Fianso dans son clip «Tako» — Capture d'écran
- Le rappeur était poursuivi pour deux clips tournés sans autorisation dont un sur l'autoroute.
- Fianso a reconnu les faits.
- Le jugement a été mis en délibéré au 5 février.
Il fallait parfois tendre l’oreille, ce lundi après-midi, dans la 11e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, pour entendre Fianso. Le rappeur à succès de 31 ans, tout de noir vêtu, les bras sagement croisés dans le dos, comparaissait pour « entrave à la circulation » après avoir tourné deux clips sans autorisation en avril 2017, l’un sur l’A3 – « Toka », visionné plus de 32 millions de fois – et le second « Pégase » dans la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois, six millions de vues au compteur. Quatre autres personnes, collaborateurs et amis, comparaissaient à ses côtés dans le premier dossier.
« C’est ce clip qui vous a fait connaître »
« Comment cette idée vous prend ? On sait qu’il faut faire du buzz dans votre métier et c’est ce clip qui vous a fait connaître », l’interroge tout de go la présidente à propos du premier tournage sur l’autoroute. Le 6 avril dernier, le natif du Blanc-Mesnil a bloqué une dizaine de minutes les trois voies de circulation, le temps de prendre un café, accoudé à une table de bistrot. Le tout sous l’œil d’une caméra. Si le rappeur n’a jamais cherché à nier les faits reprochés - prenant même le soin de blanchir les autres prévenus - il assure que ce tournage était totalement improvisé. « J’ai eu une mauvaise inspiration », reconnaît-il, droit comme un « i » devant le tribunal.
Selon sa version, le clip devait, à l’origine, être tourné dans un garage loué pour l’occasion à Bobigny mais les embouteillages et la lumière déclinante l’ont contraint de revoir le plan initial pour ne pas perdre une journée de tournage. « Je crois que je n’avais pas mesuré les conséquences de mes actes. » Pourtant, note la procureure, tout le matériel – table, chaises, mugs - nécessaire au tournage était facilement accessible. Et si la lumière du jour était si importante pour son tournage pourquoi n’a-t-il pas anticipé ses besoins et demandé à son équipe de partir plus tôt, l’interroge la procureure. Une question de « logistique », avance le rappeur.
Fianso v.s. Mariah Carey
La seconde affaire, jugée dans la foulée, concerne des faits qui se sont produits trois semaines plus tard, le 24 avril, dans la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois. Une large partie de la procédure a été annulée pour vice de procédure, si bien que la présidente, la procureure, le rappeur et son avocat en sont à visionner le clip sur le portable du conseil. « J’ai jamais vu ça, c’est une blague », confie, hilare, un proche du rappeur.
Cette fois, assure Fianso, il ne cherchait qu’à faire des photos avec son disque d’or et deux amis, images qui lui serviraient « d’inserts » – de très courtes séquences – pour son clip "Pégase". Comment alors expliquer l’attroupement qui a alarmé les policiers sur les images de vidéosurveillance ? « Je n’avais peut-être pas conscience de ma popularité, je ne m’attendais pas à ce qu’en 10-15 minutes, il y ait autant de gens. »
Le rappeur assure que cette foule s’est spontanément massée autour de lui pour des autographes, des selfies et qu’il a rapidement « remballé » en se rendant compte que la situation « devenait intenable ». « Quand Mariah Carey sort du Georges V, on ne vient pas la voir parce qu’il y a un attroupement devant l’hôtel », lance-t-il. L’argument du regroupement spontané ne convainc guère la procureure qui s’étonne des trois voitures de luxe – éléments classiques des clips de rap - qui apparaissent dans le film.
Elle a requis quatre mois de prison avec sursis dans la première affaire et trois mois ferme dans la seconde à l’encontre du rappeur, mettant en avant le danger que pouvaient représenter ces deux tournages sur l’ordre public ainsi que l’influence du rappeur. « C’est un personnage public, donc il a une plus grande responsabilité. » Pour les quatre autres prévenus dans le premier dossier, elle a demandé des peines allant de trois mois avec sursis à cinq mois ferme pour un prévenu en récidive. Le délibéré a été mis au cinq février.
Read AgainFianso dans son clip «Tako» — Capture d'écran
- Le rappeur était poursuivi pour deux clips tournés sans autorisation dont un sur l'autoroute.
- Fianso a reconnu les faits.
- Le jugement a été mis en délibéré au 5 février.
Il fallait parfois tendre l’oreille, ce lundi après-midi, dans la 11e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, pour entendre Fianso. Le rappeur à succès de 31 ans, tout de noir vêtu, les bras sagement croisés dans le dos, comparaissait pour « entrave à la circulation » après avoir tourné deux clips sans autorisation en avril 2017, l’un sur l’A3 – « Toka », visionné plus de 32 millions de fois – et le second « Pégase » dans la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois, six millions de vues au compteur. Quatre autres personnes, collaborateurs et amis, comparaissaient à ses côtés dans le premier dossier.
« C’est ce clip qui vous a fait connaître »
« Comment cette idée vous prend ? On sait qu’il faut faire du buzz dans votre métier et c’est ce clip qui vous a fait connaître », l’interroge tout de go la présidente à propos du premier tournage sur l’autoroute. Le 6 avril dernier, le natif du Blanc-Mesnil a bloqué une dizaine de minutes les trois voies de circulation, le temps de prendre un café, accoudé à une table de bistrot. Le tout sous l’œil d’une caméra. Si le rappeur n’a jamais cherché à nier les faits reprochés - prenant même le soin de blanchir les autres prévenus - il assure que ce tournage était totalement improvisé. « J’ai eu une mauvaise inspiration », reconnaît-il, droit comme un « i » devant le tribunal.
Selon sa version, le clip devait, à l’origine, être tourné dans un garage loué pour l’occasion à Bobigny mais les embouteillages et la lumière déclinante l’ont contraint de revoir le plan initial pour ne pas perdre une journée de tournage. « Je crois que je n’avais pas mesuré les conséquences de mes actes. » Pourtant, note la procureure, tout le matériel – table, chaises, mugs - nécessaire au tournage était facilement accessible. Et si la lumière du jour était si importante pour son tournage pourquoi n’a-t-il pas anticipé ses besoins et demandé à son équipe de partir plus tôt, l’interroge la procureure. Une question de « logistique », avance le rappeur.
Fianso v.s. Mariah Carey
La seconde affaire, jugée dans la foulée, concerne des faits qui se sont produits trois semaines plus tard, le 24 avril, dans la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois. Une large partie de la procédure a été annulée pour vice de procédure, si bien que la présidente, la procureure, le rappeur et son avocat en sont à visionner le clip sur le portable du conseil. « J’ai jamais vu ça, c’est une blague », confie, hilare, un proche du rappeur.
Cette fois, assure Fianso, il ne cherchait qu’à faire des photos avec son disque d’or et deux amis, images qui lui serviraient « d’inserts » – de très courtes séquences – pour son clip "Pégase". Comment alors expliquer l’attroupement qui a alarmé les policiers sur les images de vidéosurveillance ? « Je n’avais peut-être pas conscience de ma popularité, je ne m’attendais pas à ce qu’en 10-15 minutes, il y ait autant de gens. »
Le rappeur assure que cette foule s’est spontanément massée autour de lui pour des autographes, des selfies et qu’il a rapidement « remballé » en se rendant compte que la situation « devenait intenable ». « Quand Mariah Carey sort du Georges V, on ne vient pas la voir parce qu’il y a un attroupement devant l’hôtel », lance-t-il. L’argument du regroupement spontané ne convainc guère la procureure qui s’étonne des trois voitures de luxe – éléments classiques des clips de rap - qui apparaissent dans le film.
Elle a requis quatre mois de prison avec sursis dans la première affaire et trois mois ferme dans la seconde à l’encontre du rappeur, mettant en avant le danger que pouvaient représenter ces deux tournages sur l’ordre public ainsi que l’influence du rappeur. « C’est un personnage public, donc il a une plus grande responsabilité. » Pour les quatre autres prévenus dans le premier dossier, elle a demandé des peines allant de trois mois avec sursis à cinq mois ferme pour un prévenu en récidive. Le délibéré a été mis au cinq février.
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