Search

«In the Fade» : «L'un des plus grands rôles de ma vie», confie Diane Krüger

Couronnée sur la Croisette du prix d'interprétation féminine, Diane Kruger nous parle de ce très beau rôle de femme jusqu'au boutiste qu'elle joue dans « In the fade » de Fatih Akin.

Depuis que Diane Kruger a choisi d'incarner, dans « In the Fade », de Fatih Akin, à l'affiche ce mercredi, le personnage délicat d'une femme qui veut venger la mort de ses proches dans un attentat terroriste, tout lui sourit. Le rôle lui a permis de remporter, à 40 ans, le prix d'interprétation féminine au dernier Festival de Cannes, et le film vient de décrocher le Golden Globe du meilleur film étranger à Los Angeles. Retour sur cette période très particulière.

LIRE AUSSI >Notre critique de « In the fade »

Huit mois après, pouvez-vous nous raconter Cannes ?
Diane Kruger. On sait que sur la Croisette, le regard du public et des critiques peut être très dur, donc j'appréhendais cette sélection. La montée des marches a été très stressante, d'autant que c'était mon premier film allemand (NDLR : Diane Kruger, naturalisée américaine, est née en Allemagne), que je suis dans toutes les scènes, et qu'on avait fini de tourner peu de temps avant. Quand les lumières se sont rallumées, que les gens se sont levés pour applaudir, cela a été un énorme soulagement.


Et votre prix d'interprétation ?
Deux jours après la projection du film, j'étais en train de boucler mes bagages quand Fatih Akin m'a appelée pour me dire que le film avait un prix. Nous sommes rentrés dans la salle sans savoir lequel... Ce prix d'interprétation couronne une belle histoire avec Cannes : c'est là que j'ai débuté, puis que j'ai rencontré Fatih. Le rôle de Katja restera l'un des plus grands rôles de ma vie.


Ce personnage de femme meurtrie va très loin dans la vengeance. Avez-vous eu des réticences à la lecture du scénario ?
Non, je me suis juste demandé comment est-ce que j'allais emmener ce personnage aussi loin, sans perdre l'empathie des spectateurs. Il fallait que je sois la première à croire que le chemin qu'elle choisit d'emprunter est le seul possible pour elle. Cela a pris des mois pour que j'y parvienne.


Vous avez rencontré beaucoup de familles de victimes du terrorisme pour préparer le rôle...
J'ai observé chez certaines de ces familles un sentiment d'injustice et de vengeance. J'ai aussi constaté que chacun fait son deuil à sa façon. J'ai utilisé ça pour montrer les hésitations de Katja : elle pense par moments à se suicider, puis à refaire sa vie, avant de choisir la seule voie possible pour elle.


Le tournage a duré trois mois. Une vraie immersion ?
Au-delà du personnage de Katja, ce qui m'habitait nuit et jour, c'était les histoires de ces familles de victimes que j'avais rencontrées. J'estimais que j'avais une responsabilité à les représenter, moi qui n'ai pas connu ce qu'elles ont vécu et qui n'ai même pas d'enfant... Impossible par exemple d'aller prendre un verre après les tournages : je vivais avec trop de gens en moi qui avaient vécu une souffrance inhumaine.

Let's block ads! (Why?)

Read Again

Couronnée sur la Croisette du prix d'interprétation féminine, Diane Kruger nous parle de ce très beau rôle de femme jusqu'au boutiste qu'elle joue dans « In the fade » de Fatih Akin.

Depuis que Diane Kruger a choisi d'incarner, dans « In the Fade », de Fatih Akin, à l'affiche ce mercredi, le personnage délicat d'une femme qui veut venger la mort de ses proches dans un attentat terroriste, tout lui sourit. Le rôle lui a permis de remporter, à 40 ans, le prix d'interprétation féminine au dernier Festival de Cannes, et le film vient de décrocher le Golden Globe du meilleur film étranger à Los Angeles. Retour sur cette période très particulière.

LIRE AUSSI >Notre critique de « In the fade »

Huit mois après, pouvez-vous nous raconter Cannes ?
Diane Kruger. On sait que sur la Croisette, le regard du public et des critiques peut être très dur, donc j'appréhendais cette sélection. La montée des marches a été très stressante, d'autant que c'était mon premier film allemand (NDLR : Diane Kruger, naturalisée américaine, est née en Allemagne), que je suis dans toutes les scènes, et qu'on avait fini de tourner peu de temps avant. Quand les lumières se sont rallumées, que les gens se sont levés pour applaudir, cela a été un énorme soulagement.


Et votre prix d'interprétation ?
Deux jours après la projection du film, j'étais en train de boucler mes bagages quand Fatih Akin m'a appelée pour me dire que le film avait un prix. Nous sommes rentrés dans la salle sans savoir lequel... Ce prix d'interprétation couronne une belle histoire avec Cannes : c'est là que j'ai débuté, puis que j'ai rencontré Fatih. Le rôle de Katja restera l'un des plus grands rôles de ma vie.


Ce personnage de femme meurtrie va très loin dans la vengeance. Avez-vous eu des réticences à la lecture du scénario ?
Non, je me suis juste demandé comment est-ce que j'allais emmener ce personnage aussi loin, sans perdre l'empathie des spectateurs. Il fallait que je sois la première à croire que le chemin qu'elle choisit d'emprunter est le seul possible pour elle. Cela a pris des mois pour que j'y parvienne.


Vous avez rencontré beaucoup de familles de victimes du terrorisme pour préparer le rôle...
J'ai observé chez certaines de ces familles un sentiment d'injustice et de vengeance. J'ai aussi constaté que chacun fait son deuil à sa façon. J'ai utilisé ça pour montrer les hésitations de Katja : elle pense par moments à se suicider, puis à refaire sa vie, avant de choisir la seule voie possible pour elle.


Le tournage a duré trois mois. Une vraie immersion ?
Au-delà du personnage de Katja, ce qui m'habitait nuit et jour, c'était les histoires de ces familles de victimes que j'avais rencontrées. J'estimais que j'avais une responsabilité à les représenter, moi qui n'ai pas connu ce qu'elles ont vécu et qui n'ai même pas d'enfant... Impossible par exemple d'aller prendre un verre après les tournages : je vivais avec trop de gens en moi qui avaient vécu une souffrance inhumaine.

Let's block ads! (Why?)



Bagikan Berita Ini

0 Response to "«In the Fade» : «L'un des plus grands rôles de ma vie», confie Diane Krüger"

Post a Comment

Powered by Blogger.