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Bob Sinclar : «L'Arc de triomphe est un beau symbole de déconfinement» - Le Figaro

Depuis le début du confinement, Christophe Le Friant, alias Bob Sinclar, remet la disco et la funk au goût du jour dans des sessions remix publiées quotidiennement sur YouTube. Alors qu'il s'apprête à une performance inédite sur le toit de l'Arc de triomphe lundi, le DJ globe-trotteur revient sur ces 45 derniers jours intenses.

LE FIGARO - Comment vous sentez-vous avant cette performance unique sur le toit de l’Arc de triomphe ?

Bob Sinclar - C’est une première pour moi ! Mixer dans ces conditions, c’est compliqué car il n'y a personne à faire danser. Puis, regarder un DJ seul, c'est visuellement ennuyeux...

Cette performance sera-t-elle dans la veine des mixes funk et disco que vous proposez depuis le début du confinement ?

Non. Ce sera un set très épique. Ma musique est dansante, donc je n'ai pas l'habitude de faire des choses épiques. Je suis encore en train de réfléchir à ce que je vais faire. Mais je pense que ce set musical sera très cinématographique, visuellement intéressant avec l'utilisation de drones et de lumières. Ce sera surtout une performance qui racontera mon histoire musicale.

Quand je suis devenu Bob Sinclar, je suis en quelque sorte passé du côté obscur pour certains qui ont jugé ma musique trop commerciale. J'ai conscience de ces choses et je suis très critique vis-à-vis de ma carrière

Bob Sinclar

Que représente l'Arc de triomphe pour vous ?

C’est un beau symbole de déconfinement, intéressant. L’événement en lui-même est un très joli partenariat avec Médecins Sans Frontières. Pour moi, ce set sonne la dernière semaine de mon aventure musicale. Les gens ont pu découvrir toute ma culture musicale, d’où je viens en tant qu'artiste. C'est intéressant que Cercle Music m'ait choisi pour cet événement. Ils ont plutôt tendance à sélectionner des artistes underground. Quand j'ai monté mon label en 1994, je faisais partie de l'underground. Je jouais de l'acid jazz, du trip hop… Nous étions encensés par la presse. Quand je suis devenu Bob Sinclar, je suis en quelque sorte passé du côté obscur pour certains qui ont jugé ma musique trop commerciale. J'ai conscience de ces choses et je suis très critique vis-à-vis de ma carrière.

Quel est l’endroit le plus insolite dans lequel vous ayez joué jusqu’à maintenant ?

Le théâtre antique d'Orange. C’était l'une des plus belles expériences de ma vie. Il y avait 9.000 personnes. Cercle Music avait d'ailleurs organisé un événement avec le DJ Solomon là-bas. Il y a eu une communion assez géniale ce jour-là. Dans un monument rempli d'histoire comme celui-ci, il en ressort toujours quelque chose d'intense.

Cela doit faire bizarre pour un artiste globe-trotteur comme vous de se retrouver confiné à domicile…

Oui, mais je reconnais que ça ne m'a pas trop dérangé au début. J’ai pu me poser, réfléchir et remettre le nez dans ma discothèque. Ça fait vingt ans que je fais cent dates par an. Je n'ai pas le temps de souffler. J’ai l’impression d’être un moment de ma vie ou je suis dans le partage et la transmission. J’ai retracé ma vie musicale en 45 jours à travers mes sessions de confinement. Quand je suis rentré pour la première fois dans un club, on jouait des chansons de James Brown, de la funk, du disco. J'ai voulu faire revivre ça aux gens. Je reçois des messages de remerciement nostalgiques. La musique à ce pouvoir d’embellir la vie et de rappeler des beaux moments. Grâce à ces sessions funk, les gens ont pu découvrir des artistes comme D. Train et aller découvrir leur discographie sur les plateformes de streaming. Je remets ces titres au goût du jour pour que les gens s'y intéressent. Il y a un petit rôle éducatif qui me plaît.

Diriez-vous qu’il s’agit d’une période créative ?

Totalement. J’ai toujours recyclé des sons mais là, ce sont des classiques originaux. Il faut surprendre les gens à jouer des nouveautés. C'est le rôle du DJ. Le DJing pour moi est né en Jamaïque après la Seconde Guerre mondiale, ce sont eux qui ont inventé le sound-system. Aux États-Unis dans les années 70, les block parties étaient organisées par les DJ. Ensuite ils y ont joué un rôle dans la funk. Je rejoue ce rôle de DJ de la sono mondiale en jouant tous les sons que j'aime.

Comment occupez-vous votre temps libre pendant le confinement ?

Je n'ai pas vraiment de temps libre. Je travaille entre douze et quatorze heures par jour. Tous les jours, il faut que je trouve seize titres et que je les numérise pour les jouer ensuite. Là j'ai un peu de temps pour parler avec vous, mais je vais me remettre dans la playlist de demain dès que je raccrocherai le téléphone.

La France sera déconfinée le 11 mai, le lendemain de vos 51 ans. Qu’avez-vous prévu pour célébrer cet anniversaire ?

Ça risque de vous surprendre, mais je vais sûrement rentrer en confinement (rires). Je ne sais pas si on va pouvoir partir un petit peu dans le Sud, mais j’ai besoin de vacances. De jouer au tennis, faire un peu de sport - je n'ai pas trop le temps en ce moment. Ensuite, j'ai prévu de remixer mon catalogue, jusqu’à ce que les clubs rouvrent.

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Depuis le début du confinement, Christophe Le Friant, alias Bob Sinclar, remet la disco et la funk au goût du jour dans des sessions remix publiées quotidiennement sur YouTube. Alors qu'il s'apprête à une performance inédite sur le toit de l'Arc de triomphe lundi, le DJ globe-trotteur revient sur ces 45 derniers jours intenses.

LE FIGARO - Comment vous sentez-vous avant cette performance unique sur le toit de l’Arc de triomphe ?

Bob Sinclar - C’est une première pour moi ! Mixer dans ces conditions, c’est compliqué car il n'y a personne à faire danser. Puis, regarder un DJ seul, c'est visuellement ennuyeux...

Cette performance sera-t-elle dans la veine des mixes funk et disco que vous proposez depuis le début du confinement ?

Non. Ce sera un set très épique. Ma musique est dansante, donc je n'ai pas l'habitude de faire des choses épiques. Je suis encore en train de réfléchir à ce que je vais faire. Mais je pense que ce set musical sera très cinématographique, visuellement intéressant avec l'utilisation de drones et de lumières. Ce sera surtout une performance qui racontera mon histoire musicale.

Quand je suis devenu Bob Sinclar, je suis en quelque sorte passé du côté obscur pour certains qui ont jugé ma musique trop commerciale. J'ai conscience de ces choses et je suis très critique vis-à-vis de ma carrière

Bob Sinclar

Que représente l'Arc de triomphe pour vous ?

C’est un beau symbole de déconfinement, intéressant. L’événement en lui-même est un très joli partenariat avec Médecins Sans Frontières. Pour moi, ce set sonne la dernière semaine de mon aventure musicale. Les gens ont pu découvrir toute ma culture musicale, d’où je viens en tant qu'artiste. C'est intéressant que Cercle Music m'ait choisi pour cet événement. Ils ont plutôt tendance à sélectionner des artistes underground. Quand j'ai monté mon label en 1994, je faisais partie de l'underground. Je jouais de l'acid jazz, du trip hop… Nous étions encensés par la presse. Quand je suis devenu Bob Sinclar, je suis en quelque sorte passé du côté obscur pour certains qui ont jugé ma musique trop commerciale. J'ai conscience de ces choses et je suis très critique vis-à-vis de ma carrière.

Quel est l’endroit le plus insolite dans lequel vous ayez joué jusqu’à maintenant ?

Le théâtre antique d'Orange. C’était l'une des plus belles expériences de ma vie. Il y avait 9.000 personnes. Cercle Music avait d'ailleurs organisé un événement avec le DJ Solomon là-bas. Il y a eu une communion assez géniale ce jour-là. Dans un monument rempli d'histoire comme celui-ci, il en ressort toujours quelque chose d'intense.

Cela doit faire bizarre pour un artiste globe-trotteur comme vous de se retrouver confiné à domicile…

Oui, mais je reconnais que ça ne m'a pas trop dérangé au début. J’ai pu me poser, réfléchir et remettre le nez dans ma discothèque. Ça fait vingt ans que je fais cent dates par an. Je n'ai pas le temps de souffler. J’ai l’impression d’être un moment de ma vie ou je suis dans le partage et la transmission. J’ai retracé ma vie musicale en 45 jours à travers mes sessions de confinement. Quand je suis rentré pour la première fois dans un club, on jouait des chansons de James Brown, de la funk, du disco. J'ai voulu faire revivre ça aux gens. Je reçois des messages de remerciement nostalgiques. La musique à ce pouvoir d’embellir la vie et de rappeler des beaux moments. Grâce à ces sessions funk, les gens ont pu découvrir des artistes comme D. Train et aller découvrir leur discographie sur les plateformes de streaming. Je remets ces titres au goût du jour pour que les gens s'y intéressent. Il y a un petit rôle éducatif qui me plaît.

Diriez-vous qu’il s’agit d’une période créative ?

Totalement. J’ai toujours recyclé des sons mais là, ce sont des classiques originaux. Il faut surprendre les gens à jouer des nouveautés. C'est le rôle du DJ. Le DJing pour moi est né en Jamaïque après la Seconde Guerre mondiale, ce sont eux qui ont inventé le sound-system. Aux États-Unis dans les années 70, les block parties étaient organisées par les DJ. Ensuite ils y ont joué un rôle dans la funk. Je rejoue ce rôle de DJ de la sono mondiale en jouant tous les sons que j'aime.

Comment occupez-vous votre temps libre pendant le confinement ?

Je n'ai pas vraiment de temps libre. Je travaille entre douze et quatorze heures par jour. Tous les jours, il faut que je trouve seize titres et que je les numérise pour les jouer ensuite. Là j'ai un peu de temps pour parler avec vous, mais je vais me remettre dans la playlist de demain dès que je raccrocherai le téléphone.

La France sera déconfinée le 11 mai, le lendemain de vos 51 ans. Qu’avez-vous prévu pour célébrer cet anniversaire ?

Ça risque de vous surprendre, mais je vais sûrement rentrer en confinement (rires). Je ne sais pas si on va pouvoir partir un petit peu dans le Sud, mais j’ai besoin de vacances. De jouer au tennis, faire un peu de sport - je n'ai pas trop le temps en ce moment. Ensuite, j'ai prévu de remixer mon catalogue, jusqu’à ce que les clubs rouvrent.

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