Les humoristes l’avaient qualifié de procès « le plus blanc » qu’aient connu les Etats-Unis. Il a opposé la blonde et riche actrice Gwyneth Paltrow, 50 ans, à un opticien de 76 ans, Terry Sanderson, à propos d’une collision de ski en 2016 à Park City, l’une des stations les plus cossues du pays. Décor : l’Utah, sa poudreuse, et ses 3,4 millions d’habitants, à 66 % mormons, qui se sont demandé pourquoi l’affaire amusait autant leurs compatriotes.
Le procès, qui a duré plus d’une semaine devant le tribunal de Park City, s’est conclu jeudi 30 mars par la victoire complète de la star. Le jury a reconnu le retraité Terry Sanderson entièrement responsable de l’accident bien qu’il lui ait valu un traumatisme crânien et quatre côtes cassées. Sa demande d’indemnités, d’un montant de 300 000 dollars (un peu plus de 275 000 euros), a été rejetée. L’actrice, qui est aussi directrice d’une compagnie de produits de bien-être, avait déposé une plainte concurrente, pour un dollar symbolique. Interrogée à la barre sur le préjudice subi, elle a répondu qu’elle avait « perdu une demi-journée de ski ».
Le 26 février 2016, Gwyneth Paltrow prenait une leçon de ski avec un moniteur (payé 4 900 dollars la journée, comme les deux instructeurs des enfants) à Deer Valley Resort, un endroit où l’on peut boire du champagne dans des yourtes à 2 100 m d’altitude mais pas faire de snowboard. La collision ne s’est pas déroulée sur une piste noire, ni même bleue, mais sur la quasi-platitude de la piste pour débutants « Bandana Ski Run ».
Dilemme classique : qui croire ?
Gwyneth Paltrow a affirmé que l’opticien l’avait percutée par-derrière ; elle a tout de suite cru à une agression sexuelle. L’opticien a témoigné que l’actrice l’avait envoyé « valser » – impossible, a rétorqué un expert, il aurait fallu qu’elle dévale la pente à 50 km/h. Les deux protagonistes ont prétendu se trouver en aval, dans la pente, et donc dans leur droit, en vertu du code de bonne conduite du skieur.
Aucune body caméra n’ayant enregistré l’accident, les jurés ont été livrés au dilemme classique « il dit/elle dit » : qui croire ? Face à l’héroïne du film Shakespeare in Love (1998), il est vite apparu que l’opticien à la barbichette grise n’avait guère de chance. Le septuagénaire a eu beau expliquer avoir perdu goût à la vie depuis lors – lui qui aimait les dégustations de vins n’y prend plus aucun plaisir –, la plainte ne lui a valu aucune compassion.
Même son avocate, Kristin Van Orman, n’a pas eu l’air de prendre son rôle au sérieux. En fait d’interrogatoire, elle a échangé des compliments avec l’actrice et comparé leurs tailles respectives, 1,77 mètre pour Paltrow. « Je suis jalouse, a-t-elle prétendu. Avec des talons de 10 centimètres, j’arrive tout juste à 1,65 mètre. » La star a fait mine d’avoir remarqué les « très jolies » chaussures de la partie adverse. L’échange a fait de Me Van Orman la starlette du jour sur YouTube.
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Read AgainLes humoristes l’avaient qualifié de procès « le plus blanc » qu’aient connu les Etats-Unis. Il a opposé la blonde et riche actrice Gwyneth Paltrow, 50 ans, à un opticien de 76 ans, Terry Sanderson, à propos d’une collision de ski en 2016 à Park City, l’une des stations les plus cossues du pays. Décor : l’Utah, sa poudreuse, et ses 3,4 millions d’habitants, à 66 % mormons, qui se sont demandé pourquoi l’affaire amusait autant leurs compatriotes.
Le procès, qui a duré plus d’une semaine devant le tribunal de Park City, s’est conclu jeudi 30 mars par la victoire complète de la star. Le jury a reconnu le retraité Terry Sanderson entièrement responsable de l’accident bien qu’il lui ait valu un traumatisme crânien et quatre côtes cassées. Sa demande d’indemnités, d’un montant de 300 000 dollars (un peu plus de 275 000 euros), a été rejetée. L’actrice, qui est aussi directrice d’une compagnie de produits de bien-être, avait déposé une plainte concurrente, pour un dollar symbolique. Interrogée à la barre sur le préjudice subi, elle a répondu qu’elle avait « perdu une demi-journée de ski ».
Le 26 février 2016, Gwyneth Paltrow prenait une leçon de ski avec un moniteur (payé 4 900 dollars la journée, comme les deux instructeurs des enfants) à Deer Valley Resort, un endroit où l’on peut boire du champagne dans des yourtes à 2 100 m d’altitude mais pas faire de snowboard. La collision ne s’est pas déroulée sur une piste noire, ni même bleue, mais sur la quasi-platitude de la piste pour débutants « Bandana Ski Run ».
Dilemme classique : qui croire ?
Gwyneth Paltrow a affirmé que l’opticien l’avait percutée par-derrière ; elle a tout de suite cru à une agression sexuelle. L’opticien a témoigné que l’actrice l’avait envoyé « valser » – impossible, a rétorqué un expert, il aurait fallu qu’elle dévale la pente à 50 km/h. Les deux protagonistes ont prétendu se trouver en aval, dans la pente, et donc dans leur droit, en vertu du code de bonne conduite du skieur.
Aucune body caméra n’ayant enregistré l’accident, les jurés ont été livrés au dilemme classique « il dit/elle dit » : qui croire ? Face à l’héroïne du film Shakespeare in Love (1998), il est vite apparu que l’opticien à la barbichette grise n’avait guère de chance. Le septuagénaire a eu beau expliquer avoir perdu goût à la vie depuis lors – lui qui aimait les dégustations de vins n’y prend plus aucun plaisir –, la plainte ne lui a valu aucune compassion.
Même son avocate, Kristin Van Orman, n’a pas eu l’air de prendre son rôle au sérieux. En fait d’interrogatoire, elle a échangé des compliments avec l’actrice et comparé leurs tailles respectives, 1,77 mètre pour Paltrow. « Je suis jalouse, a-t-elle prétendu. Avec des talons de 10 centimètres, j’arrive tout juste à 1,65 mètre. » La star a fait mine d’avoir remarqué les « très jolies » chaussures de la partie adverse. L’échange a fait de Me Van Orman la starlette du jour sur YouTube.
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