Le 77ᵉ Festival de Cannes s’est ouvert lors d’une cérémonie 100 % féminine avec une invitée prestigieuse, Meryl Streep, et la volonté affichée de faire une place au mouvement #metoo qui n’a pas fini de balayer le monde du cinéma.
Camille Cottin aux manettes, Meryl Streep à l’honneur et Juliette Binoche lui remettant une Palme d’or... Tel était le casting de cette cérémonie.
Sur la même Croisette où l’ancien producteur Harvey Weinstein, dont la chute a marqué il y a sept ans le début de #metoo, est accusé d’avoir commis certaines de ses agressions, Camille Cottin, la maîtresse de cérémonie, a entériné le changement d’époque.
Dans son discours d’ouverture du festival, l’actrice s’est plu à imaginer l’adoption d’une telle loi #metoo, en chanson : « Les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtels des messieurs tout-puissants ne font plus partie des us et coutumes du vortex cannois, à la suite de l’adoption de la loi #metoo, et on s’en félicite », a-t-elle entonné.
Sept ans après le lancement du mouvement #metoo, 147 personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent, dans une tribune publiée dans le Monde, à une « loi intégrale » contre les violences sexuelles dans le cinéma.
« Beaucoup de changements concrets »
Il faut dire que le mouvement de libération de la parole, dans le 7ᵉ art et ailleurs, ne faiblit pas. Il a même failli submerger le Festival avec des rumeurs d’accusations de personnalités, relayées sur les réseaux sociaux et reprises par certains médias, ayant obligé le festival à démentir.
Un signe de la fébrilité du cinéma français, en pleine introspection sous l’impulsion de Judith Godrèche, devenue la figure de proue du mouvement depuis qu’elle a accusé les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon de l’avoir violée, adolescente.
C’est à Cannes qu’elle présentera mercredi son court métrage Moi aussi, qui met en avant un millier de victimes d’agressions sexuelles.
Autre signe, c’est Greta Gerwig, devenue la première réalisatrice à engranger plus d’un milliard de dollars de recettes avec Barbie, qui préside le jury le plus prestigieux du 7e art.
Lors de la conférence de presse du jury, Greta Gerwig a assuré « qu’il y a 15 ans », elle n’aurait « pas pu imaginer » autant de femmes représentées dans le cinéma, saluant aussi « beaucoup de changements concrets » grâce au mouvement #metoo. « Ça évolue en permanence », a ajouté. « Les choses ne sont pas arrêtées, nous allons continuer de discuter et de chercher comment nous voulons que notre industrie et que le cinéma soient. »
« J’aime le cinéma, c’est sacré pour moi. L’art, les films, sont sacrés pour moi », a ajouté la première cinéaste américaine à endosser ce rôle lors de la cérémonie d’ouverture.
En conférence de presse, l’acteur Omar Sy, membre du jury, a également salué la présence « de plus en plus de femmes qui ont le courage de dire les choses ». « Il y a quelques années, la parole a été ouverte et depuis elle continue, donc c’est bon signe, la conversation se poursuit », a-t-il estimé.
« C’est en train de se passer et ça se passe visiblement de plus en plus », s’est-il félicité, estimant que ça ne concernait pas seulement le cinéma mais que c’était « bien réparti dans toutes les couches de la société ». « C’est une bonne chose donc il faut continuer à suivre ce progrès-là », a-t-il appelé de ses vœux, rejetant toute idée de retard en France sur ces questions.
Figurent également dans le jury les actrices Eva Green et Lily Gladstone, l’acteur Pierfrancesco Favino, les réalisateurs Hirokazu Kore-Eda, Juan Antonio Bayona, Nadine Labaki et la scénariste Ebru Ceylan.
« The Queen Meryl »
Durant la cérémonie d’ouverture, Juliette Binoche a rémis la Palme d’honneur à l’actrice américaine Meryl Streep, qui immortalise sa « place indélébile dans l’histoire du cinéma ». La Française n’a pu retenir ses larmes : « Tu as changé notre façon de voir les femmes dans le monde du cinéma. Tu as changé la façon dont nous nous regardons dans le cinéma. Et pourtant tu ne te prends pas au sérieux. Je vois une telle joie en toi. »
« The Queen Meryl », 74 ans, a déjà récolté presque toutes les distinctions, dont un record de 21 nominations aux Oscars et 3 statuettes dorées, mais n’était pas venue à Cannes depuis 35 ans.
« Je suis juste si heureuse que vous ne vous soyez pas lassés de ma pomme », a lâché l’actrice. « Quand j’ai appris que c’était toi qui allais me remettre cette Palme, je suis devenue comme folle, a-t-elle assuré. Ce prix est unique dans le monde du cinéma, je me sens très honorée de le recevoir. »
Deux autres Palmes d’honneur seront remises lors de cette 77e édition, l’une au studio Ghibli le 20 mai et l’autre au réalisateur George Lucas, père de la saga « Star Wars » lors de la cérémonie de clôture.
Projeté hors compétition, Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux est le film d’ouverture du Festival de Cannes.
La compétition démarrera mercredi avec Diamant Brut, un premier film d’une Française Agathe Riedinger. C’est la première des 22 cinéastes, et des seulement quatre réalisatrices, en lice pour succéder à Anatomie d’une chute de Justine Triet.
Parmi eux, Francis Ford Coppola, Paolo Sorrentino ou Jacques Audiard, mais aussi le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof. Ce dernier vient de fuir clandestinement l’Iran pour un lieu tenu secret en Europe et a imploré le cinéma mondial d’apporter un « soutien fort » aux réalisateurs menacés.
Il dit craindre pour la sécurité de ses équipes restées en Iran, et rien ne garantit sa venue à Cannes le 24 mai, à la veille du palmarès, pour présenter « Les graines du figuier sauvage ».
Le 77ᵉ Festival de Cannes s’est ouvert lors d’une cérémonie 100 % féminine avec une invitée prestigieuse, Meryl Streep, et la volonté affichée de faire une place au mouvement #metoo qui n’a pas fini de balayer le monde du cinéma.
Camille Cottin aux manettes, Meryl Streep à l’honneur et Juliette Binoche lui remettant une Palme d’or... Tel était le casting de cette cérémonie.
Sur la même Croisette où l’ancien producteur Harvey Weinstein, dont la chute a marqué il y a sept ans le début de #metoo, est accusé d’avoir commis certaines de ses agressions, Camille Cottin, la maîtresse de cérémonie, a entériné le changement d’époque.
Dans son discours d’ouverture du festival, l’actrice s’est plu à imaginer l’adoption d’une telle loi #metoo, en chanson : « Les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtels des messieurs tout-puissants ne font plus partie des us et coutumes du vortex cannois, à la suite de l’adoption de la loi #metoo, et on s’en félicite », a-t-elle entonné.
Sept ans après le lancement du mouvement #metoo, 147 personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent, dans une tribune publiée dans le Monde, à une « loi intégrale » contre les violences sexuelles dans le cinéma.
« Beaucoup de changements concrets »
Il faut dire que le mouvement de libération de la parole, dans le 7ᵉ art et ailleurs, ne faiblit pas. Il a même failli submerger le Festival avec des rumeurs d’accusations de personnalités, relayées sur les réseaux sociaux et reprises par certains médias, ayant obligé le festival à démentir.
Un signe de la fébrilité du cinéma français, en pleine introspection sous l’impulsion de Judith Godrèche, devenue la figure de proue du mouvement depuis qu’elle a accusé les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon de l’avoir violée, adolescente.
C’est à Cannes qu’elle présentera mercredi son court métrage Moi aussi, qui met en avant un millier de victimes d’agressions sexuelles.
Autre signe, c’est Greta Gerwig, devenue la première réalisatrice à engranger plus d’un milliard de dollars de recettes avec Barbie, qui préside le jury le plus prestigieux du 7e art.
Lors de la conférence de presse du jury, Greta Gerwig a assuré « qu’il y a 15 ans », elle n’aurait « pas pu imaginer » autant de femmes représentées dans le cinéma, saluant aussi « beaucoup de changements concrets » grâce au mouvement #metoo. « Ça évolue en permanence », a ajouté. « Les choses ne sont pas arrêtées, nous allons continuer de discuter et de chercher comment nous voulons que notre industrie et que le cinéma soient. »
« J’aime le cinéma, c’est sacré pour moi. L’art, les films, sont sacrés pour moi », a ajouté la première cinéaste américaine à endosser ce rôle lors de la cérémonie d’ouverture.
En conférence de presse, l’acteur Omar Sy, membre du jury, a également salué la présence « de plus en plus de femmes qui ont le courage de dire les choses ». « Il y a quelques années, la parole a été ouverte et depuis elle continue, donc c’est bon signe, la conversation se poursuit », a-t-il estimé.
« C’est en train de se passer et ça se passe visiblement de plus en plus », s’est-il félicité, estimant que ça ne concernait pas seulement le cinéma mais que c’était « bien réparti dans toutes les couches de la société ». « C’est une bonne chose donc il faut continuer à suivre ce progrès-là », a-t-il appelé de ses vœux, rejetant toute idée de retard en France sur ces questions.
Figurent également dans le jury les actrices Eva Green et Lily Gladstone, l’acteur Pierfrancesco Favino, les réalisateurs Hirokazu Kore-Eda, Juan Antonio Bayona, Nadine Labaki et la scénariste Ebru Ceylan.
« The Queen Meryl »
Durant la cérémonie d’ouverture, Juliette Binoche a rémis la Palme d’honneur à l’actrice américaine Meryl Streep, qui immortalise sa « place indélébile dans l’histoire du cinéma ». La Française n’a pu retenir ses larmes : « Tu as changé notre façon de voir les femmes dans le monde du cinéma. Tu as changé la façon dont nous nous regardons dans le cinéma. Et pourtant tu ne te prends pas au sérieux. Je vois une telle joie en toi. »
« The Queen Meryl », 74 ans, a déjà récolté presque toutes les distinctions, dont un record de 21 nominations aux Oscars et 3 statuettes dorées, mais n’était pas venue à Cannes depuis 35 ans.
« Je suis juste si heureuse que vous ne vous soyez pas lassés de ma pomme », a lâché l’actrice. « Quand j’ai appris que c’était toi qui allais me remettre cette Palme, je suis devenue comme folle, a-t-elle assuré. Ce prix est unique dans le monde du cinéma, je me sens très honorée de le recevoir. »
Deux autres Palmes d’honneur seront remises lors de cette 77e édition, l’une au studio Ghibli le 20 mai et l’autre au réalisateur George Lucas, père de la saga « Star Wars » lors de la cérémonie de clôture.
Projeté hors compétition, Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux est le film d’ouverture du Festival de Cannes.
La compétition démarrera mercredi avec Diamant Brut, un premier film d’une Française Agathe Riedinger. C’est la première des 22 cinéastes, et des seulement quatre réalisatrices, en lice pour succéder à Anatomie d’une chute de Justine Triet.
Parmi eux, Francis Ford Coppola, Paolo Sorrentino ou Jacques Audiard, mais aussi le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof. Ce dernier vient de fuir clandestinement l’Iran pour un lieu tenu secret en Europe et a imploré le cinéma mondial d’apporter un « soutien fort » aux réalisateurs menacés.
Il dit craindre pour la sécurité de ses équipes restées en Iran, et rien ne garantit sa venue à Cannes le 24 mai, à la veille du palmarès, pour présenter « Les graines du figuier sauvage ».
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