Cette fois-ci, Rahan est définitivement orphelin. Dans ses aventures, le plus célèbre héros préhistorique de la bande dessinée évoque souvent son père, le sage Craô, lequel, juste avant de mourir, lui avait offert son collier à cinq griffes, chacune symbolisant une vertu dont il devrait faire usage par la suite (la générosité, le courage, la ténacité, la loyauté et la sagesse). Rahan avait également deux géniteurs, au sens artistique : le scénariste Roger Lécureux, décédé en 1999, et le dessinateur André Chéret. Ce dernier s’est éteint jeudi 5 mars à l’âge de 82 ans. Il rejoint le « territoire des ombres », nom donné à l’au-delà dans cette série au long cours (200 épisodes) revisitant la vie des premiers hommes, restée culte dans la mémoire de nombreux lecteurs de Pif gadget.
Né le 27 juin 1937 à Paris, André Chéret est placé dans une famille d’agriculteurs de l’Allier deux ans plus tard, alors que la guerre vient d’éclater. Son goût pour le dessin lui donne l’occasion de croquer de nombreux animaux, ce qui deviendra l’une de ses spécialités par la suite. De retour dans la capitale à la fin du conflit, il se plonge dans la lecture des illustrés de l’époque, notamment le magazine Fillette, publié par les frères Offenstadt. Dans ses pages, une série dessinée par René Pellos (le futur repreneur des Pieds nickelés) va particulièrement le marquer : Durga Râni, du nom d’une reine de la jungle fortement inspirée des aventures de Tarzan – Tarzan, une influence majeure d’André Chéret quand il s’attaquera à Rahan, bien des années plus tard.
Embauché en 1952 dans une imprimerie à l’âge de 15 ans, il intègre ensuite rapidement une agence spécialisée dans la publicité pour le cinéma. Il y développera ses qualités pour le dessin réaliste et le lavis, avant de placer quelques illustrations dans les journaux de l’homme de presse et philanthrope d’origine italienne Cino Del Duca (Bonnes Soirées, Intimité, Nous Deux…). De retour du service militaire (où il a fait la connaissance de Jean Giraud, le futur Moebius), il publie sa première bande dessinée dans Paris-Jour en 1960, L’Etonnant Monsieur K., une série verticale adaptée du roman L’Ukrainien Khrouchtchev, de Victor Alexandrov.
Rahan, pacifiste et humaniste
Débute alors une carrière particulièrement dense où, enchaîné à sa table à dessin, André Cheret va multiplier les collaborations. On le voit travailler aussi bien pour des titres de la presse jeunesse (Radar, Mireille, Vaillant…) que pour des journaux régionaux (La Voix du Nord, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, La Montagne, Le Progrès…) par le biais d’agences, voire encore pour la presse télévisée (Télé Feuilleton) ou à sensation (Détective). Chéret fait partie de ces dessinateurs-exécutants, spécialisés dans la reprise de personnages existants, tels que Rock l’invincible et Bob Mallard, ou adaptés de héros romanesques, tels que Sherlock Holmes et Vidocq.
Read AgainCette fois-ci, Rahan est définitivement orphelin. Dans ses aventures, le plus célèbre héros préhistorique de la bande dessinée évoque souvent son père, le sage Craô, lequel, juste avant de mourir, lui avait offert son collier à cinq griffes, chacune symbolisant une vertu dont il devrait faire usage par la suite (la générosité, le courage, la ténacité, la loyauté et la sagesse). Rahan avait également deux géniteurs, au sens artistique : le scénariste Roger Lécureux, décédé en 1999, et le dessinateur André Chéret. Ce dernier s’est éteint jeudi 5 mars à l’âge de 82 ans. Il rejoint le « territoire des ombres », nom donné à l’au-delà dans cette série au long cours (200 épisodes) revisitant la vie des premiers hommes, restée culte dans la mémoire de nombreux lecteurs de Pif gadget.
Né le 27 juin 1937 à Paris, André Chéret est placé dans une famille d’agriculteurs de l’Allier deux ans plus tard, alors que la guerre vient d’éclater. Son goût pour le dessin lui donne l’occasion de croquer de nombreux animaux, ce qui deviendra l’une de ses spécialités par la suite. De retour dans la capitale à la fin du conflit, il se plonge dans la lecture des illustrés de l’époque, notamment le magazine Fillette, publié par les frères Offenstadt. Dans ses pages, une série dessinée par René Pellos (le futur repreneur des Pieds nickelés) va particulièrement le marquer : Durga Râni, du nom d’une reine de la jungle fortement inspirée des aventures de Tarzan – Tarzan, une influence majeure d’André Chéret quand il s’attaquera à Rahan, bien des années plus tard.
Embauché en 1952 dans une imprimerie à l’âge de 15 ans, il intègre ensuite rapidement une agence spécialisée dans la publicité pour le cinéma. Il y développera ses qualités pour le dessin réaliste et le lavis, avant de placer quelques illustrations dans les journaux de l’homme de presse et philanthrope d’origine italienne Cino Del Duca (Bonnes Soirées, Intimité, Nous Deux…). De retour du service militaire (où il a fait la connaissance de Jean Giraud, le futur Moebius), il publie sa première bande dessinée dans Paris-Jour en 1960, L’Etonnant Monsieur K., une série verticale adaptée du roman L’Ukrainien Khrouchtchev, de Victor Alexandrov.
Rahan, pacifiste et humaniste
Débute alors une carrière particulièrement dense où, enchaîné à sa table à dessin, André Cheret va multiplier les collaborations. On le voit travailler aussi bien pour des titres de la presse jeunesse (Radar, Mireille, Vaillant…) que pour des journaux régionaux (La Voix du Nord, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, La Montagne, Le Progrès…) par le biais d’agences, voire encore pour la presse télévisée (Télé Feuilleton) ou à sensation (Détective). Chéret fait partie de ces dessinateurs-exécutants, spécialisés dans la reprise de personnages existants, tels que Rock l’invincible et Bob Mallard, ou adaptés de héros romanesques, tels que Sherlock Holmes et Vidocq.
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