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« Drag Race France » : « La France n’a pas de figure trans identifiable par le public », déplore La Briochée - 20 Minutes

« Comment osez-vous priver le peuple des meilleures miches de France ? ! » C’est en provoquant un éclat de rire que La Briochée a tiré sa révérence à la fin de l’épisode 3 de Drag Race France diffusé samedi sur France 2. La drag-queen a su se distinguer dans l’émission par son sens de l’humour et ses paroles pleines de sagesses et inspirantes sur la transidentité, l’homophobie et la grossophobie. L’artiste a accepté de revenir sur son parcours auprès de 20 Minutes.

Dès votre départ, vous dites que vous êtes heureuse. Vous avez pris les choses avec philosophie…

Parce que c’est un privilège d’avoir cette plateforme, quoi qu’il arrive. J’ai eu la chance d’en faire partie et j’en ai conscience. Ce n’est pas rien d’être sur France 2 et d’avoir été choisie parmi des centaines de candidatures, dans un pays où des voix oppressantes montent de plus en plus. A mes yeux, je n’ai pas perdu : j’ai gagné.

Vous avez remercié l’émission de vous avoir donné une plateforme. Vous avez l’impression que votre voix a été entendue ?

J’en ai l’impression, d’après tous les messages d’encouragements, de remerciements et de soutien qui me sont adressés. J’en reçois des centaines tous les jours, c’est assez dingue. Je pense que ma voix et mon discours ont trouvé une résonance chez beaucoup de personnes, donc je suis super heureuse.

Vous avez aussi appris au grand public qu’être drag-queen, ce n’est pas réservé aux hommes…

Oui, j’ai eu pas mal de messages en ce sens-là, de personnes qui se sont dit : « En fait, être drag, c’est ouvert à tout le monde ». Je suis très contente de pouvoir représenter ça. C’est quelque chose qui n’est pas encore entré dans les mentalités. Je veux faire entendre le fait que les personnes qui veulent faire du drag n’aient pas à se poser la question de savoir si elles sont légitimes d’en faire ou pas. J’aimerais que ça entre dans le conscient collectif vis-à-vis de cet art. Je pense qu’on a franchi un pas et j’en suis contente.

Vous êtes l’une des rares, pour ne pas dire la seule, femme trans à avoir eu une visibilité dans un programme grand public en France. Cela vous évoque quoi ?

C’est vrai que je travaille beaucoup, en dehors du drag, dans la représentation de la transidentité dans le paysage audiovisuel et cinématographique français et que je peux dire, d’expérience, que nous sommes très en retard en France par rapport à d’autres pays. Nous n’avons toujours pas, à l’heure actuelle, de figure ouvertement trans identifiable par le grand public. Nos voisins ont ou ont eu ces figures-là. Je pense à la Veneno en Espagne, à Annie Wallace en Grande-Bretagne – cette comédienne trans joue dans un soap opera [Hollyoaks] depuis six ans… Nous n’avons pas cela. Je ne sais pas si je deviendrai cette figure, mais j’espère avoir ouvert une porte pour une autre personnalité ouvertement trans. Sinon, je me sentirai d’avoir les épaules pour tenir ce rôle-là et je suis déjà ravie d’avoir offert cette première visibilité.

Quel est votre meilleur souvenir de l’émission ?

Cela peut faire bateau mais c’est la sororité qui a régné entre nous et qui continue de nous porter. On partage des moments incroyables ensemble. Je ne m’attendais pas à ça, à me sentir autant connectée avec des artistes aussi incroyables. C’est vraiment un cadeau, un bonus non négligeable dans une aventure comme celle-là.

L’épreuve du « Snatch Game » sera au menu du prochain épisode. Quelle personnalité envisagiez-vous d’incarner ?

Même si je me serais pliée au jeu pour l’émission, je ne suis pas quelqu’un qui fait de la ressemblance. Ce n’est pas un plaisir immédiat pour moi. Je pensais faire Maïté, mais je sais que je n’étais pas la seule. Quand Lova et moi avons appris sur le tournage que nous avions la même idée, on se disait : « On verra si on atteint le Snatch Game toutes les deux ». Mais la question a été réglée entre-temps (rires). En plan B, j’aurais aimé faire Joseph Gorgoni dans son personnage emblématique de Marie-Thérese Porchet. Je connais très bien son spectacle. Ne pas avoir fait ce Snatch Game emblématique restera une petite déception.

Où le public pourra-t-il vous applaudir dans les prochaines semaines ?

Cet été, je ferai une viewing party avec Lolita Banana au Who’s Bar à Paris. J’en ferai une autre à Lille, le 28 juillet, avec Stargirl, au Grand Scène. Le 15 juillet, je serai à la Bitch Party au Faust à Paris. Après la tournée Drag Race à la rentrée, je serai de nouveau au cabaret Madame Arthur dès le mois de novembre.

Un mot à ajouter ? Un message à faire passer ?

Je m’adresserais juste aux gens en disant qu’on n’a qu’une vie, qu’il faut vraiment faire en sorte de faire tout son possible pour faire ce dont on a envie. Quand on s’y donne à fond, ça finit toujours par payer, je suis bien placée pour le dire.

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« Comment osez-vous priver le peuple des meilleures miches de France ? ! » C’est en provoquant un éclat de rire que La Briochée a tiré sa révérence à la fin de l’épisode 3 de Drag Race France diffusé samedi sur France 2. La drag-queen a su se distinguer dans l’émission par son sens de l’humour et ses paroles pleines de sagesses et inspirantes sur la transidentité, l’homophobie et la grossophobie. L’artiste a accepté de revenir sur son parcours auprès de 20 Minutes.

Dès votre départ, vous dites que vous êtes heureuse. Vous avez pris les choses avec philosophie…

Parce que c’est un privilège d’avoir cette plateforme, quoi qu’il arrive. J’ai eu la chance d’en faire partie et j’en ai conscience. Ce n’est pas rien d’être sur France 2 et d’avoir été choisie parmi des centaines de candidatures, dans un pays où des voix oppressantes montent de plus en plus. A mes yeux, je n’ai pas perdu : j’ai gagné.

Vous avez remercié l’émission de vous avoir donné une plateforme. Vous avez l’impression que votre voix a été entendue ?

J’en ai l’impression, d’après tous les messages d’encouragements, de remerciements et de soutien qui me sont adressés. J’en reçois des centaines tous les jours, c’est assez dingue. Je pense que ma voix et mon discours ont trouvé une résonance chez beaucoup de personnes, donc je suis super heureuse.

Vous avez aussi appris au grand public qu’être drag-queen, ce n’est pas réservé aux hommes…

Oui, j’ai eu pas mal de messages en ce sens-là, de personnes qui se sont dit : « En fait, être drag, c’est ouvert à tout le monde ». Je suis très contente de pouvoir représenter ça. C’est quelque chose qui n’est pas encore entré dans les mentalités. Je veux faire entendre le fait que les personnes qui veulent faire du drag n’aient pas à se poser la question de savoir si elles sont légitimes d’en faire ou pas. J’aimerais que ça entre dans le conscient collectif vis-à-vis de cet art. Je pense qu’on a franchi un pas et j’en suis contente.

Vous êtes l’une des rares, pour ne pas dire la seule, femme trans à avoir eu une visibilité dans un programme grand public en France. Cela vous évoque quoi ?

C’est vrai que je travaille beaucoup, en dehors du drag, dans la représentation de la transidentité dans le paysage audiovisuel et cinématographique français et que je peux dire, d’expérience, que nous sommes très en retard en France par rapport à d’autres pays. Nous n’avons toujours pas, à l’heure actuelle, de figure ouvertement trans identifiable par le grand public. Nos voisins ont ou ont eu ces figures-là. Je pense à la Veneno en Espagne, à Annie Wallace en Grande-Bretagne – cette comédienne trans joue dans un soap opera [Hollyoaks] depuis six ans… Nous n’avons pas cela. Je ne sais pas si je deviendrai cette figure, mais j’espère avoir ouvert une porte pour une autre personnalité ouvertement trans. Sinon, je me sentirai d’avoir les épaules pour tenir ce rôle-là et je suis déjà ravie d’avoir offert cette première visibilité.

Quel est votre meilleur souvenir de l’émission ?

Cela peut faire bateau mais c’est la sororité qui a régné entre nous et qui continue de nous porter. On partage des moments incroyables ensemble. Je ne m’attendais pas à ça, à me sentir autant connectée avec des artistes aussi incroyables. C’est vraiment un cadeau, un bonus non négligeable dans une aventure comme celle-là.

L’épreuve du « Snatch Game » sera au menu du prochain épisode. Quelle personnalité envisagiez-vous d’incarner ?

Même si je me serais pliée au jeu pour l’émission, je ne suis pas quelqu’un qui fait de la ressemblance. Ce n’est pas un plaisir immédiat pour moi. Je pensais faire Maïté, mais je sais que je n’étais pas la seule. Quand Lova et moi avons appris sur le tournage que nous avions la même idée, on se disait : « On verra si on atteint le Snatch Game toutes les deux ». Mais la question a été réglée entre-temps (rires). En plan B, j’aurais aimé faire Joseph Gorgoni dans son personnage emblématique de Marie-Thérese Porchet. Je connais très bien son spectacle. Ne pas avoir fait ce Snatch Game emblématique restera une petite déception.

Où le public pourra-t-il vous applaudir dans les prochaines semaines ?

Cet été, je ferai une viewing party avec Lolita Banana au Who’s Bar à Paris. J’en ferai une autre à Lille, le 28 juillet, avec Stargirl, au Grand Scène. Le 15 juillet, je serai à la Bitch Party au Faust à Paris. Après la tournée Drag Race à la rentrée, je serai de nouveau au cabaret Madame Arthur dès le mois de novembre.

Un mot à ajouter ? Un message à faire passer ?

Je m’adresserais juste aux gens en disant qu’on n’a qu’une vie, qu’il faut vraiment faire en sorte de faire tout son possible pour faire ce dont on a envie. Quand on s’y donne à fond, ça finit toujours par payer, je suis bien placée pour le dire.

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