Olivier Chiabodo, ex-animateur de l’émission, porte plainte aujourd'hui contre TF1 et livre son vécu sur les coulisses de «l'affaire» Intervilles.
Vingt ans après avoir été accusé de tricherie durant une épreuve d’Intervilles en favorisant une ville au détriment d’une autre, Olivier Chiabodo, ex-animateur de l’émission culte, explique qu’il ne faisait qu’obéir à son producteur. Récemment licencié par TF1, il a déposé plainte pour «harcèlement moral», comme nous le dévoilons ce lundi dans les colonnes du «Parisien» - «Aujourd’hui en France». Contacté, TF1 n’a pas souhaité faire de commentaires. Le producteur Gérard Louvin a quant à lui taxé ces propos de «ridicules».
Pourquoi cette plainte vingt ans après ?
Olivier Chiabodo. J’ai 54 ans, j’ai atteint l’âge mûr, et je n’ai plus envie d’être le paria que l’on met au piquet. TF1 a joué avec moi, et ma famille, durant 20 ans. J’ai été le banni, le voyou. Ma femme était enceinte de huit mois au moment où le scandale a éclaté. Cette tricherie est restée dans les annales de la télévision. Ma carrière a été mise entre parenthèses durant 20 ans. Aujourd’hui il est temps que je rétablisse mon honneur. J’ai trois enfants de 10, 16 et 20 ans. Je leur transmets des valeurs, et je veux qu’ils sachent que leur père n’est pas un homme malhonnête. Je sais qui je suis, je sais que je n’ai pas mis les doigts dans le pot de confiture. Alors je dis stop.
Et puis ma mère est décédée en juin dernier, et je ne voulais pas qu’elle revive ce qu’elle avait subi à l’époque. Je veux pouvoir continuer à faire ce que j’aime faire : des documentaires sur la terre, la nature. Je pense que je mérite un peu de justice. Depuis ce matin, je reçois des SMS de soutien de la part de producteurs, d’animateurs. Ils savent qui je suis. On est dans un changement de société, les gens demandent plus de transparence.
Que dénoncez-vous aujourd’hui ?
A Intervilles, on trichait sans arrêt. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est mon ex-producteur Gérard Louvin en personne, dans le livre «Le jackpot des jeux télé» de François Vinot. Il fallait tenir en haleine le spectateur, maintenir le suspense jusqu’au bout, quitte à ajouter un peu de savon noir sur la planche pour que le candidat en tête tombe. Ce n’était pas un jeu télévisé, c’était un spectacle vivant. Les règles se faisaient et se défaisaient au fur et à mesure du direct.
C’est Gérard Louvin qui prenait seul la décision d’éliminer certains candidats ou de complexifier les épreuves. Sur les tournages, j’avais une oreillette, et j’obéissais à ses ordres. C’est lui qui m’a demandé de favoriser le candidat du Puy du Fou. Pour l’anecdote, le candidat du Puy du Fou, c’était Bruno Retailleau, aujourd’hui sénateur LR. A l’époque, le Puy du fou, a participé à quatre émissions, et a été deux fois en finale. Ce n’était pas une ville mais un parc d’attraction dont le fondateur n’est autre que Philippe de Villiers, un élu très puissant à l’époque, et un proche de Gérard Louvin. J’ai assisté à beaucoup de choses.
Ce qui faut comprendre, c’est qu’Intervilles était un énorme spectacle. Il y avait 10 millions de spectateurs en moyenne. Les villes payaient pour participer, et les recettes publicitaires étaient très importantes. Les communes ne gagnaient rien, à part de la notoriété. J’ai assisté à des choses inadmissibles sur les tournages. Des sous-entendus se trouvent dans ma plainte, et je donnerai les détails au juge.
Vous avez été dans un placard doré de nombreuses années, vous n’avez pas l’impression de cracher dans la soupe ?
Un placard doré, oui. On a brisé ma carrière. TF1 n’a cessé de souffler le chaud et le froid avec moi. J’ai été son jouet, on m’a pris en otage, et ma famille avec. TF1 en la personne d’Etienne Mougeotte est revenu me chercher en 2006. La chaîne achetait mes documentaires sur la nature, ils ont préféré les produire eux-mêmes. Sans doute me préférait-on à l’intérieur qu’à l’extérieur…Le problème c’est qu’Etienne Mougeotte s’est fait ensuite éjecter, et Nonce Paolini a pris les rênes de TF1, et son conseiller était Gérard Louvin. On m’a évincé, et j’ai été en détachement durant huit ans. Compromettre l’avenir professionnel d’un salarié, c’est du harcèlement moral. Ce n’est pas moi qui le dit, mais la loi.
J’ai reçu des menaces de mort dans les locaux de TF1 de la part de Gérard Louvin. «Tu sais les camions roulent vite dans Paris», m’a t-il dit. C’est consigné dans une main courante que j'ai déposée en 2010. J’ai alerté, demandé de l’aide auprès de la direction de TF1. On ne m’a jamais reçu ni entendu.
Olivier Chiabodo, ex-animateur de l’émission, porte plainte aujourd'hui contre TF1 et livre son vécu sur les coulisses de «l'affaire» Intervilles.
Vingt ans après avoir été accusé de tricherie durant une épreuve d’Intervilles en favorisant une ville au détriment d’une autre, Olivier Chiabodo, ex-animateur de l’émission culte, explique qu’il ne faisait qu’obéir à son producteur. Récemment licencié par TF1, il a déposé plainte pour «harcèlement moral», comme nous le dévoilons ce lundi dans les colonnes du «Parisien» - «Aujourd’hui en France». Contacté, TF1 n’a pas souhaité faire de commentaires. Le producteur Gérard Louvin a quant à lui taxé ces propos de «ridicules».
Pourquoi cette plainte vingt ans après ?
Olivier Chiabodo. J’ai 54 ans, j’ai atteint l’âge mûr, et je n’ai plus envie d’être le paria que l’on met au piquet. TF1 a joué avec moi, et ma famille, durant 20 ans. J’ai été le banni, le voyou. Ma femme était enceinte de huit mois au moment où le scandale a éclaté. Cette tricherie est restée dans les annales de la télévision. Ma carrière a été mise entre parenthèses durant 20 ans. Aujourd’hui il est temps que je rétablisse mon honneur. J’ai trois enfants de 10, 16 et 20 ans. Je leur transmets des valeurs, et je veux qu’ils sachent que leur père n’est pas un homme malhonnête. Je sais qui je suis, je sais que je n’ai pas mis les doigts dans le pot de confiture. Alors je dis stop.
Et puis ma mère est décédée en juin dernier, et je ne voulais pas qu’elle revive ce qu’elle avait subi à l’époque. Je veux pouvoir continuer à faire ce que j’aime faire : des documentaires sur la terre, la nature. Je pense que je mérite un peu de justice. Depuis ce matin, je reçois des SMS de soutien de la part de producteurs, d’animateurs. Ils savent qui je suis. On est dans un changement de société, les gens demandent plus de transparence.
Que dénoncez-vous aujourd’hui ?
A Intervilles, on trichait sans arrêt. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est mon ex-producteur Gérard Louvin en personne, dans le livre «Le jackpot des jeux télé» de François Vinot. Il fallait tenir en haleine le spectateur, maintenir le suspense jusqu’au bout, quitte à ajouter un peu de savon noir sur la planche pour que le candidat en tête tombe. Ce n’était pas un jeu télévisé, c’était un spectacle vivant. Les règles se faisaient et se défaisaient au fur et à mesure du direct.
C’est Gérard Louvin qui prenait seul la décision d’éliminer certains candidats ou de complexifier les épreuves. Sur les tournages, j’avais une oreillette, et j’obéissais à ses ordres. C’est lui qui m’a demandé de favoriser le candidat du Puy du Fou. Pour l’anecdote, le candidat du Puy du Fou, c’était Bruno Retailleau, aujourd’hui sénateur LR. A l’époque, le Puy du fou, a participé à quatre émissions, et a été deux fois en finale. Ce n’était pas une ville mais un parc d’attraction dont le fondateur n’est autre que Philippe de Villiers, un élu très puissant à l’époque, et un proche de Gérard Louvin. J’ai assisté à beaucoup de choses.
Ce qui faut comprendre, c’est qu’Intervilles était un énorme spectacle. Il y avait 10 millions de spectateurs en moyenne. Les villes payaient pour participer, et les recettes publicitaires étaient très importantes. Les communes ne gagnaient rien, à part de la notoriété. J’ai assisté à des choses inadmissibles sur les tournages. Des sous-entendus se trouvent dans ma plainte, et je donnerai les détails au juge.
Vous avez été dans un placard doré de nombreuses années, vous n’avez pas l’impression de cracher dans la soupe ?
Un placard doré, oui. On a brisé ma carrière. TF1 n’a cessé de souffler le chaud et le froid avec moi. J’ai été son jouet, on m’a pris en otage, et ma famille avec. TF1 en la personne d’Etienne Mougeotte est revenu me chercher en 2006. La chaîne achetait mes documentaires sur la nature, ils ont préféré les produire eux-mêmes. Sans doute me préférait-on à l’intérieur qu’à l’extérieur…Le problème c’est qu’Etienne Mougeotte s’est fait ensuite éjecter, et Nonce Paolini a pris les rênes de TF1, et son conseiller était Gérard Louvin. On m’a évincé, et j’ai été en détachement durant huit ans. Compromettre l’avenir professionnel d’un salarié, c’est du harcèlement moral. Ce n’est pas moi qui le dit, mais la loi.
J’ai reçu des menaces de mort dans les locaux de TF1 de la part de Gérard Louvin. «Tu sais les camions roulent vite dans Paris», m’a t-il dit. C’est consigné dans une main courante que j'ai déposée en 2010. J’ai alerté, demandé de l’aide auprès de la direction de TF1. On ne m’a jamais reçu ni entendu.
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