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Cannes 2024, jour 5 : Jacques Audiard au top, Rachida Dati jamais loin - Télérama.fr

Ouf, après plusieurs jours sans rien de mirifique à se mettre sous la dent, le film de Jacques Audiard fait figure de possible favori... en attendant la suite. Pendant ce temps-là, Rachida Dati se démultiplie.

A gauche, la ministre de la Culture, Rachida Dati, avec les acteurs du film de Jacques Audiard, “Emilia Perez”: Selena Gomez, Edgar Ramirez et Zoe Saldana, samedi à Cannes.

A gauche, la ministre de la Culture, Rachida Dati, avec les acteurs du film de Jacques Audiard, “Emilia Perez”: Selena Gomez, Edgar Ramirez et Zoe Saldana, samedi à Cannes. Photo Loïc Venance/AFP

Publié le 19 mai 2024 à 18h12

Un favori pour la Palme ? Le film de Jacques Audiard était présenté samedi soir en compétition à l’issue d’une prestigieuse montée des marches où se sont succédé Justine Triet, Salma Hayek ou encore Carla Bruni. Ce « thriller-novela musical » a été bombardé favori pour la Palme d’or, en l’état de la compétition, par plusieurs médias français, comme Le Parisien. La presse étrangère répond beaucoup plus timidement, et on cherche encore à savoir ce que vont penser les Mexicains de cet Emilia Pérez et de ce réalisateur français qui met en scène le narcotrafic, la pauvreté ou encore les disparitions à répétition dans leur pays. En attendant, vous pouvez relire notre série sur la genèse du projet.

Rachida Dati partout. La nouvelle ministre de la Culture occupe tous les terrains ce week-end et n’a pas peur d’envoyer des messages contradictoires. D’abord, elle annonce que la présence d’un « responsable enfants » sera obligatoire dès cet été sur chaque tournage employant des mineurs. La mesure – demandée entre autres par Judith Godrèche – conditionnera d’éventuelles aides publiques. Mais plus tard, Rachida Dati a pris le temps de remercier publiquement Dominique Boutonnat pour « son travail excellent en faveur du Centre national du cinéma ». L’homme est pourtant au cœur de nombreuses critiques quant à son maintien à la tête du CNC alors qu’il doit être jugé en juin pour agressions sexuelles avec ascendant. La mobilisation collective, comme la prudence des autres responsables du CNC n’a pas échaudé la ministre. Rachida Dati a fini la journée dans le glamour, en accueillant sur les marches du Palais des festivals l’équipe de Jacques Audiard, à faire la bise à Selena Gomez. Elle sait décidément être là où on ne l’attend pas.

Cinquante ans de prix œcuménique. En 1974, le premier jury œcuménique a récompensé Tous les autres s’appellent Ali, de Rainer Werner Fassbinder, qui dénonçait le racisme à travers l’histoire d’amour entre une Allemande et un immigré marocain plus jeune qu’elle. « Un choix qui a surpris de la part d’un jury lié aux Églises mais qui lui a valu, du même coup, un grand respect, rappelle Jean-Luc Gadreau, pasteur, critique cinéma et membre du jury. Si pour beaucoup la fonction première du cinéma est le divertissement, les films sont de plus en plus des œuvres témoins de la société dont elles parlent, un “œil ouvert sur le monde”. » Le 50ᵉ prix œcuménique de Cannes sera remis samedi 25 mai.

Collages colère. Le collectif Tapis rouge, colère noire a tapissé Cannes d’affiches durant la nuit. Ils dénoncent entre autres le bilan carbone du Festival, l’absence de résonance de #MeToo sur la Croisette, la guerre à Gaza et demandent le départ de Thierry Frémaux.

Les critiques

Emilia Pérez, de Jacques Audiard ► Le cinéaste français a dévoilé son insensée comédie musicale sur la transition d’un narcotrafiquant mexicain. Il étonne et, finalement, convainc dans un registre qui lui était jusque-là totalement étranger.

En compétition. Sortie le 28 août.

Caught by the Tides, de Jia Zhang-ke ► Pour raconter l’effarante course au capitalisme et à la technologie de son pays depuis un quart de siècle, le maître chinois revisite son œuvre, et se surpasse.

En compétition

The Surfer, de Lorcan Finnegan ► Après l’oppressant Vivarium, le réalisateur irlandais prend un malin plaisir à mettre en scène, façon série B, le calvaire, puis la revanche, d’un père (Nicolas Cage) victime de locaux bas du front sous le soleil d’Australie.

Hors compétition

Le Procès du chien, de Laetitia Dosch ► En organisant dans son premier film le procès d’un canidé, l’actrice-réalisatrice mise sur la farce, tendance énergique. Et, tout en parlant de sujets sérieux, réussit à faire rire. À Cannes, c’est déjà beaucoup.

Un certain regard. Sortie le 11 septembre.

La photo du jour

L’actrice et réalisatrice Noémie Merlant présente à Cannes son film “Les Femmes au balcon”, en Séances de Minuit.

L’actrice et réalisatrice Noémie Merlant présente à Cannes son film “Les Femmes au balcon”, en Séances de Minuit. Photo Yann Rabanier pour Télérama

La vidéo du jour

Festival de Cannes 2024

Critiques des films en compétition, rencontres des cinéastes, du jury, des révélations… Télérama vous fait vivre la 77e édition du Festival de Cannes, du 14 au 25 mai.

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Ouf, après plusieurs jours sans rien de mirifique à se mettre sous la dent, le film de Jacques Audiard fait figure de possible favori... en attendant la suite. Pendant ce temps-là, Rachida Dati se démultiplie.

A gauche, la ministre de la Culture, Rachida Dati, avec les acteurs du film de Jacques Audiard, “Emilia Perez”: Selena Gomez, Edgar Ramirez et Zoe Saldana, samedi à Cannes.

A gauche, la ministre de la Culture, Rachida Dati, avec les acteurs du film de Jacques Audiard, “Emilia Perez”: Selena Gomez, Edgar Ramirez et Zoe Saldana, samedi à Cannes. Photo Loïc Venance/AFP

Publié le 19 mai 2024 à 18h12

Un favori pour la Palme ? Le film de Jacques Audiard était présenté samedi soir en compétition à l’issue d’une prestigieuse montée des marches où se sont succédé Justine Triet, Salma Hayek ou encore Carla Bruni. Ce « thriller-novela musical » a été bombardé favori pour la Palme d’or, en l’état de la compétition, par plusieurs médias français, comme Le Parisien. La presse étrangère répond beaucoup plus timidement, et on cherche encore à savoir ce que vont penser les Mexicains de cet Emilia Pérez et de ce réalisateur français qui met en scène le narcotrafic, la pauvreté ou encore les disparitions à répétition dans leur pays. En attendant, vous pouvez relire notre série sur la genèse du projet.

Rachida Dati partout. La nouvelle ministre de la Culture occupe tous les terrains ce week-end et n’a pas peur d’envoyer des messages contradictoires. D’abord, elle annonce que la présence d’un « responsable enfants » sera obligatoire dès cet été sur chaque tournage employant des mineurs. La mesure – demandée entre autres par Judith Godrèche – conditionnera d’éventuelles aides publiques. Mais plus tard, Rachida Dati a pris le temps de remercier publiquement Dominique Boutonnat pour « son travail excellent en faveur du Centre national du cinéma ». L’homme est pourtant au cœur de nombreuses critiques quant à son maintien à la tête du CNC alors qu’il doit être jugé en juin pour agressions sexuelles avec ascendant. La mobilisation collective, comme la prudence des autres responsables du CNC n’a pas échaudé la ministre. Rachida Dati a fini la journée dans le glamour, en accueillant sur les marches du Palais des festivals l’équipe de Jacques Audiard, à faire la bise à Selena Gomez. Elle sait décidément être là où on ne l’attend pas.

Cinquante ans de prix œcuménique. En 1974, le premier jury œcuménique a récompensé Tous les autres s’appellent Ali, de Rainer Werner Fassbinder, qui dénonçait le racisme à travers l’histoire d’amour entre une Allemande et un immigré marocain plus jeune qu’elle. « Un choix qui a surpris de la part d’un jury lié aux Églises mais qui lui a valu, du même coup, un grand respect, rappelle Jean-Luc Gadreau, pasteur, critique cinéma et membre du jury. Si pour beaucoup la fonction première du cinéma est le divertissement, les films sont de plus en plus des œuvres témoins de la société dont elles parlent, un “œil ouvert sur le monde”. » Le 50ᵉ prix œcuménique de Cannes sera remis samedi 25 mai.

Collages colère. Le collectif Tapis rouge, colère noire a tapissé Cannes d’affiches durant la nuit. Ils dénoncent entre autres le bilan carbone du Festival, l’absence de résonance de #MeToo sur la Croisette, la guerre à Gaza et demandent le départ de Thierry Frémaux.

Les critiques

Emilia Pérez, de Jacques Audiard ► Le cinéaste français a dévoilé son insensée comédie musicale sur la transition d’un narcotrafiquant mexicain. Il étonne et, finalement, convainc dans un registre qui lui était jusque-là totalement étranger.

En compétition. Sortie le 28 août.

Caught by the Tides, de Jia Zhang-ke ► Pour raconter l’effarante course au capitalisme et à la technologie de son pays depuis un quart de siècle, le maître chinois revisite son œuvre, et se surpasse.

En compétition

The Surfer, de Lorcan Finnegan ► Après l’oppressant Vivarium, le réalisateur irlandais prend un malin plaisir à mettre en scène, façon série B, le calvaire, puis la revanche, d’un père (Nicolas Cage) victime de locaux bas du front sous le soleil d’Australie.

Hors compétition

Le Procès du chien, de Laetitia Dosch ► En organisant dans son premier film le procès d’un canidé, l’actrice-réalisatrice mise sur la farce, tendance énergique. Et, tout en parlant de sujets sérieux, réussit à faire rire. À Cannes, c’est déjà beaucoup.

Un certain regard. Sortie le 11 septembre.

La photo du jour

L’actrice et réalisatrice Noémie Merlant présente à Cannes son film “Les Femmes au balcon”, en Séances de Minuit.

L’actrice et réalisatrice Noémie Merlant présente à Cannes son film “Les Femmes au balcon”, en Séances de Minuit. Photo Yann Rabanier pour Télérama

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