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Bande dessinée : parfum de « Révolution » sur le festival d'Angoulême - Le Monde

Image extraite de « Révolution », de Younn Locard et Florent Grouazel.
Image extraite de « Révolution », de Younn Locard et Florent Grouazel.

Le Fauve d’or du meilleur album de bande dessinée de l’année 2019 a été attribué au premier tome de Révolution (Actes Sud/L’An 2), de Younn Locard et Florent Grouazel, samedi 1er février, à l’occasion du 47e Festival d’Angoulême. D’une densité rare dans la BD historique, cette fresque graphique relate les événements de 1789 à 1794 dans leur complexité, au plus près des événements, comme si les auteurs avaient voulu faire acte de journalisme – ce à quoi ils n’échappent pas en s’intéressant autant, si ce n’est plus, au petit peuple de Paris qu’aux députés et aux aristocrates.

Une violence palpable s’épanche du premier volume de cette chronique richement documentée qui en en comptera trois – soit 1000 planches en tout – exécutée à quatre mains, chaque dessinateur alternant sur l’ouvrage. Diplômés de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, Younn Locard (né en 1984) et Florent Grouazel (né en 1987) ont fait leurs premières armes dans l’édition indépendante avant de publier, ensemble, un premier album remarqué en 2013, Eloi (Actes Sud/L’An 2), un huis-clos maritime situé sur une frégate en 1842, mettant en scène un jeune Canaque ramené à Paris afin d’être exhibé dans une exposition.

A l’instar du titre primé, un parfum de « révolution » a plané sur la cérémonie de clôture du festival. A l’initiative de Fabien Velhmann et Gwen de Bonneval, colauréats du prix René Goscinny du scénario pour leur série Le Dernier Atlas (Dupuis), une centaine d’auteurs sont montés sur scène afin de faire entendre leur voix, dans un contexte de précarisation de leur profession.

Lors de la remise des prix du Festival d’Angoulême, samedi 1er février.
Lors de la remise des prix du Festival d’Angoulême, samedi 1er février.

« Tant que le milieu de la bande dessinée ne changera pas ses habitudes et se contentera d’afficher ses chiffres de vente, nous ne viendrons plus à Angoulême », a lancé Fabien Vehlmann. « Certains auteurs sont payés 4 000 euros pour réaliser 200 pages, soit deux ans de travail. Il y en a d’ailleurs dans la sélection [des meilleurs albums de l’année] », s’est offusqué Gwen de Bonneval.

D’autres interventions placées sous le signe du malaise social ambiant ont égrenné la soirée. Emmanuel Voynot est venu sur scène pieds nus pour recevoir le prix polar, et déclarer : « Je me sens plus proche des va-nu-pieds que des chaussures cirées. »

Le festival a par ailleurs remis deux Fauve d’honneur, l’un à l’illustratrice française Nicole Claveloux, l’autre au mangaka japonais Yoshiharu Tsuge, pour l’ensemble de leur œuvre.

Le palmarès complet :

  • Fauve d’or du meilleur album : Révolution, tome 1 : Liberté, de Younn Locard et Florent Grouazel (Actes Sud/L’An 2)
  • Fauve spécial du jury : Clyde Fans, de Seth (Delcourt)
  • Fauve de la série : Dans l’abîme du temps, de Gou Tanabe, d’après H.P. Lovecraft (Ki-oo)
  • Fauve de l’audace : Acte de Dieu, de Giacomo Nanni (Ici Même)
  • Fauve révélation : Lucarne, de Joe Kessler (L’Association)
  • Fauve du patrimoine : La Main verte et autres récits, de Nicole Claveloux (Cornélius)
  • Fauve Prix du public : Saison des roses, de Chloé Wary (FLBLB)
  • Fauve Polar : No Direction, d’Emmanuel Moynot (Sarbacane)
  • Fauve BD Alternative : Komikaze (Croatie)
  • Prix René Goscinny du scénario : Le Dernier Atlas (Dupuis), de Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval

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Image extraite de « Révolution », de Younn Locard et Florent Grouazel.
Image extraite de « Révolution », de Younn Locard et Florent Grouazel.

Le Fauve d’or du meilleur album de bande dessinée de l’année 2019 a été attribué au premier tome de Révolution (Actes Sud/L’An 2), de Younn Locard et Florent Grouazel, samedi 1er février, à l’occasion du 47e Festival d’Angoulême. D’une densité rare dans la BD historique, cette fresque graphique relate les événements de 1789 à 1794 dans leur complexité, au plus près des événements, comme si les auteurs avaient voulu faire acte de journalisme – ce à quoi ils n’échappent pas en s’intéressant autant, si ce n’est plus, au petit peuple de Paris qu’aux députés et aux aristocrates.

Une violence palpable s’épanche du premier volume de cette chronique richement documentée qui en en comptera trois – soit 1000 planches en tout – exécutée à quatre mains, chaque dessinateur alternant sur l’ouvrage. Diplômés de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, Younn Locard (né en 1984) et Florent Grouazel (né en 1987) ont fait leurs premières armes dans l’édition indépendante avant de publier, ensemble, un premier album remarqué en 2013, Eloi (Actes Sud/L’An 2), un huis-clos maritime situé sur une frégate en 1842, mettant en scène un jeune Canaque ramené à Paris afin d’être exhibé dans une exposition.

A l’instar du titre primé, un parfum de « révolution » a plané sur la cérémonie de clôture du festival. A l’initiative de Fabien Velhmann et Gwen de Bonneval, colauréats du prix René Goscinny du scénario pour leur série Le Dernier Atlas (Dupuis), une centaine d’auteurs sont montés sur scène afin de faire entendre leur voix, dans un contexte de précarisation de leur profession.

Lors de la remise des prix du Festival d’Angoulême, samedi 1er février.
Lors de la remise des prix du Festival d’Angoulême, samedi 1er février.

« Tant que le milieu de la bande dessinée ne changera pas ses habitudes et se contentera d’afficher ses chiffres de vente, nous ne viendrons plus à Angoulême », a lancé Fabien Vehlmann. « Certains auteurs sont payés 4 000 euros pour réaliser 200 pages, soit deux ans de travail. Il y en a d’ailleurs dans la sélection [des meilleurs albums de l’année] », s’est offusqué Gwen de Bonneval.

D’autres interventions placées sous le signe du malaise social ambiant ont égrenné la soirée. Emmanuel Voynot est venu sur scène pieds nus pour recevoir le prix polar, et déclarer : « Je me sens plus proche des va-nu-pieds que des chaussures cirées. »

Le festival a par ailleurs remis deux Fauve d’honneur, l’un à l’illustratrice française Nicole Claveloux, l’autre au mangaka japonais Yoshiharu Tsuge, pour l’ensemble de leur œuvre.

Le palmarès complet :

  • Fauve d’or du meilleur album : Révolution, tome 1 : Liberté, de Younn Locard et Florent Grouazel (Actes Sud/L’An 2)
  • Fauve spécial du jury : Clyde Fans, de Seth (Delcourt)
  • Fauve de la série : Dans l’abîme du temps, de Gou Tanabe, d’après H.P. Lovecraft (Ki-oo)
  • Fauve de l’audace : Acte de Dieu, de Giacomo Nanni (Ici Même)
  • Fauve révélation : Lucarne, de Joe Kessler (L’Association)
  • Fauve du patrimoine : La Main verte et autres récits, de Nicole Claveloux (Cornélius)
  • Fauve Prix du public : Saison des roses, de Chloé Wary (FLBLB)
  • Fauve Polar : No Direction, d’Emmanuel Moynot (Sarbacane)
  • Fauve BD Alternative : Komikaze (Croatie)
  • Prix René Goscinny du scénario : Le Dernier Atlas (Dupuis), de Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval

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