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Affaire Matzneff : Une jurée du Renaudot « regrette le mal que ce prix a pu entraîner » - 20 Minutes

Gabriel Matzneff en 2015 — ANDERSEN ULF/SIPA

Une jurée du prix Renaudot, l’académicienne Dominique Bona, a dit lundi regretter les conséquences qu’a pu avoir la récompense attribuée à Gabriel Matzneff, écrivain qui évoquait publiquement sa pédophilie. Mais ce prix ne doit pas servir de « bouc émissaire ».

Le jury a été visé samedi par un article du New York Times qui rappelait les circonstances du prix Renaudot de l’essai en 2013 pour cet écrivain controversé. Le quotidien américain dénonçait plus largement les conflits d’intérêts manifestes dans les prix littéraires français.

« Je ne sous-estime pas cette affaire »

« Tout ce mal vient de cette affaire Matzneff, qu’on nous reproche vivement », a-t-elle déclaré lundi et à Livres Hebdo, partenaires de la cérémonie du prix 2020. « Pour ma part je ne sous-estime pas cette affaire Matzneff. J’en ressens la violence, j’en assume, je pense que l’ensemble du jury assume, notre responsabilité dans cette histoire-là. Les conséquences de cette affaire ont été bien plus graves que ce que nous pensions », a-t-elle poursuivi.

En janvier 2020, l’éditrice Vanessa Springora a publié Le Consentement, récit de sa relation, alors qu’elle était mineure, avec l’écrivain. « Pour ma part je regrette vivement le mal que ce prix a pu entraîner, je regrette le mal que ça a pu faire à Vanessa Springora, je regrette la blessure infligée aux gens qui se battent pour les associations de défense de l’enfance. Et je regrette aussi le mal que cela a entraîné pour un écrivain qui s’est retrouvé au ban de la société, et victime d’une chasse à l’homme », a poursuivi Dominique Bona, qui siège par ailleurs à l’Académie française.

« Le Renaudot sert de bouc émissaire »

« Je sais bien : en ce moment le Renaudot sert de bouc émissaire un petit peu. C’est une peinture en partie trop sombre », a-t-elle estimé. « On accepte les critiques, on en tient compte, on en parlera. En revanche, qu’on reconnaisse aussi le travail qui est fait au Renaudot, qui est inspiré véritablement par l’amour que nous avons tous pour la littérature. C’est un prix d’écrivains ».

Les deux prix Renaudot ont été remis lundi à des femmes, celui du roman à Marie-Hélène Lafon pour Histoire du fils, et celui de l’essai à la Canadienne Dominique Fortier pour Les Villes de papier : une vie d’Emily Dickinson.

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Gabriel Matzneff en 2015 — ANDERSEN ULF/SIPA

Une jurée du prix Renaudot, l’académicienne Dominique Bona, a dit lundi regretter les conséquences qu’a pu avoir la récompense attribuée à Gabriel Matzneff, écrivain qui évoquait publiquement sa pédophilie. Mais ce prix ne doit pas servir de « bouc émissaire ».

Le jury a été visé samedi par un article du New York Times qui rappelait les circonstances du prix Renaudot de l’essai en 2013 pour cet écrivain controversé. Le quotidien américain dénonçait plus largement les conflits d’intérêts manifestes dans les prix littéraires français.

« Je ne sous-estime pas cette affaire »

« Tout ce mal vient de cette affaire Matzneff, qu’on nous reproche vivement », a-t-elle déclaré lundi et à Livres Hebdo, partenaires de la cérémonie du prix 2020. « Pour ma part je ne sous-estime pas cette affaire Matzneff. J’en ressens la violence, j’en assume, je pense que l’ensemble du jury assume, notre responsabilité dans cette histoire-là. Les conséquences de cette affaire ont été bien plus graves que ce que nous pensions », a-t-elle poursuivi.

En janvier 2020, l’éditrice Vanessa Springora a publié Le Consentement, récit de sa relation, alors qu’elle était mineure, avec l’écrivain. « Pour ma part je regrette vivement le mal que ce prix a pu entraîner, je regrette le mal que ça a pu faire à Vanessa Springora, je regrette la blessure infligée aux gens qui se battent pour les associations de défense de l’enfance. Et je regrette aussi le mal que cela a entraîné pour un écrivain qui s’est retrouvé au ban de la société, et victime d’une chasse à l’homme », a poursuivi Dominique Bona, qui siège par ailleurs à l’Académie française.

« Le Renaudot sert de bouc émissaire »

« Je sais bien : en ce moment le Renaudot sert de bouc émissaire un petit peu. C’est une peinture en partie trop sombre », a-t-elle estimé. « On accepte les critiques, on en tient compte, on en parlera. En revanche, qu’on reconnaisse aussi le travail qui est fait au Renaudot, qui est inspiré véritablement par l’amour que nous avons tous pour la littérature. C’est un prix d’écrivains ».

Les deux prix Renaudot ont été remis lundi à des femmes, celui du roman à Marie-Hélène Lafon pour Histoire du fils, et celui de l’essai à la Canadienne Dominique Fortier pour Les Villes de papier : une vie d’Emily Dickinson.

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