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France Gall et la tentation du disco en français dans le texte

La chanteuse culte des sixties s'en est allée. Elle a succombé à la longue maladie qui la poursuivait depuis longtemps. Au cours des années soixante-dix, elle avait su se réinventer. Retour sur l'une des grandes périodes de l'artiste.

L'immense Serge Gainsbourg aimait à l'appeler la «Lolita française». France Gall est morte dimanche à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine après avoir été admise pour une «infection sévère» à la mi-décembre. Chanteuse iconique des années 1960 françaises, interprète de tubes internationaux comme Poupée de cire, poupée de son ou encore Sacré Charlemagne, France Gall incarnait littéralement les «Trente Glorieuses» et leur esprit d'insouciance. Retour sur ses tubes aux airs de «disco».

» LIRE AUSSI - Mort de France Gall, une chanteuse qui donnait tout pour la musique

En 1977, France Gall est enfin de retour sur le devant de la scène. Le succès sourit de nouveau à l'artiste. Car les années précédentes n'ont pas été une sinécure. Si dans les années 1960, elle est considérée comme la chanteuse phare de la culture pop et yéyé, le début de la décennie 1970 est abrupte. Elle s'essaye à tous les styles, aidée en cela par de nombreux compositeurs différents (Joe Dassin, Hubert Giraud, Boris Bergman...). Rien n'y fait, le public n'est pas au rendez-vous.

Sa carrière allemande patine également. Depuis 1966, elle a pris l'habitude d'enregistrer dans la langue de Goethe des chansons pour le public d'outre-Rhin. C'est ainsi qu'elle croise la route du compositeur Giorgio Moroder. Celui-ci deviendra quelques années après le pape de la musique disco-électronique. Il compose pour elle la chanson Ich Liebe Dich So Wie Du Bist («Je t'aime comme tu es»). Pour l'heure Moroder n'est pas encore une figure de proue du renouveau musical des années 70/80, il se contente d'un titre classiquement yéyé. Plus tard, il sera à l'origine du tube planétaire de Donna Summer, I Feel Love.

C'est grâce à sa collaboration avec le génial Michel Berger, commencée en 1974, que France Gall se taillera une renommée encore plus grande. Le titre La déclaration d'amour signera son grand retour et entrera au panthéon de la chanson française. En 1976, elle sort un album dont l'intitulé est simple: France Gall. La métamorphose, dès lors, est enclenchée. L'adolescente guillerette et ingénue des sixties laisse place à une jeune femme sûre d'elle-même et affirmée. Elle épouse Michel Berger, l'architecte de sa renaissance, en juin. Les deux ne se quitteront plus, jusqu'à la mort tragique du chanteur en 1992 à Ramatuelle.

C'est en 1977, donc, que sort l'album Dancing Disco, orchestré par le tout nouveau mari de France Gall. Si les références du disque ne sont pas toutes «disco» (puisque l'on retrouve beaucoup de ballades), l'instrumentation d'un morceau en particulier interpelle. Il s'agit de Musique. Une guitare rythmique animée par une pédale Wah-Wah, un son de piano Fender Rhodes et, surtout, une basse mélodique très rythmée. D'ailleurs, le début du titre en question semble être très inspiré de l'introduction du cultissime Shaft du musicien américain Isaac Hayes, sorti en 1971.

Quelques mois après l'album, avec le titre Viens je t'emmène, France Gall réitère l'expérience. Toujours ces mêmes riffs de guitare et ces percussions si typiques de la musique que l'on jouait dans ces années-là. Encore une fois, Michel Berger s'occupe de tout. Un mélange parfait entre la cadence du rythme et des paroles au format «chanson». Le single sort en 1978 et c'est encore une fois un immense succès. À la même période, les Espagnoles de Baccara sortent leur tube Yes Sir, I Can Boogie.

Grâce au talent de son compositeur et mari Michel Berger, France Gall aura su se faire une place importante dans l'histoire de la musique disco des années 1970. Ses tubes dansants auront marqué une génération entière de Françaises et de Français qui se sentent, aujourd'hui, orphelins.

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La chanteuse culte des sixties s'en est allée. Elle a succombé à la longue maladie qui la poursuivait depuis longtemps. Au cours des années soixante-dix, elle avait su se réinventer. Retour sur l'une des grandes périodes de l'artiste.

L'immense Serge Gainsbourg aimait à l'appeler la «Lolita française». France Gall est morte dimanche à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine après avoir été admise pour une «infection sévère» à la mi-décembre. Chanteuse iconique des années 1960 françaises, interprète de tubes internationaux comme Poupée de cire, poupée de son ou encore Sacré Charlemagne, France Gall incarnait littéralement les «Trente Glorieuses» et leur esprit d'insouciance. Retour sur ses tubes aux airs de «disco».

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En 1977, France Gall est enfin de retour sur le devant de la scène. Le succès sourit de nouveau à l'artiste. Car les années précédentes n'ont pas été une sinécure. Si dans les années 1960, elle est considérée comme la chanteuse phare de la culture pop et yéyé, le début de la décennie 1970 est abrupte. Elle s'essaye à tous les styles, aidée en cela par de nombreux compositeurs différents (Joe Dassin, Hubert Giraud, Boris Bergman...). Rien n'y fait, le public n'est pas au rendez-vous.

Sa carrière allemande patine également. Depuis 1966, elle a pris l'habitude d'enregistrer dans la langue de Goethe des chansons pour le public d'outre-Rhin. C'est ainsi qu'elle croise la route du compositeur Giorgio Moroder. Celui-ci deviendra quelques années après le pape de la musique disco-électronique. Il compose pour elle la chanson Ich Liebe Dich So Wie Du Bist («Je t'aime comme tu es»). Pour l'heure Moroder n'est pas encore une figure de proue du renouveau musical des années 70/80, il se contente d'un titre classiquement yéyé. Plus tard, il sera à l'origine du tube planétaire de Donna Summer, I Feel Love.

C'est grâce à sa collaboration avec le génial Michel Berger, commencée en 1974, que France Gall se taillera une renommée encore plus grande. Le titre La déclaration d'amour signera son grand retour et entrera au panthéon de la chanson française. En 1976, elle sort un album dont l'intitulé est simple: France Gall. La métamorphose, dès lors, est enclenchée. L'adolescente guillerette et ingénue des sixties laisse place à une jeune femme sûre d'elle-même et affirmée. Elle épouse Michel Berger, l'architecte de sa renaissance, en juin. Les deux ne se quitteront plus, jusqu'à la mort tragique du chanteur en 1992 à Ramatuelle.

C'est en 1977, donc, que sort l'album Dancing Disco, orchestré par le tout nouveau mari de France Gall. Si les références du disque ne sont pas toutes «disco» (puisque l'on retrouve beaucoup de ballades), l'instrumentation d'un morceau en particulier interpelle. Il s'agit de Musique. Une guitare rythmique animée par une pédale Wah-Wah, un son de piano Fender Rhodes et, surtout, une basse mélodique très rythmée. D'ailleurs, le début du titre en question semble être très inspiré de l'introduction du cultissime Shaft du musicien américain Isaac Hayes, sorti en 1971.

Quelques mois après l'album, avec le titre Viens je t'emmène, France Gall réitère l'expérience. Toujours ces mêmes riffs de guitare et ces percussions si typiques de la musique que l'on jouait dans ces années-là. Encore une fois, Michel Berger s'occupe de tout. Un mélange parfait entre la cadence du rythme et des paroles au format «chanson». Le single sort en 1978 et c'est encore une fois un immense succès. À la même période, les Espagnoles de Baccara sortent leur tube Yes Sir, I Can Boogie.

Grâce au talent de son compositeur et mari Michel Berger, France Gall aura su se faire une place importante dans l'histoire de la musique disco des années 1970. Ses tubes dansants auront marqué une génération entière de Françaises et de Français qui se sentent, aujourd'hui, orphelins.

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