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«Wonka» avec Timothée Chalamet, tartine de déconfiture - Libération

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Le préquel de Paul King, centré sur la jeunesse du personnage de Roald Dahl, construit un pur mythe libéral en rajoutant du sucre au sucre.

Film de, plein d’enrobage et de peu de teneur, Wonka de Paul King est dans une certaine mesure un plaisir, mais aussi une frustration. Paradoxal, le film parle à chaque seconde de génie et d’innovation sans fabriquer tellement de nouveau ; il fait l’éloge du divertissement, de sa chaleur quand les temps sont durs, sans vraiment réchauffer le cœur. Ça se mange, et c’est fait pour ça, mais ça n’a pas le goût du chocolat Wonka. Qu’est-ce qui manque ? Pas grand-chose, ou rien, c’est le problème. Le comble, pour un enfant ou un chocolatier, ne serait-il pas d’être comblé ?

Mirage qui sait faire des claquettes

En appliquant au personnage de Roald Dahl (ou à sa version franchisée dans l’usine de ses ayants droit) les catégories narratives développées par les studios des films de comics et de super-héros – le prequel, l’origin story – pour raconter, sous forme de film musical, la jeunesse du confiseur au moment où il fait advenir sa propre destinée – des années avant le ticket d’or et la visite du petit Charlie –, le réalisateur Paul King rajoute surtout du sucre au sucre. Il souffre sans doute de la comparaison avec le souvenir du Charlie et la chocolaterie de Tim Burton (un de ses meilleurs films, des plus faux et des plus sincères à la fois), où la bonbonnière généralisée, post-psychédélique, angoissante, de son Willy Wonka très bizarre et sans âge, allégorisait sur plusieurs niveaux : compensation démesurée d’une enfance sans sucrerie ni émotion ; revendication du chocolat d’auteur

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