L'ex-présentateur vedette du journal télévisé de TF1, 75 ans, est accusé par une trentaine de femmes de viols, d'agressions et/ou harcèlement sexuel.
Deux nouvelles plaintes ont été déposées et un signalement a été adressé à la justice pour viols et agressions sexuelles, en septembre, selon Libération, qui publie ce lundi ces témoignages accablants dans l'affaire PPDA.
1. Plainte pour agression sexuelle en 2003
L'auteure et journaliste Bénédicte Martin a porté plainte le 12 septembre à Paris pour une agression sexuelle qui aurait eu lieu en 2003, alors qu'elle avait 24 ans. Son témoignage avait déjà été rapporté par Libération en décembre.
Bénédicte Martin vient de publier son premier ouvrage lorsqu'elle est invitée à Vol de nuit, l'émission littéraire diffusée sur TF1 et présentée par Patrick Poivre d'Arvor entre 1999 et 2008.
L'animateur, "qui la couvre d’éloges", lui propose d'assister au tournage d'un journal télévisé de 20 heures. Elle accepte sous la pression de son attachée de presse.
C'est après l'enregistrement du JT, lors duquel on lui donne "la désagréable sensation de faire partie d’un lot de femmes qu’on distillerait chaque jour de la semaine", que l'agression sexuelle se serait déroulée.
Bénédicte Martin est conduite par une assistante de PPDA dans son bureau, où il la fait patienter une demi-heure avant d'arriver. Le journaliste aurait dressé un parallèle entre sa fille et l'anorexie mentale qu'il décèle chez l'écrivaine, avant de se placer derrière elle, de la saisir par la gorge et de l'immobiliser avec une clef de bras, d'après Bénédicte Martin. Elle se serait débattue, il lui aurait remonté la jupe et l'aurait embrassée avant qu'elle n'arrive à s'enfuir.
L'écrivaine raconte à Libération avoir expliqué à son éditeur Frédéric Beigbeder et son attachée de presse les événements, qu'ils auraient minimisés: "Oui, bon, mais il est comme ça, Patrick, tout le monde le sait. Tu t’attendais à quoi? Si tu veux écrire, il y a des passages obligés… Toutes les jeunes filles y sont passées. Ton livre marche très bien. De quoi tu te plains?".
2. Signalement pour viol en 2000
La deuxième femme à témoigner auprès du média est une auteure restée anonyme pour protéger la parution à venir d'un de ses romans. Elle a écrit au procureur de la République le 12 septembre pour raconter le viol qui aurait été commis en 2000 par Patrick Poivre d'Arvor.
Comme Bénédicte Martin, Juliette (le prénom a été modifié) est invitée à l'émission Vol de nuit puis est entraînée dans le bureau de PPDA.
Selon ses dires, il l'aurait plaquée à une table, lui aurait relevé la jupe, introduit son sexe et éjaculé tout de suite en elle alors qu'elle n'aurait pas pu bouger, tétanisée.
Auprès de Libération, Juliette raconte un "détail immonde et révélateur": à côté de PPDA se trouve une boîte de lingettes, pour qu'ils se nettoient. Une pratique qui lui paraît régulière, organisée, hygiénique.
Elle a l'impression d'être "un bout de viande dont on se sert", que les viols seraient pour le présentateur une "manière de marquer son territoire", agrémentés d'échanges de bons procédés pour s'assurer du silence et de la domination psychologique de ses victimes présumées.
3. Plainte pour viol en 1985 et agression sexuelle en 1991 ou 1992
La troisième femme à témoigner est l'écrivaine Margot Cauquil-Gleizes, qui s'appelait alors Anne, et dont le récit avait déjà été partiellement relaté dans Libération en novembre sous le prénom Amélie.
Elle a déposé une plainte le 9 septembre à Paris pour un viol qui aurait été commis en 1983 et une agression sexuelle en 1991 ou 1992.
Anne Cauquil-Gleizes a 16 ans lorsqu'elle contacte PPDA pour qu'il lise ses écrits. Il l'invite quelques mois plus tard dans un hôtel à Sète. Elle est conduite dans sa chambre mais "n'ose pas refuser". Immédiatement, "il me bascule sur le lit, me déshabille, me pénètre. Ça dure cinq minutes à peine. Je reste complètement passive, je ne comprends pas ce qui m’arrive".
Anne Cauquil-Gleizes raconte à Libération que PPDA serait allé se doucher avant de lui dire: "Maintenant, mademoiselle, j'ai à faire, j'ai des rendez-vous". Il n'aurait même pas touché la pochette contenant les écrits de l'adolescente, la raison officielle de ce rendez-vous.
"Après la rencontre à Sète, j’ai continué à lui envoyer des textes. Dès que j’avais un relâchement de quelques semaines, il m’appelait, comme on entretient son sérail." Quelques années plus tard, Anne Cauquil-Gleizes, qui a depuis changé de prénom pour Margot et souffre d'une dépression, reprend rendez-vous avec Patrick Poivre d'Arvor.
Il lui fait le "coup du plateau": l'invite au tournage du JT puis elle est amenée par une de ses secrétaires dans son bureau. À peine arrivé, il lui aurait dit: "Ce journal a vraiment été très difficile, vous me feriez bien une petite gâterie?", avant de sortir son sexe de son pantalon. Anne Cauquil-Gleizes aurait hurlé, ce à quoi PPDA aurait rétorqué: "Dans ce cas-là, mademoiselle, bonsoir".
"Comme il n’est pas violent, il enrobe tout avec un certain charme, il se sert, on n’est qu’un morceau de viande. Il m’a fallu 37 ans pour mettre le mot juste sur ce qui m’est arrivé. Et c’est la police, lorsque je dépose dans la première enquête préliminaire, qui m’en a fait prendre conscience."
Où en est l'enquête?
Patrick Poivre d'Arvor a été entendu en audition libre en juillet dans le cadre d'une enquête ouverte pour viols et agressions sexuelles où au moins sept femmes ont témoigné, a appris mardi 20 septembre l'AFP de sources judiciaire et proche du dossier.
L'ex-présentateur vedette du journal télévisé de TF1, qui conteste ces accusations et dont les avocats n'étaient pas joignables dans l'immédiat ce mardi, est visé par deux enquêtes à Nanterre.
Première enquête
La première, menée par le parquet, a été ouverte à la suite de deux plaintes en décembre 2021, l'une pour viol en 1985 et l'autre pour agression sexuelle en 2013. Ces faits apparaissent prescrits.
Dans le cadre de cette affaire, au moins sept femmes, âgées d'une vingtaine à une soixantaine d'années ont témoigné cet été, a précisé à l'AFP une source proche du dossier. Au moins trois d'entre elles ont porté plainte.
Seconde enquête
Une seconde enquête est en cours, confiée à un juge d'instruction et portant sur les accusations de viols de l'écrivaine Florence Porcel.
Florence Porcel, aujourd'hui âgée de 39 ans, est la première femme à avoir porté plainte en février 2021. Elle accuse Patrick Poivre d'Arvor de l'avoir forcée à un rapport sexuel en 2004 et à une fellation en 2009.
Une enquête préliminaire s'en était suivie et avait recueilli le témoignage de 22 autres femmes pour viols, agressions sexuelles et/ou harcèlement sexuel. L'enquête avait été classée sans suite en juin 2021, majoritairement pour prescription.
Florence Porcel avait alors de nouveau porté plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, pour obtenir l'ouverture d'une nouvelle enquête confiée à des juges d'instruction.
Contourner la prescription
Fin juin, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a étendu le champ de ces investigations aux faits apparaissant prescrits.
L'abandon des poursuites n'est pas inéluctable et le point de départ de la période pendant laquelle la justice peut enquêter peut, dans certains cas, être reporté. C'est notamment le cas si les enquêteurs déterminent que les faits incriminés se sont répétés en une série.
Autrement dit, l'enquête visant Patrick Poivre d'Arvor a changé d'approche. Les juges analysent désormais les accusations de viol qui lui sont reprochées dans leur ensemble pour déterminer leur éventuel caractère sériel, qui permettrait de contourner leur prescription.
L'ex-présentateur vedette du journal télévisé de TF1, 75 ans, est accusé par une trentaine de femmes de viols, d'agressions et/ou harcèlement sexuel.
Deux nouvelles plaintes ont été déposées et un signalement a été adressé à la justice pour viols et agressions sexuelles, en septembre, selon Libération, qui publie ce lundi ces témoignages accablants dans l'affaire PPDA.
1. Plainte pour agression sexuelle en 2003
L'auteure et journaliste Bénédicte Martin a porté plainte le 12 septembre à Paris pour une agression sexuelle qui aurait eu lieu en 2003, alors qu'elle avait 24 ans. Son témoignage avait déjà été rapporté par Libération en décembre.
Bénédicte Martin vient de publier son premier ouvrage lorsqu'elle est invitée à Vol de nuit, l'émission littéraire diffusée sur TF1 et présentée par Patrick Poivre d'Arvor entre 1999 et 2008.
L'animateur, "qui la couvre d’éloges", lui propose d'assister au tournage d'un journal télévisé de 20 heures. Elle accepte sous la pression de son attachée de presse.
C'est après l'enregistrement du JT, lors duquel on lui donne "la désagréable sensation de faire partie d’un lot de femmes qu’on distillerait chaque jour de la semaine", que l'agression sexuelle se serait déroulée.
Bénédicte Martin est conduite par une assistante de PPDA dans son bureau, où il la fait patienter une demi-heure avant d'arriver. Le journaliste aurait dressé un parallèle entre sa fille et l'anorexie mentale qu'il décèle chez l'écrivaine, avant de se placer derrière elle, de la saisir par la gorge et de l'immobiliser avec une clef de bras, d'après Bénédicte Martin. Elle se serait débattue, il lui aurait remonté la jupe et l'aurait embrassée avant qu'elle n'arrive à s'enfuir.
L'écrivaine raconte à Libération avoir expliqué à son éditeur Frédéric Beigbeder et son attachée de presse les événements, qu'ils auraient minimisés: "Oui, bon, mais il est comme ça, Patrick, tout le monde le sait. Tu t’attendais à quoi? Si tu veux écrire, il y a des passages obligés… Toutes les jeunes filles y sont passées. Ton livre marche très bien. De quoi tu te plains?".
2. Signalement pour viol en 2000
La deuxième femme à témoigner auprès du média est une auteure restée anonyme pour protéger la parution à venir d'un de ses romans. Elle a écrit au procureur de la République le 12 septembre pour raconter le viol qui aurait été commis en 2000 par Patrick Poivre d'Arvor.
Comme Bénédicte Martin, Juliette (le prénom a été modifié) est invitée à l'émission Vol de nuit puis est entraînée dans le bureau de PPDA.
Selon ses dires, il l'aurait plaquée à une table, lui aurait relevé la jupe, introduit son sexe et éjaculé tout de suite en elle alors qu'elle n'aurait pas pu bouger, tétanisée.
Auprès de Libération, Juliette raconte un "détail immonde et révélateur": à côté de PPDA se trouve une boîte de lingettes, pour qu'ils se nettoient. Une pratique qui lui paraît régulière, organisée, hygiénique.
Elle a l'impression d'être "un bout de viande dont on se sert", que les viols seraient pour le présentateur une "manière de marquer son territoire", agrémentés d'échanges de bons procédés pour s'assurer du silence et de la domination psychologique de ses victimes présumées.
3. Plainte pour viol en 1985 et agression sexuelle en 1991 ou 1992
La troisième femme à témoigner est l'écrivaine Margot Cauquil-Gleizes, qui s'appelait alors Anne, et dont le récit avait déjà été partiellement relaté dans Libération en novembre sous le prénom Amélie.
Elle a déposé une plainte le 9 septembre à Paris pour un viol qui aurait été commis en 1983 et une agression sexuelle en 1991 ou 1992.
Anne Cauquil-Gleizes a 16 ans lorsqu'elle contacte PPDA pour qu'il lise ses écrits. Il l'invite quelques mois plus tard dans un hôtel à Sète. Elle est conduite dans sa chambre mais "n'ose pas refuser". Immédiatement, "il me bascule sur le lit, me déshabille, me pénètre. Ça dure cinq minutes à peine. Je reste complètement passive, je ne comprends pas ce qui m’arrive".
Anne Cauquil-Gleizes raconte à Libération que PPDA serait allé se doucher avant de lui dire: "Maintenant, mademoiselle, j'ai à faire, j'ai des rendez-vous". Il n'aurait même pas touché la pochette contenant les écrits de l'adolescente, la raison officielle de ce rendez-vous.
"Après la rencontre à Sète, j’ai continué à lui envoyer des textes. Dès que j’avais un relâchement de quelques semaines, il m’appelait, comme on entretient son sérail." Quelques années plus tard, Anne Cauquil-Gleizes, qui a depuis changé de prénom pour Margot et souffre d'une dépression, reprend rendez-vous avec Patrick Poivre d'Arvor.
Il lui fait le "coup du plateau": l'invite au tournage du JT puis elle est amenée par une de ses secrétaires dans son bureau. À peine arrivé, il lui aurait dit: "Ce journal a vraiment été très difficile, vous me feriez bien une petite gâterie?", avant de sortir son sexe de son pantalon. Anne Cauquil-Gleizes aurait hurlé, ce à quoi PPDA aurait rétorqué: "Dans ce cas-là, mademoiselle, bonsoir".
"Comme il n’est pas violent, il enrobe tout avec un certain charme, il se sert, on n’est qu’un morceau de viande. Il m’a fallu 37 ans pour mettre le mot juste sur ce qui m’est arrivé. Et c’est la police, lorsque je dépose dans la première enquête préliminaire, qui m’en a fait prendre conscience."
Où en est l'enquête?
Patrick Poivre d'Arvor a été entendu en audition libre en juillet dans le cadre d'une enquête ouverte pour viols et agressions sexuelles où au moins sept femmes ont témoigné, a appris mardi 20 septembre l'AFP de sources judiciaire et proche du dossier.
L'ex-présentateur vedette du journal télévisé de TF1, qui conteste ces accusations et dont les avocats n'étaient pas joignables dans l'immédiat ce mardi, est visé par deux enquêtes à Nanterre.
Première enquête
La première, menée par le parquet, a été ouverte à la suite de deux plaintes en décembre 2021, l'une pour viol en 1985 et l'autre pour agression sexuelle en 2013. Ces faits apparaissent prescrits.
Dans le cadre de cette affaire, au moins sept femmes, âgées d'une vingtaine à une soixantaine d'années ont témoigné cet été, a précisé à l'AFP une source proche du dossier. Au moins trois d'entre elles ont porté plainte.
Seconde enquête
Une seconde enquête est en cours, confiée à un juge d'instruction et portant sur les accusations de viols de l'écrivaine Florence Porcel.
Florence Porcel, aujourd'hui âgée de 39 ans, est la première femme à avoir porté plainte en février 2021. Elle accuse Patrick Poivre d'Arvor de l'avoir forcée à un rapport sexuel en 2004 et à une fellation en 2009.
Une enquête préliminaire s'en était suivie et avait recueilli le témoignage de 22 autres femmes pour viols, agressions sexuelles et/ou harcèlement sexuel. L'enquête avait été classée sans suite en juin 2021, majoritairement pour prescription.
Florence Porcel avait alors de nouveau porté plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, pour obtenir l'ouverture d'une nouvelle enquête confiée à des juges d'instruction.
Contourner la prescription
Fin juin, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a étendu le champ de ces investigations aux faits apparaissant prescrits.
L'abandon des poursuites n'est pas inéluctable et le point de départ de la période pendant laquelle la justice peut enquêter peut, dans certains cas, être reporté. C'est notamment le cas si les enquêteurs déterminent que les faits incriminés se sont répétés en une série.
Autrement dit, l'enquête visant Patrick Poivre d'Arvor a changé d'approche. Les juges analysent désormais les accusations de viol qui lui sont reprochées dans leur ensemble pour déterminer leur éventuel caractère sériel, qui permettrait de contourner leur prescription.
Bagikan Berita Ini
0 Response to ""Il me bascule sur le lit, me déshabille, me pénètre": ce que l'on sait sur les nouvelles plaintes pour viols contre PPDA - Nice matin"
Post a Comment