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La poétesse américaine Louise Glück, seizième femme à recevoir le prix Nobel de littérature - Le Monde

La poétesse américaine Louise Gluck, en novembre 2014, lors du National Book Awards, à New York.

Une « voix poétique » à la « beauté austère (qui) rend l’existence individuelle universelle ». C’est ce qu’ont récompensé les jurés du prix Nobel de littérature en sacrant la poétesse américaine Louise Glück, le jeudi 8 octobre. Un choix qui devrait provoquer moins de remous que celui, pour l’année 2019, de l’Autrichien Peter Handke. Si ce dernier est incontestablement un grand écrivain et dramaturge, son soutien à l’ancien dirigeant serbe Slobodan Milosevic, poursuivi avant sa mort pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, avait provoqué des protestations jusque dans le comité Nobel, deux ans après le scandale qui avait anéanti l’Aca­démie suédoise et entraîné le report du prix de littérature 2018 (annoncé en même temps que le 2019 et attribué à la polonaise Olga Tokarczuk. En cette 113e édition, Louise Glück est la seizième femme à se voir ainsi couronnée.

Très peu traduite en France, sinon dans des revues spécialisées telle Po&sie, l’écrivaine, âgée de 77 ans, est en revanche tenue outre-Atlantique pour l’une des plus grandes poétesses de langue anglaise de son époque, admirée par nombres d’écrivains, qui ont salué sur Twitter l’annonce de son prix, à l’instar de Daniel Mendelsohn. Elle a d’ailleurs reçu de grands prix littéraires, tels le Pulitzer pour The Wild Iris (1992), le National Book Award pour Faithful and Virtuous Night en 2014, ou celui du Los Angeles Times, en 2012, pour Poems 1962-2012.

Les livres de Louise Gluck, exposés lors de l’annonce du prix Nobel de littérature 2020, à l’Académie suédoise de Stockholm, le 8 octobre 2020.

La publication de poèmes avant ses 20 ans

Née en 1943 à New York, grandie à Long Island et diplômée de l’université de Columbia, Louise Glück a publié ses premiers poèmes avant d’avoir 20 ans. Le site très complet de la Poetry Foundation relève parmi ses qualités remarquables « la précision technique de sa poésie, la sensibilité, l’exploration de la solitude, des relations familiales, du divorce et de la mort (…), ainsi que sa manière de retravailler les mythes grecs et romains comme ceux de Perséphone et de Déméter ».

Le critique spécialiste de poésie du magazine New Yorker estime, pour sa part, que ses poèmes sont des « bulletins flashs sur sa vie intérieure, une région qu’elle examine impitoyablement ». Evoquant des éléments de son existence, comme la mort de sa sœur aînée avant sa naissance, elle « dissèque son autobiographie plus qu’elle ne la raconte, presque comme si les événements de sa vie appartenaient à quelqu’un d’autre ».

On attend de pied ferme la traduction française de ses œuvres tenues pour maîtresse : The Triumph of Achilles (1985), Averno (2006), ou Faithful and Virtuous Night, ou encore son recueil d’essais Proofs and Theories (1994), qui avait été récompensé par le prix PEN/Martha Albrand de non fiction.

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La poétesse américaine Louise Gluck, en novembre 2014, lors du National Book Awards, à New York.

Une « voix poétique » à la « beauté austère (qui) rend l’existence individuelle universelle ». C’est ce qu’ont récompensé les jurés du prix Nobel de littérature en sacrant la poétesse américaine Louise Glück, le jeudi 8 octobre. Un choix qui devrait provoquer moins de remous que celui, pour l’année 2019, de l’Autrichien Peter Handke. Si ce dernier est incontestablement un grand écrivain et dramaturge, son soutien à l’ancien dirigeant serbe Slobodan Milosevic, poursuivi avant sa mort pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, avait provoqué des protestations jusque dans le comité Nobel, deux ans après le scandale qui avait anéanti l’Aca­démie suédoise et entraîné le report du prix de littérature 2018 (annoncé en même temps que le 2019 et attribué à la polonaise Olga Tokarczuk. En cette 113e édition, Louise Glück est la seizième femme à se voir ainsi couronnée.

Très peu traduite en France, sinon dans des revues spécialisées telle Po&sie, l’écrivaine, âgée de 77 ans, est en revanche tenue outre-Atlantique pour l’une des plus grandes poétesses de langue anglaise de son époque, admirée par nombres d’écrivains, qui ont salué sur Twitter l’annonce de son prix, à l’instar de Daniel Mendelsohn. Elle a d’ailleurs reçu de grands prix littéraires, tels le Pulitzer pour The Wild Iris (1992), le National Book Award pour Faithful and Virtuous Night en 2014, ou celui du Los Angeles Times, en 2012, pour Poems 1962-2012.

Les livres de Louise Gluck, exposés lors de l’annonce du prix Nobel de littérature 2020, à l’Académie suédoise de Stockholm, le 8 octobre 2020.

La publication de poèmes avant ses 20 ans

Née en 1943 à New York, grandie à Long Island et diplômée de l’université de Columbia, Louise Glück a publié ses premiers poèmes avant d’avoir 20 ans. Le site très complet de la Poetry Foundation relève parmi ses qualités remarquables « la précision technique de sa poésie, la sensibilité, l’exploration de la solitude, des relations familiales, du divorce et de la mort (…), ainsi que sa manière de retravailler les mythes grecs et romains comme ceux de Perséphone et de Déméter ».

Le critique spécialiste de poésie du magazine New Yorker estime, pour sa part, que ses poèmes sont des « bulletins flashs sur sa vie intérieure, une région qu’elle examine impitoyablement ». Evoquant des éléments de son existence, comme la mort de sa sœur aînée avant sa naissance, elle « dissèque son autobiographie plus qu’elle ne la raconte, presque comme si les événements de sa vie appartenaient à quelqu’un d’autre ».

On attend de pied ferme la traduction française de ses œuvres tenues pour maîtresse : The Triumph of Achilles (1985), Averno (2006), ou Faithful and Virtuous Night, ou encore son recueil d’essais Proofs and Theories (1994), qui avait été récompensé par le prix PEN/Martha Albrand de non fiction.

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