Un casse-tête artistique. En septembre 2019, l’œuvre du Rat au cutter de Banksy avait été détachée de son emplacement près du Centre Pompidou à la scie circulaire. Après une enquête qui avait placé en garde à vue trois personnes, l’un des suspects a finalement été mis en examen le 7 février dernier pour «vol d’un bien culturel relevant du domaine public mobilier».
L’affaire prend une autre dimension quand, d’après Le Parisien , le suspect a confié avoir été missionné par l’artiste anonyme lui-même. L’homme de 34 ans connaîtrait Banksy et n’aurait pas été rémunéré pour ce travail. Une commande qui aurait pris forme après le vol d’une autre œuvre de l’artiste, cette fois située sur la porte arrière du Bataclan.
Cette affaire met en lumière la question du vol à soi-même, dans le domaine public. D’après l’article 311-1 du Code pénal: le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. Or, si Banksy a réellement commandité ce découpage à la scie (ce qui reste à prouver), alors la justice ne peut qualifier cette opération de vol.
C’est en tout cas la défense prise par l’avocat du suspect: «la qualification retenue à ce stade de la mise en examen de mon client n’est pas fondée, car le propriétaire d’un bien ne peut se voler lui-même. Or, il est intervenu à la demande de l’artiste. Il n’y a rien de pénal, je vais contester cette qualification».
À qui de droit?
Le suspect a depuis retrouvé la liberté après avoir été placé sous contrôle judiciaire. L’enquête se poursuit mais avec difficulté puisque le mystérieux Banksy n’a pas porté plainte pour le «vol» de son œuvre. Le Centre Pompidou, n’étant pas l’auteur du Rat au cutter, n’a pu porter plainte que pour la dégradation du panneau. «Œuvre ou pas, nous aurions porté plainte ne serait-ce que pour couvrir les réparations du panneau», s’est défendue la direction.
Autre difficulté, la phrase «Copyright is for losers» (Les droits de propriétés sont pour les perdants) du même Banksy. L’artiste de rue n’a jamais revendiqué un droit exclusif sur ses créations qui peuvent alors être à la merci de tous. Le vol, la dégradation voire la destruction de l’œuvre faisant partie du jeu de la liberté d’expression collective. Alors pourquoi Banksy aurait tenu à récupérer l’œuvre? Est-ce une performance artistique ou une simple volonté de préserver son œuvre? Mais surtout, est-ce que cette dégradation peut être qualifiée de vol? Les enquêteurs et la justice n’en ont pas fini avec cette affaire, le casse-tête ne fait que commencer.
Read AgainUn casse-tête artistique. En septembre 2019, l’œuvre du Rat au cutter de Banksy avait été détachée de son emplacement près du Centre Pompidou à la scie circulaire. Après une enquête qui avait placé en garde à vue trois personnes, l’un des suspects a finalement été mis en examen le 7 février dernier pour «vol d’un bien culturel relevant du domaine public mobilier».
L’affaire prend une autre dimension quand, d’après Le Parisien , le suspect a confié avoir été missionné par l’artiste anonyme lui-même. L’homme de 34 ans connaîtrait Banksy et n’aurait pas été rémunéré pour ce travail. Une commande qui aurait pris forme après le vol d’une autre œuvre de l’artiste, cette fois située sur la porte arrière du Bataclan.
Cette affaire met en lumière la question du vol à soi-même, dans le domaine public. D’après l’article 311-1 du Code pénal: le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. Or, si Banksy a réellement commandité ce découpage à la scie (ce qui reste à prouver), alors la justice ne peut qualifier cette opération de vol.
C’est en tout cas la défense prise par l’avocat du suspect: «la qualification retenue à ce stade de la mise en examen de mon client n’est pas fondée, car le propriétaire d’un bien ne peut se voler lui-même. Or, il est intervenu à la demande de l’artiste. Il n’y a rien de pénal, je vais contester cette qualification».
À qui de droit?
Le suspect a depuis retrouvé la liberté après avoir été placé sous contrôle judiciaire. L’enquête se poursuit mais avec difficulté puisque le mystérieux Banksy n’a pas porté plainte pour le «vol» de son œuvre. Le Centre Pompidou, n’étant pas l’auteur du Rat au cutter, n’a pu porter plainte que pour la dégradation du panneau. «Œuvre ou pas, nous aurions porté plainte ne serait-ce que pour couvrir les réparations du panneau», s’est défendue la direction.
Autre difficulté, la phrase «Copyright is for losers» (Les droits de propriétés sont pour les perdants) du même Banksy. L’artiste de rue n’a jamais revendiqué un droit exclusif sur ses créations qui peuvent alors être à la merci de tous. Le vol, la dégradation voire la destruction de l’œuvre faisant partie du jeu de la liberté d’expression collective. Alors pourquoi Banksy aurait tenu à récupérer l’œuvre? Est-ce une performance artistique ou une simple volonté de préserver son œuvre? Mais surtout, est-ce que cette dégradation peut être qualifiée de vol? Les enquêteurs et la justice n’en ont pas fini avec cette affaire, le casse-tête ne fait que commencer.
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