La triste nouvelle est tombée en plein milieu de la nuit. Johnny Hallyday est décédé à l'âge de 74 ans, ce mercredi 6 décembre. Il est "parti (...) Mon homme n'est plus", a sobrement écrit son épouse Laeticia Hallyday dans une lettre envoyée à l'AFP.
Emmanuel Macron a rendu hommage au plus grand chanteur de rock en France sur Twitter : "On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday. Le public de fans et de fidèles qu'il s'était acquis est en larmes. Nous n'oublierons ni son nom, ni sa gueule, ni sa voix. Le voici au panthéon de la chanson où il rejoint les légendes du rock et du blues qu'il aimait tant".
Et c'est dans un message suivant que le président de la République a partagé une chanson de celui que l'on surnommait "l'idole des jeunes" : la version live de L'envie de 1987. Au-delà de la musique et de la relation unique qu'il a entretenue avec ses fans, Johnny Hallyday a aussi eu des liens avec le monde de la politique.
"Giscard à la barre"
Johnny Hallyday et Valéry Giscard d'Estaing. Retour le 1er mai 1974 : le candidat à l'élection présidentielle "frappe un grand coup, comme la raconte France 24. La campagne présidentielle bat son plein et à quatre jours du premier tour, le futur président reçoit la visite d'un soutien de poids à son QG de campagne : le couple yéyé, les idoles des jeunes, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday en personne".
En tenant fièrement le t-shirt "Giscard à la barre", le chanteur apporte son soutien au candidat. Après cette séance de photos, Jean-Pierre Raffarin, Philippe Augier, qui deviendra ensuite maire de Deauville, et Marielle de Sarnez ont été déjeuner avec le rockeur. Dans les colonnes de L'Express, Dominique Bussereau décrit un déjeuner arrosé et raconte le moment où Johnny Hallyday a voulu porter un toast et a crié : "Je suis sûr que Giscard sera élu premier ministre !". L'ancien secrétaire d'État chargé des Transports plaisante : "Ses connaissances institutionnelles n'étaient pas son point fort".
En 1980, lors de la "Fête de la liberté", Johnny Hallyday apporte une nouvelle fois son soutien à Valéry Giscard d'Estaing, candidat face à François Mitterrand. À propos du candidat socialiste, le chanteur "le considère à peine bon pour 'les intellos', se rappelle sa compagne de l'époque, Nathalie Baye, qui avait voté pour lui, racontait-il en 2013 dans son autobiographie, Dans mes yeux", précise l'AFP.
Avec Georges Marchais
En 1985, il est avec Georges Marchais à la Fête de l'Huma en 1985. Les Inrocks explique que cette année 1985, "les communistes perdent la main. Aux élections cantonales, ils lâchent des sièges et des plumes, un an après avoir quitté le gouvernement et enterré l’union de la gauche. Les voilà contraints de se convertir à l’austérité et de se séparer de plusieurs salariés. Dans cette morosité, le parti conserve un atout dans sa manche : Johnny Hallyday". Robert Hue se souvient dans le magazine : "Johnny, pour eux, c'était le showbiz, une star qui roulait en Jaguar. Et puis, il y avait un fond d'anti-américanisme encore présent chez les plus anciens. Il ne voyait pas que la jeunesse adorait le rock'n'roll et que Johnny était l'ami du peuple, qu'il collait à la réalité de la classe ouvrière".
L'objectif était d'étonner. Roland Leroy, le directeur de l’Huma de 1974 à 1994, explique que "Des militants s’étaient étonnés de ce choix mais c’était exactement l’effet recherché : étonner. Avant que je prenne la tête de l’Humanité, le rock n’était même pas invité à la Fête. Moi, je voulais l’ouvrir à tout ce qui tenait place dans le pays". Le 15 septembre 1985, la star prend donc le micro devant les personnes réunies au festival. "Veste blanche, lunettes de soleil sur le nez, Johnny est aux anges et éteint la polémique d’une phrase : 'Je suis très heureux d’être ici avec vous, car avant tout c’est une fête des Français'. Les tubes s’enchaînent au fil des coups de peigne que Johnny place dans sa banane", indique Les Inrocks.
"Quelque chose de Jacques Chirac"
"On a tous quelque chose en nous de Jacques Chirac". Cette phrase, référence à la chanson Quelque chose de Tennessee, a été prononcée par le chanteur en mars 1988. Nous sommes à un mois du premier tour de l'élection présidentielle et le chanteur va s'afficher lors d'un meeting du candidat du RPR à Vincennes. Il y chantera devant de nombreux militants. La chanson initiale a été écrite par Michel Berger, qui soutient, lui, François Mitterrand. Le parolier "fulmine de ce détournement", note France 24. En 1997, c'est Jacques Chirac qui lui remettra la légion d'Honneur.
Nicolas Sarkozy et l'adhésion à l'UMP
Entre Nicolas Sarkozy et Johnny Hallyday, la relation sera faite de haut et de bas. Celui qui, maire de Neuilly-sur-Seine à l'époque, célébrera son mariage avec Laeticia Boudou, le 25 mars 1996. La cérémonie sera courte : 15 minutes. À propos de l'ancien président de la République, le chanteur expliquait : "Nicolas est un ami. C'est un type bien. Un homme que j'aime en dehors de son appartenance politique, déclarait l'artiste il y a quelques années. Il aurait été socialiste, ça aurait été mon pote aussi".
En 2006, le couple Hallyday adhère à l'UMP. Sur RTL, Nadine Morano déclare : "Ça fait longtemps que je suis au courant de cet engagement de Johnny Hallyday. Nicolas Sarkozy me l'avait dit, je savais très bien que Johnny Hallyday avait adhéré à l'UMP (...) Nous sommes très, très heureux, effectivement de l'accueillir". Et d'ajouter : Johnny Hallyday "soutient l'action de Nicolas Sarkozy, c'est un chanteur populaire que j'apprécie énormément, que beaucoup de Français apprécient, comme d'autres artistes, comme Jean Reno, comme Christian Clavier, j'en aurais beaucoup d'autres à citer qui ont rejoint Nicolas Sarkozy".
Johnny Hallyday sera présent à l'université d'été du parti à Marseille."L'occasion de se faire photographier avec tout le gratin de la droite, de François Fillon à Jean-Claude Gaudin, en passant par Jean-Louis Borloo, Bernard Accoyer et Nadine Morano… visiblement tous fans de Johnny", poursuit France 24. En 2001, Nicolas Sarkozy avait fait un karaoké et chanté un extrait de Gabrielle dans l'émission Thé ou Café.
En 2014, dans un entretien au Point, Johnny Hallyday confie : "Je ne crois plus trop en Sarkozy. Comme beaucoup de gens, il m'a déçu. Il ne propose rien de nouveau. C'est quelqu'un que j'aime beaucoup personnellement mais je ne crois pas en la politique d'aujourd'hui. Il faudrait que quelqu'un arrive... Pompidou était formidable !"
"Un musicien qui n'est pas armé pour parler de politique"
Sur son engagement politique, Johnny Hallyday confie : "J'ai une sensibilité de droite (...) Je n'aime pas la médiocrité. Je pense que la gauche pousse vers ça", a-t-il expliqué dans son autobiographie. Il précise cependant qu'"il n'y a pas un politicien en qui je crois. Ils nous ont tous menti, je ne peux plus croire en personne". Pour la campagne présidentielle de 2017, le chanteur indique avoir "dit trop de conneries qui se sont retournées contre (lui). Je regrette la plupart des choses que j'ai pu dire souvent par maladresse. Cela m'a renvoyé à ce que je suis : un musicien qui n'est pas armé pour parler de politique".
Invité à l'antenne de RTL, Manuel Valls confie ressentir "beaucoup de tristesse". "On savait qu'il vivait ces derniers jours, mais quand arrive cette annonce, c'est forcément un choc. Et si vous interrogez un responsable politique, c'est parce que l'on est, je crois cette fois-ci, dans l'adéquation avec ce que pensent des millions de Français qui ont vécu avec Johnny Hallyday", ajoute-t-il.
Ce chanteur de tous les records a accompagné la vie politique. "Il était profondément Français (...) Johnny, c'est une part de nous-mêmes et de la France qui part. Il a accompagné les présidents de la République qui se sont succédé", estime l'ancien premier ministre.
La triste nouvelle est tombée en plein milieu de la nuit. Johnny Hallyday est décédé à l'âge de 74 ans, ce mercredi 6 décembre. Il est "parti (...) Mon homme n'est plus", a sobrement écrit son épouse Laeticia Hallyday dans une lettre envoyée à l'AFP.
Emmanuel Macron a rendu hommage au plus grand chanteur de rock en France sur Twitter : "On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday. Le public de fans et de fidèles qu'il s'était acquis est en larmes. Nous n'oublierons ni son nom, ni sa gueule, ni sa voix. Le voici au panthéon de la chanson où il rejoint les légendes du rock et du blues qu'il aimait tant".
Et c'est dans un message suivant que le président de la République a partagé une chanson de celui que l'on surnommait "l'idole des jeunes" : la version live de L'envie de 1987. Au-delà de la musique et de la relation unique qu'il a entretenue avec ses fans, Johnny Hallyday a aussi eu des liens avec le monde de la politique.
"Giscard à la barre"
Johnny Hallyday et Valéry Giscard d'Estaing. Retour le 1er mai 1974 : le candidat à l'élection présidentielle "frappe un grand coup, comme la raconte France 24. La campagne présidentielle bat son plein et à quatre jours du premier tour, le futur président reçoit la visite d'un soutien de poids à son QG de campagne : le couple yéyé, les idoles des jeunes, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday en personne".
En tenant fièrement le t-shirt "Giscard à la barre", le chanteur apporte son soutien au candidat. Après cette séance de photos, Jean-Pierre Raffarin, Philippe Augier, qui deviendra ensuite maire de Deauville, et Marielle de Sarnez ont été déjeuner avec le rockeur. Dans les colonnes de L'Express, Dominique Bussereau décrit un déjeuner arrosé et raconte le moment où Johnny Hallyday a voulu porter un toast et a crié : "Je suis sûr que Giscard sera élu premier ministre !". L'ancien secrétaire d'État chargé des Transports plaisante : "Ses connaissances institutionnelles n'étaient pas son point fort".
En 1980, lors de la "Fête de la liberté", Johnny Hallyday apporte une nouvelle fois son soutien à Valéry Giscard d'Estaing, candidat face à François Mitterrand. À propos du candidat socialiste, le chanteur "le considère à peine bon pour 'les intellos', se rappelle sa compagne de l'époque, Nathalie Baye, qui avait voté pour lui, racontait-il en 2013 dans son autobiographie, Dans mes yeux", précise l'AFP.
Avec Georges Marchais
En 1985, il est avec Georges Marchais à la Fête de l'Huma en 1985. Les Inrocks explique que cette année 1985, "les communistes perdent la main. Aux élections cantonales, ils lâchent des sièges et des plumes, un an après avoir quitté le gouvernement et enterré l’union de la gauche. Les voilà contraints de se convertir à l’austérité et de se séparer de plusieurs salariés. Dans cette morosité, le parti conserve un atout dans sa manche : Johnny Hallyday". Robert Hue se souvient dans le magazine : "Johnny, pour eux, c'était le showbiz, une star qui roulait en Jaguar. Et puis, il y avait un fond d'anti-américanisme encore présent chez les plus anciens. Il ne voyait pas que la jeunesse adorait le rock'n'roll et que Johnny était l'ami du peuple, qu'il collait à la réalité de la classe ouvrière".
L'objectif était d'étonner. Roland Leroy, le directeur de l’Huma de 1974 à 1994, explique que "Des militants s’étaient étonnés de ce choix mais c’était exactement l’effet recherché : étonner. Avant que je prenne la tête de l’Humanité, le rock n’était même pas invité à la Fête. Moi, je voulais l’ouvrir à tout ce qui tenait place dans le pays". Le 15 septembre 1985, la star prend donc le micro devant les personnes réunies au festival. "Veste blanche, lunettes de soleil sur le nez, Johnny est aux anges et éteint la polémique d’une phrase : 'Je suis très heureux d’être ici avec vous, car avant tout c’est une fête des Français'. Les tubes s’enchaînent au fil des coups de peigne que Johnny place dans sa banane", indique Les Inrocks.
"Quelque chose de Jacques Chirac"
"On a tous quelque chose en nous de Jacques Chirac". Cette phrase, référence à la chanson Quelque chose de Tennessee, a été prononcée par le chanteur en mars 1988. Nous sommes à un mois du premier tour de l'élection présidentielle et le chanteur va s'afficher lors d'un meeting du candidat du RPR à Vincennes. Il y chantera devant de nombreux militants. La chanson initiale a été écrite par Michel Berger, qui soutient, lui, François Mitterrand. Le parolier "fulmine de ce détournement", note France 24. En 1997, c'est Jacques Chirac qui lui remettra la légion d'Honneur.
Nicolas Sarkozy et l'adhésion à l'UMP
Entre Nicolas Sarkozy et Johnny Hallyday, la relation sera faite de haut et de bas. Celui qui, maire de Neuilly-sur-Seine à l'époque, célébrera son mariage avec Laeticia Boudou, le 25 mars 1996. La cérémonie sera courte : 15 minutes. À propos de l'ancien président de la République, le chanteur expliquait : "Nicolas est un ami. C'est un type bien. Un homme que j'aime en dehors de son appartenance politique, déclarait l'artiste il y a quelques années. Il aurait été socialiste, ça aurait été mon pote aussi".
En 2006, le couple Hallyday adhère à l'UMP. Sur RTL, Nadine Morano déclare : "Ça fait longtemps que je suis au courant de cet engagement de Johnny Hallyday. Nicolas Sarkozy me l'avait dit, je savais très bien que Johnny Hallyday avait adhéré à l'UMP (...) Nous sommes très, très heureux, effectivement de l'accueillir". Et d'ajouter : Johnny Hallyday "soutient l'action de Nicolas Sarkozy, c'est un chanteur populaire que j'apprécie énormément, que beaucoup de Français apprécient, comme d'autres artistes, comme Jean Reno, comme Christian Clavier, j'en aurais beaucoup d'autres à citer qui ont rejoint Nicolas Sarkozy".
Johnny Hallyday sera présent à l'université d'été du parti à Marseille."L'occasion de se faire photographier avec tout le gratin de la droite, de François Fillon à Jean-Claude Gaudin, en passant par Jean-Louis Borloo, Bernard Accoyer et Nadine Morano… visiblement tous fans de Johnny", poursuit France 24. En 2001, Nicolas Sarkozy avait fait un karaoké et chanté un extrait de Gabrielle dans l'émission Thé ou Café.
En 2014, dans un entretien au Point, Johnny Hallyday confie : "Je ne crois plus trop en Sarkozy. Comme beaucoup de gens, il m'a déçu. Il ne propose rien de nouveau. C'est quelqu'un que j'aime beaucoup personnellement mais je ne crois pas en la politique d'aujourd'hui. Il faudrait que quelqu'un arrive... Pompidou était formidable !"
"Un musicien qui n'est pas armé pour parler de politique"
Sur son engagement politique, Johnny Hallyday confie : "J'ai une sensibilité de droite (...) Je n'aime pas la médiocrité. Je pense que la gauche pousse vers ça", a-t-il expliqué dans son autobiographie. Il précise cependant qu'"il n'y a pas un politicien en qui je crois. Ils nous ont tous menti, je ne peux plus croire en personne". Pour la campagne présidentielle de 2017, le chanteur indique avoir "dit trop de conneries qui se sont retournées contre (lui). Je regrette la plupart des choses que j'ai pu dire souvent par maladresse. Cela m'a renvoyé à ce que je suis : un musicien qui n'est pas armé pour parler de politique".
Invité à l'antenne de RTL, Manuel Valls confie ressentir "beaucoup de tristesse". "On savait qu'il vivait ces derniers jours, mais quand arrive cette annonce, c'est forcément un choc. Et si vous interrogez un responsable politique, c'est parce que l'on est, je crois cette fois-ci, dans l'adéquation avec ce que pensent des millions de Français qui ont vécu avec Johnny Hallyday", ajoute-t-il.
Ce chanteur de tous les records a accompagné la vie politique. "Il était profondément Français (...) Johnny, c'est une part de nous-mêmes et de la France qui part. Il a accompagné les présidents de la République qui se sont succédé", estime l'ancien premier ministre.
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