LA LISTE DE LA MATINALE
Cette deuxième semaine d’exploitation de l’année 2024 se révèle maigre en matière de sorties. Un motif y émerge : la condition malheureuse des enfants, tour à tour abandonnés (Scrapper), contraints par la misère (Si seulement je pouvais hiberner) ou victimes de la turpitude des adultes (Un silence).
A voir
« Scrapper » : une fillette abandonnée apprend la vie à son père immature
Dans une banlieue ouvrière de Londres, Georgie (Lola Campbell), 12 ans, vit seule dans la petite maison qu’elle a toujours occupée avec sa mère, récemment emportée par la maladie. Depuis, la fillette se débrouille, trompe les services sociaux en faisant croire à la présence d’un oncle à ses côtés et, pour subvenir aux besoins quotidiens, chaparde des bicyclettes avec l’aide de son meilleur ami, Ali (Alin Uzun). C’est cette jeune héroïne qui, dans Scrapper, premier long-métrage de la Britannique Charlotte Regan, mène la danse, donne le ton, détermine le point de vue du film qui tient ainsi le drame à distance. Et produit, à la place, une fantaisie mâtinée de gravité, à mi-chemin entre la bande dessinée, le conte et la comédie sociale.
Et puis, sans crier gare, son père revient. Elle ne peut cependant se résoudre à le chasser et consent, mine renfrognée, à l’accueillir chez elle. La suite, on la connaît, qui s’attachera à décrire l’itinéraire semé d’embûches, d’incompréhension, d’échecs et de petites victoires auquel devra se frotter ce père tardif et adulescent, pour parvenir à apprivoiser, puis conquérir sa fille, plus adulte que lui. Georgie trouve en Lola Campbell une interprète aussi touchante qu’irrésistible, dont émane quelque chose de merveilleux qui fait tout le charme du film. V. Cau.
Pourquoi pas
« Making of » : le cinéma, ou la tragi-comédie névrotique
Dans la série le cinéma réfléchit le cinéma, Cédric Kahn, tout juste sorti du Procès Goldman, propose cette comédie sociale multiprise. Simon (Denis Podalydès) est un réalisateur qui se lance dans le tournage d’une fiction portant sur le combat d’ouvriers luttant pour sauver leur usine de la fermeture et la reprendre en autogestion. Assez rapidement toutefois, le champ de la lutte s’étend au tournage lui-même. Sous-financé au départ, le film fait en effet les frais d’un producteur foireux (Xavier Beauvois, parfait) qui promet beaucoup, tient assez peu, et finit par s’éclipser dans la nature quand la situation devient ingérable.
Il vous reste 70% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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Cette deuxième semaine d’exploitation de l’année 2024 se révèle maigre en matière de sorties. Un motif y émerge : la condition malheureuse des enfants, tour à tour abandonnés (Scrapper), contraints par la misère (Si seulement je pouvais hiberner) ou victimes de la turpitude des adultes (Un silence).
A voir
« Scrapper » : une fillette abandonnée apprend la vie à son père immature
Dans une banlieue ouvrière de Londres, Georgie (Lola Campbell), 12 ans, vit seule dans la petite maison qu’elle a toujours occupée avec sa mère, récemment emportée par la maladie. Depuis, la fillette se débrouille, trompe les services sociaux en faisant croire à la présence d’un oncle à ses côtés et, pour subvenir aux besoins quotidiens, chaparde des bicyclettes avec l’aide de son meilleur ami, Ali (Alin Uzun). C’est cette jeune héroïne qui, dans Scrapper, premier long-métrage de la Britannique Charlotte Regan, mène la danse, donne le ton, détermine le point de vue du film qui tient ainsi le drame à distance. Et produit, à la place, une fantaisie mâtinée de gravité, à mi-chemin entre la bande dessinée, le conte et la comédie sociale.
Et puis, sans crier gare, son père revient. Elle ne peut cependant se résoudre à le chasser et consent, mine renfrognée, à l’accueillir chez elle. La suite, on la connaît, qui s’attachera à décrire l’itinéraire semé d’embûches, d’incompréhension, d’échecs et de petites victoires auquel devra se frotter ce père tardif et adulescent, pour parvenir à apprivoiser, puis conquérir sa fille, plus adulte que lui. Georgie trouve en Lola Campbell une interprète aussi touchante qu’irrésistible, dont émane quelque chose de merveilleux qui fait tout le charme du film. V. Cau.
Pourquoi pas
« Making of » : le cinéma, ou la tragi-comédie névrotique
Dans la série le cinéma réfléchit le cinéma, Cédric Kahn, tout juste sorti du Procès Goldman, propose cette comédie sociale multiprise. Simon (Denis Podalydès) est un réalisateur qui se lance dans le tournage d’une fiction portant sur le combat d’ouvriers luttant pour sauver leur usine de la fermeture et la reprendre en autogestion. Assez rapidement toutefois, le champ de la lutte s’étend au tournage lui-même. Sous-financé au départ, le film fait en effet les frais d’un producteur foireux (Xavier Beauvois, parfait) qui promet beaucoup, tient assez peu, et finit par s’éclipser dans la nature quand la situation devient ingérable.
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