toxiques, diabète, cholestérol, etc.), faisant par exemple encourir aux patients le risque de présenter d’autres maladies, dont des pathologies cardiovasculaires ».

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Des traitements existent, mais on n’en guérit pas

Pour poser le diagnostic, il faut passer par un rendez-vous médical. Après examen, le médecin va prescrire un traitement. Souvent, informe la fondation FondaMental, il est question de prendre des médicaments stabilisateurs de l’humeur (les thymorégulateurs), mais aussi des antiépileptiques ou antipsychotiques.

À noter que l’on traite un trouble bipolaire, mais on n’en guérit pas. « On y reste vulnérable tout au long de sa vie », confirme la fondation FondaMental. 

Pour autant, les traitements actuels permettent de réduire très fortement les symptômes de la maladie et permettent de diminuer la fréquence et/ou l’intensité des rechutes. Plus le trouble est diagnostiqué tôt, plus les chances de rétablissement sont élevées.

Fondation FondaMental

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Selon la fondation FondaMental, les troubles bipolaires touchent entre 1 et 2,5 % de la population, soit entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France.

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