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France 5 zoome sur ceux qui fabriquent le déni climatique - 20 Minutes

Sur X (anciennement Twitter), des posts ciblent les scientifiques du Giec. — Together Studio/France Télévisions
  • Dans un nouvel épisode de la collection « La Fabrique du mensonge », le documentaire Au cœur du déni climatique décrypte les mécanismes de la désinformation climatique.
  • Elsa Guiol, sa réalisatrice, nous explique comment l’équipe d’enquêteurs a travaillé.
  • Le documentaire est diffusé dimanche 5 novembre à 21h05 sur France 5.

L’été 2022 a été un déclencheur. Des feux d’une ampleur inédite ravagent la Gironde et, sur les réseaux sociaux, une campagne de désinformation et de haine s’en prend aux spécialistes du climat ou à des élus écologistes. C’est à partir de ce moment que la journaliste et réalisatrice Elsa Guiol a voulu comprendre ce qui motivait le déni climatique. Dans un nouvel épisode de la collection « La Fabrique du mensonge », diffusé dimanche 5 novembre à 21h05, le documentaire Au cœur du déni climatique analyse les moments clés du climatoscepticisme. Il sera suivi d’un plateau avec des chercheurs et journaliste.

En observant les convergences avec les réseaux antivax et pro-Poutine cet été-là, l’équipe d’enquêteurs de « La Fabrique du mensonge » a vu « l’urgence de raconter cette désinformation climatique », souligne Elsa Guiol, tandis qu’en 2023, 1 Français sur 4 se classe parmi les climatosceptiques, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès.

Huit idées reçues débunkées

Dans ce documentaire de 80 minutes, « on essaye de comprendre pourquoi, d’où ça vient, qu’est-ce qui fait qu’on en est toujours là, alors que les climatologues ont davantage la parole, qu’on n’a jamais autant entendu parler des rapports du Giec [le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] », poursuit-elle.

Découpé en huit idées reçues, l’épisode décrypte la mécanique de la désinformation et ses fausses affirmations comme « il a toujours fait chaud », « les politiques climatiques ruinent l’économie », « les militants écolos sont des excités alarmistes »… Une vingtaine d’intervenants – climatologues, chercheurs, journalistes spécialistes des questions climatiques, élus – expliquent comment ces narratifs sont mis en œuvre et leurs conséquences.

Les conséquences du « Climate Gate » en 2009

Le documentaire revient en particulier sur l’épisode du « Climate Gate » en 2009, lorsque des e-mails de scientifiques du Giec ont été hackés et détournés de leur sens dans des articles de blogs viraux. Un moment qui a secoué les climatologues, raconte Elsa Guiol et qui s’est déroulé un peu avant la Cop15 de Copenhague. « Pour eux, c’est l’événement le plus marquant, détaille la réalisatrice. C’est une campagne de désinformation, une fabrique du mensonge total. Ces passages sortis de leur contexte ont servi d’arguments à certains pays pour ne pas signer l’accord à Copenhague. »

Un « échec » qui a eu comme conséquence une prise de conscience du pouvoir politique comme le raconte Laurence Tubiana. En 2015, elle a été ambassadrice chargée des négociations de la Cop21 à Paris, qui a abouti à un accord engageant tous les pays à limiter l’augmentation de la température moyenne à 1,5 °C. « L’échec de Copenhague pesait lourd, se souvient-elle dans le documentaire. Cette question de la désinformation a été pour moi un élément extraordinairement important dans la conduite du travail. » Des caméras ont ainsi été installées hors des salles de négociations. « Tout le monde était au courant de ce qu’il se passait, ça a été la meilleure manière de lutter contre cette désinformation », estime-t-elle.

Le témoignage d’un communicant « repenti »

Qui est derrière ces campagnes de désinformation ? Adeptes du complot, scientifiques, lobbyistes, répond le documentaire. Le témoignage d’un « repenti », Jerry Taylor, ancien communicant de l’Institut Cato, un think tank conservateur aux Etats-Unis, éclaire les intérêts derrière. « Il a accepté assez facilement de nous raconter comment il avait œuvré pendant des années alors qu’il ne connaissait absolument rien au climat, explique Elsa Guiol. La seule chose qu’il savait faire, c’était prendre la parole sur des plateaux télé et être ultra-convaincant en cinq minutes, là où le discours scientifique nécessite plus de temps. »

Un documentaire salutaire alors que la COP28 va se dérouler à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, sous la présidence du controversé sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie des Emirats arabes unis et patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc. En jeu : l’établissement du premier bilan officiel des efforts de l’humanité pour respecter l’accord de 2015, la concrétisation d’un fonds pour compenser les dégâts climatiques et l’âpre débat sur la fin des énergies fossiles, moteur du réchauffement climatique.

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Sur X (anciennement Twitter), des posts ciblent les scientifiques du Giec. — Together Studio/France Télévisions
  • Dans un nouvel épisode de la collection « La Fabrique du mensonge », le documentaire Au cœur du déni climatique décrypte les mécanismes de la désinformation climatique.
  • Elsa Guiol, sa réalisatrice, nous explique comment l’équipe d’enquêteurs a travaillé.
  • Le documentaire est diffusé dimanche 5 novembre à 21h05 sur France 5.

L’été 2022 a été un déclencheur. Des feux d’une ampleur inédite ravagent la Gironde et, sur les réseaux sociaux, une campagne de désinformation et de haine s’en prend aux spécialistes du climat ou à des élus écologistes. C’est à partir de ce moment que la journaliste et réalisatrice Elsa Guiol a voulu comprendre ce qui motivait le déni climatique. Dans un nouvel épisode de la collection « La Fabrique du mensonge », diffusé dimanche 5 novembre à 21h05, le documentaire Au cœur du déni climatique analyse les moments clés du climatoscepticisme. Il sera suivi d’un plateau avec des chercheurs et journaliste.

En observant les convergences avec les réseaux antivax et pro-Poutine cet été-là, l’équipe d’enquêteurs de « La Fabrique du mensonge » a vu « l’urgence de raconter cette désinformation climatique », souligne Elsa Guiol, tandis qu’en 2023, 1 Français sur 4 se classe parmi les climatosceptiques, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès.

Huit idées reçues débunkées

Dans ce documentaire de 80 minutes, « on essaye de comprendre pourquoi, d’où ça vient, qu’est-ce qui fait qu’on en est toujours là, alors que les climatologues ont davantage la parole, qu’on n’a jamais autant entendu parler des rapports du Giec [le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] », poursuit-elle.

Découpé en huit idées reçues, l’épisode décrypte la mécanique de la désinformation et ses fausses affirmations comme « il a toujours fait chaud », « les politiques climatiques ruinent l’économie », « les militants écolos sont des excités alarmistes »… Une vingtaine d’intervenants – climatologues, chercheurs, journalistes spécialistes des questions climatiques, élus – expliquent comment ces narratifs sont mis en œuvre et leurs conséquences.

Les conséquences du « Climate Gate » en 2009

Le documentaire revient en particulier sur l’épisode du « Climate Gate » en 2009, lorsque des e-mails de scientifiques du Giec ont été hackés et détournés de leur sens dans des articles de blogs viraux. Un moment qui a secoué les climatologues, raconte Elsa Guiol et qui s’est déroulé un peu avant la Cop15 de Copenhague. « Pour eux, c’est l’événement le plus marquant, détaille la réalisatrice. C’est une campagne de désinformation, une fabrique du mensonge total. Ces passages sortis de leur contexte ont servi d’arguments à certains pays pour ne pas signer l’accord à Copenhague. »

Un « échec » qui a eu comme conséquence une prise de conscience du pouvoir politique comme le raconte Laurence Tubiana. En 2015, elle a été ambassadrice chargée des négociations de la Cop21 à Paris, qui a abouti à un accord engageant tous les pays à limiter l’augmentation de la température moyenne à 1,5 °C. « L’échec de Copenhague pesait lourd, se souvient-elle dans le documentaire. Cette question de la désinformation a été pour moi un élément extraordinairement important dans la conduite du travail. » Des caméras ont ainsi été installées hors des salles de négociations. « Tout le monde était au courant de ce qu’il se passait, ça a été la meilleure manière de lutter contre cette désinformation », estime-t-elle.

Le témoignage d’un communicant « repenti »

Qui est derrière ces campagnes de désinformation ? Adeptes du complot, scientifiques, lobbyistes, répond le documentaire. Le témoignage d’un « repenti », Jerry Taylor, ancien communicant de l’Institut Cato, un think tank conservateur aux Etats-Unis, éclaire les intérêts derrière. « Il a accepté assez facilement de nous raconter comment il avait œuvré pendant des années alors qu’il ne connaissait absolument rien au climat, explique Elsa Guiol. La seule chose qu’il savait faire, c’était prendre la parole sur des plateaux télé et être ultra-convaincant en cinq minutes, là où le discours scientifique nécessite plus de temps. »

Un documentaire salutaire alors que la COP28 va se dérouler à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, sous la présidence du controversé sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie des Emirats arabes unis et patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc. En jeu : l’établissement du premier bilan officiel des efforts de l’humanité pour respecter l’accord de 2015, la concrétisation d’un fonds pour compenser les dégâts climatiques et l’âpre débat sur la fin des énergies fossiles, moteur du réchauffement climatique.

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