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La mort de Charlotte Valandrey, l'actrice de « Rouge Baiser » au destin contrarié - Le Monde

L’atrice Charlotte Valandrey lors du Festival de la Fiction TV à La Rochelle, le 16 septembre 2017.

On lui prédisait un destin à la Sophie Marceau. En 1985, à 17 ans, le film Rouge Baiser, de Véra Belmont, avait fait d’elle une star en puissance. Elle y interprétait, aux côtés de Lambert Wilson, de Marthe Keller et de Laurent Terzieff, le personnage de Nadia, une adolescente de 15 ans, militante aux Jeunesses communistes, qui a le coup de foudre pour un photographe de Paris Match. Un premier rôle qui lui vaudra un Ours d’argent au Festival de Berlin et une nomination au César du meilleur espoir féminin.

« Les paillettes s’envolent comme des cendres… », dira-t-elle, en 1989, après s’être vu refuser le rôle d’une autre adolescente tombée amoureuse (de son prof de philo, joué par Bruno Cremer), dans Noce blanche, par le réalisateur Jean-Claude Brisseau (1944-2019), à qui elle avait cru pouvoir confier avoir attrapé le sida à la veille de ses 18 ans.

Elle ne révélera sa séropositivité au grand public qu’en 2005, dans un livre autobiographique, L’Amour dans le sang (Le Cherche Midi), adapté en téléfilm en 2008 (où elle jouera son propre rôle). Mais elle ne dira jamais qui était ce « prince gothique », membre d’un groupe de rock connu, dont elle pensait qu’il lui avait transmis le virus.

Guerrière impitoyable

Charlotte Valandrey aura couru toute sa vie après ce destin contrarié. Sans jamais baisser les bras, ni la garde. Trente-cinq ans durant, elle a tenu un premier rôle que personne ne venait lui contester : celui d’une guerrière impitoyable contre le VIH et les problèmes cardiaques qu’il lui avait occasionnés, et qui finiront par l’emporter ce 13 juillet, à 53 ans.

Parisienne de naissance, fille adoptive de Pléneuf-Val-André (Côtes-d’Armor), commune bretonne de son enfance d’où elle tirera son nom d’artiste, Anne-Charlotte Pascal, de son vrai nom, était une alliée indéfectible de l’association Aides, qui rappelle, dans un ultime hommage, qu’elle « a maintes fois contribué à nos côtés à lutter contre le VIH et les discriminations subies par les personnes qui vivent avec ».

En 2008, son cœur s’était arrêté de battre pendant vingt-deux secondes. Un premier infarctus, qui la précipitera dans un deuxième combat tout aussi farouche, celui du don d’organes. Première séropositive greffée du cœur en France, elle en fera un deuxième livre, De cœur inconnu (Le Cherche Midi, 2011), après avoir reçu une lettre anonyme lui disant : « Je connais le cœur qui bat en vous, je l’aimais… » Son cœur à elle battait pour sa fille, son défi, sa victoire : Tara naîtra en 2000, séronégative.

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L’atrice Charlotte Valandrey lors du Festival de la Fiction TV à La Rochelle, le 16 septembre 2017.

On lui prédisait un destin à la Sophie Marceau. En 1985, à 17 ans, le film Rouge Baiser, de Véra Belmont, avait fait d’elle une star en puissance. Elle y interprétait, aux côtés de Lambert Wilson, de Marthe Keller et de Laurent Terzieff, le personnage de Nadia, une adolescente de 15 ans, militante aux Jeunesses communistes, qui a le coup de foudre pour un photographe de Paris Match. Un premier rôle qui lui vaudra un Ours d’argent au Festival de Berlin et une nomination au César du meilleur espoir féminin.

« Les paillettes s’envolent comme des cendres… », dira-t-elle, en 1989, après s’être vu refuser le rôle d’une autre adolescente tombée amoureuse (de son prof de philo, joué par Bruno Cremer), dans Noce blanche, par le réalisateur Jean-Claude Brisseau (1944-2019), à qui elle avait cru pouvoir confier avoir attrapé le sida à la veille de ses 18 ans.

Elle ne révélera sa séropositivité au grand public qu’en 2005, dans un livre autobiographique, L’Amour dans le sang (Le Cherche Midi), adapté en téléfilm en 2008 (où elle jouera son propre rôle). Mais elle ne dira jamais qui était ce « prince gothique », membre d’un groupe de rock connu, dont elle pensait qu’il lui avait transmis le virus.

Guerrière impitoyable

Charlotte Valandrey aura couru toute sa vie après ce destin contrarié. Sans jamais baisser les bras, ni la garde. Trente-cinq ans durant, elle a tenu un premier rôle que personne ne venait lui contester : celui d’une guerrière impitoyable contre le VIH et les problèmes cardiaques qu’il lui avait occasionnés, et qui finiront par l’emporter ce 13 juillet, à 53 ans.

Parisienne de naissance, fille adoptive de Pléneuf-Val-André (Côtes-d’Armor), commune bretonne de son enfance d’où elle tirera son nom d’artiste, Anne-Charlotte Pascal, de son vrai nom, était une alliée indéfectible de l’association Aides, qui rappelle, dans un ultime hommage, qu’elle « a maintes fois contribué à nos côtés à lutter contre le VIH et les discriminations subies par les personnes qui vivent avec ».

En 2008, son cœur s’était arrêté de battre pendant vingt-deux secondes. Un premier infarctus, qui la précipitera dans un deuxième combat tout aussi farouche, celui du don d’organes. Première séropositive greffée du cœur en France, elle en fera un deuxième livre, De cœur inconnu (Le Cherche Midi, 2011), après avoir reçu une lettre anonyme lui disant : « Je connais le cœur qui bat en vous, je l’aimais… » Son cœur à elle battait pour sa fille, son défi, sa victoire : Tara naîtra en 2000, séronégative.

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