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Mort de Manu Dibango : victime du coronavirus, pourquoi il n'y aura pas d'hommage - Linternaute.com

Mort de Manu Dibango : victime du coronavirus, pourquoi il n'y aura pas d'hommage Le saxophoniste et chanteur franco-camerounais, icône de la world music Manu Dibango est mort ce mardi 24 mars après avoir été contaminé par le Covid-19. Il avait 86 ans.

  • Manu Dibango est mort. Six jours après l'annonce de son hospitalisation, la famille du musicien a annoncé ce mercredi 24 mars la disparition du musicien, première star mondiale à succomber au coronavirus
  • Âgé de 86 ans, ce musicien de légende, auteur de "Soul Makossa", avait été testé positif au Covid-19 et était hospitalisé près de Paris. Manu Dibango "est décédé au petit matin, dans un hôpital de la région parisienne", a annoncé Thierry Durepaire, gérant des éditions musicales du ponte de la musique world, à l'AFP. 
  • "Chers parents, chers amis, chers fans, une voix s'élève au lointain… C'est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l'âge de 86 ans, des suites du covid 19", peut-on lire dans le communiqué de la famille de l'artiste.

Toutes les infos

15:49 - Manu Dibango avait collaboré avec les plus grands

Si l'histoire retiendra ses démêlés avec Michael Jackson et Rihanna pour le plagiat de "Soul Makossa", il faut également souligner les prestigieuses collaborations du saxophoniste tout au long de sa carrière. Après avoir été musicien pour Dick Rivers ou Nino Ferrer, il a travaillé avec des pontes de la musique comme Serge Gainsbourg ou Paul Personne dans les années 1980.

15:28 - Une figure de Jazz in Marciac

Manu Dibango, très présent dans les festivals français, avait marqué plusieurs événements culturels tout au long de sa carrière. C'est ce qu'a voulu souligner Jean-Louis Gaulhaumon, directeur du festival Jazz in Marciac, où il s'était produit "sept ou huit fois" et était revenu l'an passé pour une soirée "mémorable". "Il était dans une forme éblouissante, il avait donné une soirée d’une grande tonicité, d’une grande générosité (…) Il avait envie, besoin de partager sa musique et il était le chantre infatigable de cette musique à la faveur du rapprochement des peuples et des êtres humains", confie Jean-Louis Gaulhaumon dans un communiqué relayé par l'AFP.

15:14 - Manu Dibango, artiste engagé

En plus d'une carrière riche, Manu Dibango s'est engagé sur plusieurs sujets durant sa vie. "On voit de lui ce côté africain qui rigole tout le temps. Mais c’était quelqu’un de très profond et d’extrêmement intelligent. Très au fait aussi des enjeux géopolitiques en Afrique. Il avait vécu, dans les années 1960, les difficultés du panafricanisme, ce concept qui venait de l’étranger", rappelle le journaliste Yves Bigot à TV5Monde. En 2018 aux côtés de Juliette Binoche en signant une tribune contre le réchauffement climatique, intitulée "Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité", publiée en Une du Monde.

15:00 - L'arrivée de Manu Dibango en France

Né au Cameroun, Manu Dibango aura passé une grande partie de sa vie en France. En 1949 le jeune homme débarque à Marseille, pour ses études, avant de se rendre à Saint-Calais, dans la Sarthe. Il y passe son adolescence, dans une famille d'accueil, où il découvre la musique et les classiques français. "J’ai commencé par le piano puis une clarinette prêtée par un gars de Bessé-sur-Braye" (dans la Sarthe toujours), se souvenait-il dans les colonnes de Ouest-France en 2013. En 1997, attaché à ce département, il fonde le festival de musique Soirs au village, qui perdurera pendant 18 ans.

14:42 - Son bras de fer avec Michael Jackson

La musique de Manu Dibango n'avait pas de frontières. A tel point que certains poids lourds de l'industrie se sont même permises de lui emprunter la mélodie si connue de son tube "Soul Makossa". C'est le cas de Michael Jackson, qui a récupéré le sample de saxophone pour sa chanson "Wanna Be Starting Something", titre extrait de l'album triplement certifié disque de platine "Thriller". S'en suivra un litige entre les deux artistes, le premier accusant le second de plagiat. "Il voyait ça de deux manières : l’une très positive, il découvrait que des musiciens qu’il appréciait savaient qu’il existait ; l’autre avec l’amertume de la spoliation qui le renvoyait au fait d’être un Africain contre Hollywood", se souvient à ce propos le journaliste Yves Bigot sur TV5 Monde.

14:35 - Pas d'hommage pour Manu Dibango

La world music a perdu l'un de ses visages les plus connus et les plus populaires. Après l'annonce de la mort de Manu Dibango, ce mardi matin, l'émotion est vive en France, au Cameroun et dans bien des pays. Toutefois, l'hommage à la légende de l'afro-jazz n'aura pas lieu. Du moins pour le moment. Dans le contexte de pandémie du coronavirus, tous les rassemblements sont interdits. La famille de l'artiste annonce donc qu'un hommage ne sera envisageable qu'une fois la crise passée. La sépulture elle, aura lieu dans l'intimité familiale.

14:32 - Manu Dibango, sur scène jusqu'à la fin

Manu Dibango laisse derrière lui une carrière immense. Il y a quelques mois seulement, le 17 octobre dernier, l'infatigable saxophoniste célébrait ses 60 ans de carrière sur la scène du Grand Rex, à Paris, accompagné par l'Orchestre Lamoureux. Cette année, l'artiste était attendu le 17 avril en Martinique.

14:17 - Les débuts de Manu Dibango

Emmanuel N'Djoké Dibango, alias Manu Dibango, est né le 12 décembre 1933, à Douala, au Cameroun. Ses parents sont protestants, son père, Michel Manfred N'Djoké Dibango, est fonctionnaire issu de l'ethnie Yabassi et sa mère est couturière à la maison, issue de l'ethnie douala. Le jeune artiste fait ses débuts dans la chorale du temple et découvre rapidement la musique française, américaine et cubaine. Douala étant une ville portuaire, il rencontre de nombreuses nationalités.

14:01 - En souvenir de Manu Dibango

Depuis l'annonce de la mort de Manu Dibango, sur les réseaux sociaux ou dans les médias, les hommages à l'artiste et à sa carrière impressionnante sont innombrables. Parmi eux, celui de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), qui a ressorti une archive du saxophoniste de 1973. On le découvre livrant un live enflammé de "Soul Makossa", qui restera dans les mémoires comme étant son plus grand tube.

13:43 - Manu Dibango plagié par Michael Jackson et Rihanna

Le succès de "Soul Makossa" aura un retentissement mondial. Mieux : le mythique sample de saxophone du morceau a même été repris par des poids lourds de la musique internationale : Michael Jackson et Rihanna, rien que ça. Michael Jackson "empruntera" la mélodie pour la chanson "Wanna Be Starting Something", et sera accusé par le musicien camerounais de plagiat. Dans les années 80, l'affaire se clos sur un accord financier entre les deux artistes. Rebelote en 2009, mais cette fois, c'est la chanteuse Rihanna qui reprend la mélodie de "Soul Makossa" de Manu Dibango pour son titre "Don't Stop The Music".

13:29 - L'incroyable succès de "Soul Makossa"

"Soul Makossa" aurait pu ne jamais connaître le succès. Et pour cause, à l'origine, cette chanson n'était que sur la face B d'un 45 tour ! Le musicien L'artiste avait demandé au ministre des Sports du Cameroun s'il pouvait enregistrer une chanson en soutien à l'équipe nationale pour la Coupe d'Afrique des Nations de football. Mais ce n'est pas la chanson prévue à cet effet qui connaitra le plus grand succès, mais bien "Soul Makossa", qui s'écoulera à 50 000 exemplaires en France et fera exploser la notoriété à l'international de Manu Dibango.

13:17 - Manu Dibango, Camerounais et.. Sarthois

Tout au long de sa vie, le lien entre Manu Dibango et la France aura été solide. Il y a presque 70 ans, le jeune Camerounais arrivait en Sarthe, à Saint-Calais, où il a longtemps habité et où il revenait souvent. "Je retourne souvent en Sarthe. J’assiste à la fête du chausson aux pommes à Saint-Calais. J’ai même été intronisé disciple de la rillette. Cela fait 54 ans que je suis en France, ça te marque", confiait-il au Haut Anjou en 2013.

13:06 - Première figure mondiale à succomber au Covid-19

En France, selon le dernier bilan annoncé par le ministre de la Santé Olivier Véran lundi soir, le coronavirus a tué 860 personnes, dont 186 ces dernières 24 heures, et contaminé 19 856 autres. Un bilan qui s'alourdit d'heure en heure et auquel s'est ajouté ce matin une première star mondiale : Manu Dibango. Le saxophoniste et chanteur de 86 ans était atteint du Covid-19 depuis plusieurs jours et avait été hospitalisé.

12:56 - Des milliers d'hommages à Manu Dibango

Sa musique avait traversé les frontières. Depuis l'annonce de la mort de Manu Dibango, il y a quelques heures, sur les réseaux sociaux, l'émotion est vive. Les hommages au saxophoniste et chanteur franco-camerounais se comptent par milliers sur Twitter, où les anonymes comme les personnalités saluent la mémoire de l'artiste. "Quelle tristesse", écrit Nikos Aliagas, quand Franck Riester ajoute : "le monde de la musique perd l'une de ses légendes. La générosité et le talent de Manu Dibango ne connaissaient pas de frontières. Chaque fois qu'il montait sur scène, il se donnait sans retenue à son public pour le faire vibrer d'émotion. Je pense à sa famille et à ses proches."

12:41 - Des obsèques, mais pas d'hommage

La mort de Manu Dibango, décédé du coronavirus ce mardi 24 mars, a suscité une vague d'émotion dans le monde de la musique. Dans son communiqué, la famille du saxophoniste annonce que "les obsèques auront lieu dans la stricte intimité familiale, et un hommage lui sera rendu ultérieurement". Une telle cérémonie est bien sûr impossible dans ce contexte pandémique, tout rassemblement étant interdit pour éviter tout risque de transmission du coronavirus.

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Quelques jours avant sa mort, les proches de Manu Dibango avaient indiqué que le chanteur se reposait et récupérait "dans la sérénité". "Il se réjouit d'avance de vous retrouver prochainement et vous demande, en cette période troublée que nous traversons tous, de bien prendre soin de vous", précisait également le communiqué alors publié, qui se voulait plutôt rassurant. Avec sa disparition, c'est toute la musique qui pleure l'un de ses visages les plus emblématiques. Dès les années 50, Manu Dibango avait réussi à s'imposer sur la scène world, entre soul, jazz et musique africaine. En 1972, il avait composé l'hymne de la Coupe d'Afrique de football, un morceau intitulé "Soul Makossa" et qui deviendra l'un de ses plus grands succès. La chanson sera d'ailleurs reprise par de grands noms de la musique internationale comme Michael Jackson ou, pus récemment, Rihanna. Une carrière immense "dirigée par la passion", comme il l'expliquait à RFI dernièrement. Et jusqu'en octobre dernier, Manu Dibango, infatigable, célébrait ses 60 ans de carrière sur la scène du Grand Rex de Paris, accompagné par l'Orchestre Lamoureux.

Le musicien et chanteur franco-camerounais Manu Dibango laisse derrière lui une carrière immense "dirigée par la passion", comme il l'expliquait au micro de la radio RFI dernièrement. Et jusqu'au 17 octobre dernier, Manu Dibango, infatigable et saxophone à la main, célébrait ses 60 ans de carrière sur la scène du Grand Rex de Paris, accompagné par l'Orchestre Lamoureux. Cette année, le saxophoniste et chanteur devait remonter sur scène en Martinique dès ce 17 avril. En plus de sa vie de musique et de concerts, Manu Dibango s'était engagé en 2018 aux côtés de Juliette Binoche en signant une tribune contre le réchauffement climatique, intitulée "Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité", publiée en Une du Monde.

Avec "Soul Makossa", Manu Dibango a conquis la planète. C'est en effet ce tube, sorti en 1972, qui permet au musicien franco-camerounais de se faire connaître à l'international. A l'origine, cette chanson n'était que la face B d'un 45 tour, porté par un tout autre titre qui doit devenir l'hymne de la Coupe d'Afrique des Nations de football. L'artiste avait en effet sollicité le ministre des Sports du Cameroun pour enregistrer une chanson en soutien à l'équipe nationale. Mais ce n'est pas la chanson prévue que l'on retiendra : "Soul Makossa" s'écoulera à 50 000 exemplaires en France et fera exploser la notoriété de Manu Dibango.

Jusqu'aux Etats-Unis, ou plusieurs artistes s'emparent de la mélodie, notamment Michael Jackson et son "Wanna Be Starting Something", que le musicien camerounais accusera de plagiat. Dans les années 80, le litige se serait terminé par un accord financier entre les deux hommes. Plusieurs années plus tard, en 2009, c'est la chanteuse Rihanna qui sample le "Soul Makossa" de Manu Dibango pour son titre "Don't Stop The Music".

Né en 1933 au Cameroun, Manu Dibango est envoyé en France par ses parents à l'adolescence pour y poursuivre ses études, et il s'initie alors à la mandoline et au piano. Le célèbre artiste camerounais Francis Bebey, qu'il rencontre lors d'un camp de vacances, lui apprend aussi les bases du jazz et le saxophone. Ils forment un groupe ensemble et donnent quelques représentations. Après son échec au bac en 1956, et alors que son père le laisse tomber, Manu Dibango part en Belgique se produire dans des cabarets, notamment fréquentés par la communauté congolaise, si bien que son jazz évolue vers des sons africains. Il rencontre à cette époque le mannequin Coco qu'il épouse en 1957, et Le Grand Kalle qui l'engage dans l'orchestre African Jazz, ce qui le conduit à enregistrer plusieurs disques à succès en Afrique et à partir en tournée au Zaïre en 1961. En 1962, Manu Dibango prend alors la gérance d'un club à Léopoldville et sort "Twist à Léo", avant d'ouvrir son propre établissement au Cameroun en 1963, mais cette entreprise se solde par un échec.

Après son retour en France en 1965, Manu Dibango crée son Big Band en 1967 et participe aux émissions "Pulsations" où il rencontre Dick Rivers et Nino Ferrer, pour qui il sera musicien quelque temps, avant de sortir l'album "Saxy party" en 1969 lui permettant de renouer avec son public africain. En 1972, la chanson "Soul Makossa", succès mondial repris par la suite par Michael Jackson puis Rihanna, emmène Manu Dibango en tournée internationale. Artiste reconnu, Manu Dibango dirige pendant plusieurs années l'orchestre de la Radio Télévision ivoirienne et sort différents albums dont "Home made" en 1978, "Waka Juju" en 1982 et "Afrijazzy" en 1986, tout en collaborant avec de nombreux artistes comme Gainsbourg et Paul Personne. En 1988, il publie son autobiographie "Trois kilos de café".

Depuis les années 1990, Manu Dibango poursuit les enregistrements avec succès, dont "WakafriKa" en 1992, "Négropolitaines" dont le 2e volume lui vaut une Victoire de la musique, "Lamastabastani" en 1996 et "Kamer feeling" en 2001. En 2010, Manu Dibango se voit décerner la Légion d'honneur et en 2019, remonte sur scène pour une tournée anniversaire, célébrant ses 60 ans de carrière. Musicien populaire, connu et reconnu pour sa musique mais aussi pour son humilité, Manu Dibango laisse derrière lui une carrière immense et un sample de saxophone légendaire.

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Mort de Manu Dibango : victime du coronavirus, pourquoi il n'y aura pas d'hommage Le saxophoniste et chanteur franco-camerounais, icône de la world music Manu Dibango est mort ce mardi 24 mars après avoir été contaminé par le Covid-19. Il avait 86 ans.

  • Manu Dibango est mort. Six jours après l'annonce de son hospitalisation, la famille du musicien a annoncé ce mercredi 24 mars la disparition du musicien, première star mondiale à succomber au coronavirus
  • Âgé de 86 ans, ce musicien de légende, auteur de "Soul Makossa", avait été testé positif au Covid-19 et était hospitalisé près de Paris. Manu Dibango "est décédé au petit matin, dans un hôpital de la région parisienne", a annoncé Thierry Durepaire, gérant des éditions musicales du ponte de la musique world, à l'AFP. 
  • "Chers parents, chers amis, chers fans, une voix s'élève au lointain… C'est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l'âge de 86 ans, des suites du covid 19", peut-on lire dans le communiqué de la famille de l'artiste.

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15:49 - Manu Dibango avait collaboré avec les plus grands

Si l'histoire retiendra ses démêlés avec Michael Jackson et Rihanna pour le plagiat de "Soul Makossa", il faut également souligner les prestigieuses collaborations du saxophoniste tout au long de sa carrière. Après avoir été musicien pour Dick Rivers ou Nino Ferrer, il a travaillé avec des pontes de la musique comme Serge Gainsbourg ou Paul Personne dans les années 1980.

15:28 - Une figure de Jazz in Marciac

Manu Dibango, très présent dans les festivals français, avait marqué plusieurs événements culturels tout au long de sa carrière. C'est ce qu'a voulu souligner Jean-Louis Gaulhaumon, directeur du festival Jazz in Marciac, où il s'était produit "sept ou huit fois" et était revenu l'an passé pour une soirée "mémorable". "Il était dans une forme éblouissante, il avait donné une soirée d’une grande tonicité, d’une grande générosité (…) Il avait envie, besoin de partager sa musique et il était le chantre infatigable de cette musique à la faveur du rapprochement des peuples et des êtres humains", confie Jean-Louis Gaulhaumon dans un communiqué relayé par l'AFP.

15:14 - Manu Dibango, artiste engagé

En plus d'une carrière riche, Manu Dibango s'est engagé sur plusieurs sujets durant sa vie. "On voit de lui ce côté africain qui rigole tout le temps. Mais c’était quelqu’un de très profond et d’extrêmement intelligent. Très au fait aussi des enjeux géopolitiques en Afrique. Il avait vécu, dans les années 1960, les difficultés du panafricanisme, ce concept qui venait de l’étranger", rappelle le journaliste Yves Bigot à TV5Monde. En 2018 aux côtés de Juliette Binoche en signant une tribune contre le réchauffement climatique, intitulée "Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité", publiée en Une du Monde.

15:00 - L'arrivée de Manu Dibango en France

Né au Cameroun, Manu Dibango aura passé une grande partie de sa vie en France. En 1949 le jeune homme débarque à Marseille, pour ses études, avant de se rendre à Saint-Calais, dans la Sarthe. Il y passe son adolescence, dans une famille d'accueil, où il découvre la musique et les classiques français. "J’ai commencé par le piano puis une clarinette prêtée par un gars de Bessé-sur-Braye" (dans la Sarthe toujours), se souvenait-il dans les colonnes de Ouest-France en 2013. En 1997, attaché à ce département, il fonde le festival de musique Soirs au village, qui perdurera pendant 18 ans.

14:42 - Son bras de fer avec Michael Jackson

La musique de Manu Dibango n'avait pas de frontières. A tel point que certains poids lourds de l'industrie se sont même permises de lui emprunter la mélodie si connue de son tube "Soul Makossa". C'est le cas de Michael Jackson, qui a récupéré le sample de saxophone pour sa chanson "Wanna Be Starting Something", titre extrait de l'album triplement certifié disque de platine "Thriller". S'en suivra un litige entre les deux artistes, le premier accusant le second de plagiat. "Il voyait ça de deux manières : l’une très positive, il découvrait que des musiciens qu’il appréciait savaient qu’il existait ; l’autre avec l’amertume de la spoliation qui le renvoyait au fait d’être un Africain contre Hollywood", se souvient à ce propos le journaliste Yves Bigot sur TV5 Monde.

14:35 - Pas d'hommage pour Manu Dibango

La world music a perdu l'un de ses visages les plus connus et les plus populaires. Après l'annonce de la mort de Manu Dibango, ce mardi matin, l'émotion est vive en France, au Cameroun et dans bien des pays. Toutefois, l'hommage à la légende de l'afro-jazz n'aura pas lieu. Du moins pour le moment. Dans le contexte de pandémie du coronavirus, tous les rassemblements sont interdits. La famille de l'artiste annonce donc qu'un hommage ne sera envisageable qu'une fois la crise passée. La sépulture elle, aura lieu dans l'intimité familiale.

14:32 - Manu Dibango, sur scène jusqu'à la fin

Manu Dibango laisse derrière lui une carrière immense. Il y a quelques mois seulement, le 17 octobre dernier, l'infatigable saxophoniste célébrait ses 60 ans de carrière sur la scène du Grand Rex, à Paris, accompagné par l'Orchestre Lamoureux. Cette année, l'artiste était attendu le 17 avril en Martinique.

14:17 - Les débuts de Manu Dibango

Emmanuel N'Djoké Dibango, alias Manu Dibango, est né le 12 décembre 1933, à Douala, au Cameroun. Ses parents sont protestants, son père, Michel Manfred N'Djoké Dibango, est fonctionnaire issu de l'ethnie Yabassi et sa mère est couturière à la maison, issue de l'ethnie douala. Le jeune artiste fait ses débuts dans la chorale du temple et découvre rapidement la musique française, américaine et cubaine. Douala étant une ville portuaire, il rencontre de nombreuses nationalités.

14:01 - En souvenir de Manu Dibango

Depuis l'annonce de la mort de Manu Dibango, sur les réseaux sociaux ou dans les médias, les hommages à l'artiste et à sa carrière impressionnante sont innombrables. Parmi eux, celui de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), qui a ressorti une archive du saxophoniste de 1973. On le découvre livrant un live enflammé de "Soul Makossa", qui restera dans les mémoires comme étant son plus grand tube.

13:43 - Manu Dibango plagié par Michael Jackson et Rihanna

Le succès de "Soul Makossa" aura un retentissement mondial. Mieux : le mythique sample de saxophone du morceau a même été repris par des poids lourds de la musique internationale : Michael Jackson et Rihanna, rien que ça. Michael Jackson "empruntera" la mélodie pour la chanson "Wanna Be Starting Something", et sera accusé par le musicien camerounais de plagiat. Dans les années 80, l'affaire se clos sur un accord financier entre les deux artistes. Rebelote en 2009, mais cette fois, c'est la chanteuse Rihanna qui reprend la mélodie de "Soul Makossa" de Manu Dibango pour son titre "Don't Stop The Music".

13:29 - L'incroyable succès de "Soul Makossa"

"Soul Makossa" aurait pu ne jamais connaître le succès. Et pour cause, à l'origine, cette chanson n'était que sur la face B d'un 45 tour ! Le musicien L'artiste avait demandé au ministre des Sports du Cameroun s'il pouvait enregistrer une chanson en soutien à l'équipe nationale pour la Coupe d'Afrique des Nations de football. Mais ce n'est pas la chanson prévue à cet effet qui connaitra le plus grand succès, mais bien "Soul Makossa", qui s'écoulera à 50 000 exemplaires en France et fera exploser la notoriété à l'international de Manu Dibango.

13:17 - Manu Dibango, Camerounais et.. Sarthois

Tout au long de sa vie, le lien entre Manu Dibango et la France aura été solide. Il y a presque 70 ans, le jeune Camerounais arrivait en Sarthe, à Saint-Calais, où il a longtemps habité et où il revenait souvent. "Je retourne souvent en Sarthe. J’assiste à la fête du chausson aux pommes à Saint-Calais. J’ai même été intronisé disciple de la rillette. Cela fait 54 ans que je suis en France, ça te marque", confiait-il au Haut Anjou en 2013.

13:06 - Première figure mondiale à succomber au Covid-19

En France, selon le dernier bilan annoncé par le ministre de la Santé Olivier Véran lundi soir, le coronavirus a tué 860 personnes, dont 186 ces dernières 24 heures, et contaminé 19 856 autres. Un bilan qui s'alourdit d'heure en heure et auquel s'est ajouté ce matin une première star mondiale : Manu Dibango. Le saxophoniste et chanteur de 86 ans était atteint du Covid-19 depuis plusieurs jours et avait été hospitalisé.

12:56 - Des milliers d'hommages à Manu Dibango

Sa musique avait traversé les frontières. Depuis l'annonce de la mort de Manu Dibango, il y a quelques heures, sur les réseaux sociaux, l'émotion est vive. Les hommages au saxophoniste et chanteur franco-camerounais se comptent par milliers sur Twitter, où les anonymes comme les personnalités saluent la mémoire de l'artiste. "Quelle tristesse", écrit Nikos Aliagas, quand Franck Riester ajoute : "le monde de la musique perd l'une de ses légendes. La générosité et le talent de Manu Dibango ne connaissaient pas de frontières. Chaque fois qu'il montait sur scène, il se donnait sans retenue à son public pour le faire vibrer d'émotion. Je pense à sa famille et à ses proches."

12:41 - Des obsèques, mais pas d'hommage

La mort de Manu Dibango, décédé du coronavirus ce mardi 24 mars, a suscité une vague d'émotion dans le monde de la musique. Dans son communiqué, la famille du saxophoniste annonce que "les obsèques auront lieu dans la stricte intimité familiale, et un hommage lui sera rendu ultérieurement". Une telle cérémonie est bien sûr impossible dans ce contexte pandémique, tout rassemblement étant interdit pour éviter tout risque de transmission du coronavirus.

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Quelques jours avant sa mort, les proches de Manu Dibango avaient indiqué que le chanteur se reposait et récupérait "dans la sérénité". "Il se réjouit d'avance de vous retrouver prochainement et vous demande, en cette période troublée que nous traversons tous, de bien prendre soin de vous", précisait également le communiqué alors publié, qui se voulait plutôt rassurant. Avec sa disparition, c'est toute la musique qui pleure l'un de ses visages les plus emblématiques. Dès les années 50, Manu Dibango avait réussi à s'imposer sur la scène world, entre soul, jazz et musique africaine. En 1972, il avait composé l'hymne de la Coupe d'Afrique de football, un morceau intitulé "Soul Makossa" et qui deviendra l'un de ses plus grands succès. La chanson sera d'ailleurs reprise par de grands noms de la musique internationale comme Michael Jackson ou, pus récemment, Rihanna. Une carrière immense "dirigée par la passion", comme il l'expliquait à RFI dernièrement. Et jusqu'en octobre dernier, Manu Dibango, infatigable, célébrait ses 60 ans de carrière sur la scène du Grand Rex de Paris, accompagné par l'Orchestre Lamoureux.

Le musicien et chanteur franco-camerounais Manu Dibango laisse derrière lui une carrière immense "dirigée par la passion", comme il l'expliquait au micro de la radio RFI dernièrement. Et jusqu'au 17 octobre dernier, Manu Dibango, infatigable et saxophone à la main, célébrait ses 60 ans de carrière sur la scène du Grand Rex de Paris, accompagné par l'Orchestre Lamoureux. Cette année, le saxophoniste et chanteur devait remonter sur scène en Martinique dès ce 17 avril. En plus de sa vie de musique et de concerts, Manu Dibango s'était engagé en 2018 aux côtés de Juliette Binoche en signant une tribune contre le réchauffement climatique, intitulée "Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité", publiée en Une du Monde.

Avec "Soul Makossa", Manu Dibango a conquis la planète. C'est en effet ce tube, sorti en 1972, qui permet au musicien franco-camerounais de se faire connaître à l'international. A l'origine, cette chanson n'était que la face B d'un 45 tour, porté par un tout autre titre qui doit devenir l'hymne de la Coupe d'Afrique des Nations de football. L'artiste avait en effet sollicité le ministre des Sports du Cameroun pour enregistrer une chanson en soutien à l'équipe nationale. Mais ce n'est pas la chanson prévue que l'on retiendra : "Soul Makossa" s'écoulera à 50 000 exemplaires en France et fera exploser la notoriété de Manu Dibango.

Jusqu'aux Etats-Unis, ou plusieurs artistes s'emparent de la mélodie, notamment Michael Jackson et son "Wanna Be Starting Something", que le musicien camerounais accusera de plagiat. Dans les années 80, le litige se serait terminé par un accord financier entre les deux hommes. Plusieurs années plus tard, en 2009, c'est la chanteuse Rihanna qui sample le "Soul Makossa" de Manu Dibango pour son titre "Don't Stop The Music".

Né en 1933 au Cameroun, Manu Dibango est envoyé en France par ses parents à l'adolescence pour y poursuivre ses études, et il s'initie alors à la mandoline et au piano. Le célèbre artiste camerounais Francis Bebey, qu'il rencontre lors d'un camp de vacances, lui apprend aussi les bases du jazz et le saxophone. Ils forment un groupe ensemble et donnent quelques représentations. Après son échec au bac en 1956, et alors que son père le laisse tomber, Manu Dibango part en Belgique se produire dans des cabarets, notamment fréquentés par la communauté congolaise, si bien que son jazz évolue vers des sons africains. Il rencontre à cette époque le mannequin Coco qu'il épouse en 1957, et Le Grand Kalle qui l'engage dans l'orchestre African Jazz, ce qui le conduit à enregistrer plusieurs disques à succès en Afrique et à partir en tournée au Zaïre en 1961. En 1962, Manu Dibango prend alors la gérance d'un club à Léopoldville et sort "Twist à Léo", avant d'ouvrir son propre établissement au Cameroun en 1963, mais cette entreprise se solde par un échec.

Après son retour en France en 1965, Manu Dibango crée son Big Band en 1967 et participe aux émissions "Pulsations" où il rencontre Dick Rivers et Nino Ferrer, pour qui il sera musicien quelque temps, avant de sortir l'album "Saxy party" en 1969 lui permettant de renouer avec son public africain. En 1972, la chanson "Soul Makossa", succès mondial repris par la suite par Michael Jackson puis Rihanna, emmène Manu Dibango en tournée internationale. Artiste reconnu, Manu Dibango dirige pendant plusieurs années l'orchestre de la Radio Télévision ivoirienne et sort différents albums dont "Home made" en 1978, "Waka Juju" en 1982 et "Afrijazzy" en 1986, tout en collaborant avec de nombreux artistes comme Gainsbourg et Paul Personne. En 1988, il publie son autobiographie "Trois kilos de café".

Depuis les années 1990, Manu Dibango poursuit les enregistrements avec succès, dont "WakafriKa" en 1992, "Négropolitaines" dont le 2e volume lui vaut une Victoire de la musique, "Lamastabastani" en 1996 et "Kamer feeling" en 2001. En 2010, Manu Dibango se voit décerner la Légion d'honneur et en 2019, remonte sur scène pour une tournée anniversaire, célébrant ses 60 ans de carrière. Musicien populaire, connu et reconnu pour sa musique mais aussi pour son humilité, Manu Dibango laisse derrière lui une carrière immense et un sample de saxophone légendaire.

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